Alexandra : Ce sont les castings, évidemment. C’était assez difficile : on passait des épreuves de chant, de danse… parfois les deux en même temps. Et surtout, on ne savait pas vraiment où on allait. Des candidates partaient au fur et à mesure, même en plein casting. Ensuite il y a eu le workshop, encore plus intense. Mais dès le début, on savait que c’était une grosse compétition. Et vingt ans après, on est toujours là.
Coraly : Oui, vingt ans après, on est toujours là. Je pense aussi à la première rencontre entre nous. Ces souvenirs-là sont très nets. Je me souviens exactement de la première fois où j’ai vu Marjo, puis Alexandra. Il y avait une forme de cohésion naturelle entre nous, avant même de connaître le résultat. On s’est choisies, quelque part. Le hasard a bien fait les choses, même si je ne crois pas vraiment au hasard. C’était la destinée.
Qu’est-ce qui a le plus changé entre les L5 d’hier et celles d’aujourd’hui ?
Alexandra : L’accompagnement. À l’époque, on avait deux maisons de disques. Aujourd’hui, on n’a plus que notre manager. Heureusement, il fait du bon travail. C’est aussi grâce à lui qu’on a une belle tournée d’été, et une tournée des Zéniths qui démarre en janvier. On entend plus parler de nous ces derniers temps, mais en réalité, ça fait 10-15 ans qu’on travaille sans relâche. À un moment, on avait même intégré deux nouvelles chanteuses pour former les "News L5", parce qu’en France, on aime moins quand un groupe de cinq devient un trio. Finalement, l’une des nouvelles est partie, et on a fini par nous accepter comme ça. Et c’est très bien comme ça.
Coraly : Le temps qui passe change tout. L’expérience qu’on a accumulée, la maternité pour certaines, le recul sur ce qu’on a vécu… Aujourd’hui, on aborde cette nouvelle étape avec beaucoup plus d’assurance et de maturité. C’est un "revival", mais on le vit autrement.
C’est une aventure que vous referiez ? Que vous conseilleriez aux jeunes générations ?
Alexandra : Oui, je la referais… mais à la même époque. Aujourd’hui, ce serait différent, à cause des réseaux sociaux, de la pression… On a eu de la chance. Un conseil ? Il ne faut pas aller à un casting pour gagner à tout prix. Nous, on y est allées pour nous tester, pour être jugées par des pros. On voulait donner le meilleur, mais sans se mettre une pression démesurée. Et je pense que c’est ça qu’il faut retenir : se tester, écouter les critiques, progresser… sans se prendre la tête. Sinon, on se bloque, et la déception peut être très dure.
Qu’est-ce qui vous motive à remonter sur scène ensemble ?
Alexandra : Au départ, c’est le public. Il y avait une vraie demande, mais on n’y répondait pas, parce qu’on n’était pas réunies. Il manquait toujours quelqu’un. Et puis, à force d’insistance, on s’est dit : on nous veut comme ça, allons-y. Chaque scène ensemble a réveillé ce qu’on avait vécu. C’était comme une évidence. On vit encore de cette carrière-là, 24 ans après. C’est fou. Et personnellement, partager tout ça avec elles, sur scène ou en dehors, ça fait beaucoup de bien.
Marjorie : Quand on a une vraie amitié, un vrai lien, ça reste. Même avec la distance, malgré les épreuves. On a formé une sorte de famille. Et même si à l’origine on ne s’est pas choisies, je crois qu’inconsciemment, si. Si on m’avait demandé de choisir, je pense que j’aurais fait le même.
Pourquoi avoir accepté de venir chanter à Calvi, pour le festival Green Orizonte ?
Coraly : Pourquoi pas ? On essaie de répondre à toutes les demandes. Et venir en Corse, c’est un plaisir. On est du Sud, on connaît un peu l’île. Moi, j’y viens de temps en temps. On est presque voisins !
Alexandra : Il y a une histoire ici. On est venues pendant les années L5. Pour nous, c’est un pèlerinage. On a beaucoup de souvenirs ici.
Justement, quels souvenirs gardez-vous de la Corse ?
Coraly : Le tout premier, c’est mon premier vol en avion. J’avais 25 ans, et c’était pour venir en Corse faire une séance photo. Je n’avais jamais pris l’avion avant. Et j’ai aussi découvert qu’on buvait du vin blanc avec du fromage !
Alexandra : Je viens souvent à Porto-Vecchio. Les plages, le soleil… Santa Giulia, Palombaggia… La Corse est magnifique. Franchement, on n’a rien à envier aux autres destinations.
Marjorie : Je n’ai rien à ajouter. Pour moi, la Corse, c’est comme chez nous. On a des amis ici, et même pendant les castings, il y avait Donia, une candidate corse qu’on aimait beaucoup. Il y a une vraie attache.