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"Les droits des patients largement bafoués" affirme Josette Risterucci après la mort d'un pédiatre à l'hôpital de Bastia


le Mercredi 12 Décembre 2018 à 19:19

Josette Risterucci est présidente de la Conférence Régionale de la Santé et de l'Autonomie. Mais ce n'est pas à ce titre qu'elle a saisi par mail, dès mardi soir le directeur régional de la santé et le directeur du centre hospitalier de Bastia. Ce message c'est plus le cri du cœur d'une grand-mère et d'une grande-tante, comme elle est depuis quelques jours, confrontée au drame du décès d'un professionnel de santé de l'hôpital, qu'une revendication de plus portée par la femme de lutte qu'elle est depuis toujours.



 "Les droits des patients largement bafoués" affirme Josette Risterucci après la mort d'un pédiatre à l'hôpital de Bastia
Elle ne décolère pas Josette Risterucci.
Au lendemain du drame qui est survenu au centre hospitalier de Bastia elle est toujours aussi remontée.
"Je n'étais pas à l'hôpital au moment où est décédé le pédiatre. Je suis en vacances depuis quelques jours.  Mais j'ai réagi comme l'aurait fait n'importe quelle famille au lendemain de la mort du malheureux médecin."
Mais qu'est-ce qui a pu la mettre hors d'elle de la sorte ?
"La prise en charge du personnel hospitalier, à travers la médecine de santé au travail, a été parfaitement organisée. Il en est allé de même, toujours au niveau du personnel, pour la prophylaxie adaptée à la pathologie constatée (infection invasive à méningocoque)".


En revanche, pour la grand-mère qu'elle est devenue "la prise en charge des patients et des parents n'a pas été à la hauteur de ce qu'elle aurait dû être."
Pour elle il aurait fallu garder les nourrissons;qui ont été en contact avec le médecin un jour de plus, administrer le traitement adéquat, informer les parents. 
" Au lieu de cela les parents, mis au courant après le décès, ont du se mettre en quête d'un médecin, obtenir une ordonnance, allez chercher le médicament chez le pharmacien s'il y en avait. Lorsque l'on habite en milieu urbain ou péri-urbain, cela ne doit pas poser trop de problèmes, mais pour les gens qui habitent le bout du Cap, il n'est pas évident de trouver cela dans l'instant. Imaginez l'angoisse des parents pour leur nourrisson"

 Bref, pour Josette Risterucci  il y a eu sur ce plan des dysfonctionnements. Et elle a du mal à l'accepter.
Elle ne s'est pas privée de le faire savoir.
Et elle se réserve le droit, après avoir pris, l'avis des autres parents, de déposer une plainte en bonne et due forme.

Elle le confirme dans le mail - dont elle n'a pas encore eu de réponse - envoyé mardi à l'ARS et au centre hospitalier de Bastia.


 

Le courrier de Josette Risterucci
Monsieur Norbert Nabet
Directeur général ARS Corse
Double à Monsieur Pascal Forcioli
Directeur général Hopital de Bastia


Monsieur le Directeur Général,
Dans la suite de nos échanges et de votre communiqué de fin d'après midi, je tiens à vous faire part de ma plus forte colère concernant la gestion de la prise en charge des patients suite au dramatique événement qui a eu lieu à l'hôpital de Bastia par le décès d'un de ses médecins. Mes pensées les plus tristes sont d abord pour lui et sa famille.
Vous m'avez dit tout, comme Monsieur Forcioli, avoir géré au mieux et au plus vite cette prise en charge.
C est certainement ce que vous en pensez tous les deux.
Vous en êtes libres, je peux vous confirmer que mon ressenti est bien différent.


Ce ressenti est étayé par des faits bien réels de prise en charge d'un nourrisson hospitalisé, sortant aujourd'hui et ayant été en contact avec le médecin décédé.
Comment pouvez vous tenir de tels propos quand dans l'établissement, alors même que le personnel était lui pris en charge pour des mesures de prophylaxie, un nourrisson de 4 jours a, lui, été autorisé à rentrer à domicile sans qu'aucune information ne soit donnée aux parents, ni aucun traitement ne lui soit administré ou prescrit ?
Lors de la visite médicale de sortie, la pédiatre  portait un masque... Le papa lui a posé la question sur le décès du pédiatre (qu'il connaissait un peu) car ce médecin avait suivi son fils, qui est vous le savez mon petit fils. PAs de réponse



Je vous ai eu tous les deux en conversation téléphonique, vous avez été d'une condescendance inacceptable, vos seuls propos s'abritaient sur le déroulement du protocole, jamais vous n'avez reconnu l'erreur faite dans l'établissement sur les enfants présents, j'en connais un, il peut y en avoir plus et j'aurais les mêmes écrits.

Pourquoi avez vous autorisé une sortie dans un tel contexte et dans ces conditions ?
Pour moi, pour ma famille, il me semble que la première des précautions à prendre dans la chaîne des décisions concernait les enfants toujours hospitalisés.

Je ne vous détaille même pas le parcours et l'angoisse des parents qui retournaient au bout du cap Corse, ou la pharmacie la seule n'avait même pas le traitement en stock...
Considérez ce courriel comme une première plainte adressée à l'ARS de Corse et à Monsieur le Directeur de l'Hôpital de Bastia, :  ce n'est pas à moi que vous allez donner des cours sur les droits des patients que vous avez largement bafoués.
J en attends une REPONSE Ecrite avant que les parents ne vous adressent les demandes officielles du dossier et du reste...

J ai été appelée par RCFM à 19 heures ce soir, et j ai donc dit publiquement ce qu'il en était de votre gestion de ce dossier.
Nous allons laisser les jeunes parents récupérer ces quelques jours et faire en famille et avec eux le nécessaire pour donner une suite plus juridique à mon mail.

Ne comptez pas sur moi, Monsieur le Directeur Général, pour mettre de côté cette gestion, ne comptez plus sur moi en tant que présidente de la CRSA pour aller parler de démocratie sanitaire.... Du droit des patients avec vous, suite à ces faits.
Bien au contraire je vais faire tout mon possible pour continuer à dénoncer cette démocratie sanitaire galvaudée en plus haut lieu car je sais très bien ce que l'on peut faire des plaintes des patients.
Vous l'aurez bien compris, en famille ou seule, je vais m exprimer haut et fort sur vos dysfonctionnements.
Respectueusement.


Josette Risterucci
Présidente CRSA de Corse