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Les entreprises corses s’engagent pour l’environnement


Carole Heiligenstein le Vendredi 25 Mars 2016 à 18:47

La Transition énergétique est en marche dans nos entreprises insulaires. L’ADEME et l’Office de l’Environnement de la Corse (OEC) se sont associées afin d’accompagner les entreprises locales dans la mise en place d’actions environnementales profitables. Dans ce cadre, dix entreprises témoins, dont les gains environnementaux et économiques ont été constatés, ont été sélectionnées afin d’inspirer, par leur exemple, d’autres acteurs pour passer à l’action. Ces entreprises ont témoigné jeudi soir à l’hôtel Ostella de Bastia face à un public d’entrepreneurs prêts à leur emboiter le pas.



Patrick Battesti (OEC) Guy Fabre ( ADEME) Helene Teulon (Gingko 21) Pierre-Olivier Filippi (ADEME)
Patrick Battesti (OEC) Guy Fabre ( ADEME) Helene Teulon (Gingko 21) Pierre-Olivier Filippi (ADEME)
La genèse de l’opération : l’appel à projet
Après son appel à candidature via un outil de communication, L’ADEME a sélectionné dix entreprises qui avaient déjà entrepris des démarches environnementales de maitrise de flux (déchets, environnement, énergie) avec notamment l’utilisation d’énergies renouvelables. L’Agence a ensuite évalué la pertinence environnementale de ces mesures proposées par les entreprises et effectué un diagnostic économique grâce à l’aide du bureau d’études Gingko 21 dirigé par la polytechnicienne Hélène Teulon, spécialiste du conseil en éco-innovation « Ma présence ce soir montre mon envie de partager les bons résultats tant dans les économies faites par les entreprises que dans les externalités bénéfiques pour la communauté » se réjouit elle. 


Des entreprises motivées
Chaque entreprise a fait des investissements de nature différentes selon son secteur d’activité « afin de contribuer au mieux être de la planète tout en dégageant un profit dans les actions qu’elle développe » résume Guy Fabre, directeur régional par intérim de l’ADEME. La Mutuelle Familiale Corse fait partie des dix lauréats. Catherine Caubel qui la représente ce soir nous explique les actions engagées, l’investissement et les économies quantifiées : « Nos actions sont en rapport avec les consommables et notamment les déplacements. Nous avons mis en place les réunions par visio-conférence pour un investissement de 20 000 euros. Cela nous a permis de réduire considérablement les déplacements et a engendré des gains financiers mais également des économies en termes de fatigue. Sur un an, nous avons déjà fait une économie de 20 000 euros ce qui est donc un retour sur investissement en à peine une année et augure un réel profit sur le long terme ».
Dans le cas de l’hôtel Monte d’Oro, situé au coeur de la forêt de Vizzavona, l’initiative environnementale a pris une tournure inattendue. Sa gérante a pris le parti de recycler l’huile à friteuse afin d’en faire un biocarburant avec l’aide d’une thermicienne. Ce recyclage a convaincu les hôteliers voisins qui ont adhéré à la pratique et aux autres qui ont suivies (collecte de canettes afin de fabriquer des fours solaires), le village a ainsi créé une véritable dynamique sociale autour de l’économie circulaire « Ces initiatives nous rendent plus solidaires les uns envers les autres, nous étions concurrents dorénavant nous nous répartissons la clientèle et sommes complémentaires. »

Des bénéfices économiques mais pas seulement
Un diagnostic a donc été mené pour chacune des entreprises dans l’objectif de quantifier les bénéfices économiques induits. Bien que leur activité n’ait aucun lien direct avec l’environnement, les gains générés constatés sont à la fois économiques mais aussi environnementaux (économie d’énergie et de matière, réduction des émissions de Gaz à effet de Serre, mise en place du recyclage, réduction des déchets dangereux). Aux bénéfices s’ajoutent la fidélisation des clients, une amélioration des relations avec les collectivités économiques, une motivation des équipe qui se traduit par un challenge interne à l’entreprise et un meilleur confort des collaborateurs.
Pierre-Olivier Filippi, ingénieur à l’ADEME, témoigne de l’image valorisante qui en résulte et de l’envie que cela suscite chez les entreprises « spectatrices » : « Les dix entreprises témoins souhaitent communiquer pour démontrer que des mesures environnementales engendrent un véritable profit, cela augmente la compétitivité de l’entreprise qui gagne aussi en notoriété. Elles veulent ce soir le montrer aux autres entreprises présentes pour les inciter à faire de même, c’est le principe du témoignage. On observe un « effet d’émulation » qui peut faire un grand chemin en Corse ».
Ces entreprises vont pouvoir postuler, un second appel à candidature va être lancé le 15 juin prochain (plus d’informations : http://www.corse.ademe.fr)