Journée mondiale des sourds (27 septembre) : le Pôle Surdité de Corse réclame des interprètes en langue des signes
Sensibiliser, informer le public sur la surdité et la langue des signes, mais aussi alerter les pouvoirs publics sur les problématiques rencontrées par les personnes sourdes et le manque de moyens, notamment d’interprètes : c’est l’objectif des deux marches organisées à Ajaccio le samedi 20 septembre à 10 h à la gare et le samedi 27 septembre à Bastia sur le boulevard Paoli. Le vernissage de l’exposition photographique « Ecoute en corps » aura également lieu le samedi 20 septembre à 18 h dans les locaux du pôle surdité de Corse (ancien collège des Padules)
600 personnes concernées par ce handicap en Corse
Les deux manifestations auront un point commun, précise Maguy Coti, présidente du Pôle Surdité de Corse, association fondée en 2019 avec Angélique Antonini : « Les marches se termineront devant la Collectivité de Corse. C’est un choix, car nous demandons la mise à disposition d’un interprète. Nous n’en avons pas. C’est un problème pour les 600 sourds de Corse. »
Pour le Pôle Surdité de Corse : « Les sourds sont des citoyens à part entière, ils ont le droit de s’exprimer avec leur langue, qui est la langue des signes. » Et sans interprète, les problématiques sont nombreuses, liste Maguy Coti : « Dans la vie de tous les jours, il faudrait un interprète chez le médecin, dans les administrations, dans la justice, dans les écoles. »
Dans ses demandes, l’association souhaiterait que les pouvoirs publics financent au minimum un interprète en langue des signes. Aujourd’hui, ce sont les familles qui jouent ce rôle, dans des circonstances où elles ne devraient pas intervenir : « Ce n’est pas leur mission d’accompagner leurs parents chez le médecin. Nous avons des jeunes qui se retrouvent à se rendre avec leur mère chez le gynécologue ou encore face à un banquier pour négocier un crédit. » Pour le Pôle Surdité de Corse, il faut sortir de cette mentalité qui dit que cette charge doit revenir aux familles. Des formations existent.
Des accompagnants scolaires non formés
Maguy Coti alerte également sur la situation dans les écoles : « Des enfants sourds ont des accompagnants qui ne comprennent ni ne connaissent la langue des signes. » Autrement dit, les chances de suivre une scolarité normale sont fortement impactées : « Si les enfants ne sont pas accompagnés, il y a un échec à 100 %. » On note chez les personnes sourdes de nombreux problèmes de compréhension du français : « Nous sommes obligés de résumer au strict minimum. » Pour faire face à ce manquement, le Pôle Surdité de Corse dispense des cours de langue des signes à Saint-Paul à Ajaccio.
Plus problématique encore, et c’est l’un des grands paradoxes de notre société, la dématérialisation des démarches administratives. On pourrait penser que l’utilisation de l’écrit facilite les choses pour les personnes malentendantes : « Ce n’est pas le cas, » insiste Maguy Coti : « Il faut expliquer les démarches, le fonctionnement. C’est compliqué. Nous retrouvons beaucoup de sourds qui ont du mal avec leurs droits. » Cela se retrouve dans les diverses campagnes d’information, notamment en matière de santé publique, comme la prévention des cancers ou le risque d’AVC : « Nous avons organisé une conférence sur le risque d’AVC à destination des sourds. Il faut expliquer ce que c’est. » Si la mode est au « distanciel », pour une personne souffrant de ce handicap, avoir un interlocuteur en face est toujours une meilleure option.
Pour le Pôle Surdité de Corse, ces problématiques découlent d’un manque d’information et de sensibilisation de la société au sujet du quotidien des personnes sourdes. Une naissance sur 1 000 en France est concernée. « Les personnes n’ont pas conscience du handicap. Peu savent comment elles communiquent, ou qu’elles ont besoin d’un interprète, » martèle la présidente.
Si en Corse le chemin est encore long pour que les 600 sourds insulaires puissent avoir une vie normale, des progrès notables sont constatés dans la culture et les loisirs. La Corse dispose par exemple de gilets Subpac pour les concerts, qui permettent, une fois enfilés, aux personnes sourdes de ressentir les vibrations de la musique.
Cet été, deux interprètes en langue des signes étaient présentes sur scène à l’occasion du concert de Julien Doré au Aio Festival à Ajaccio. « C’est un concert 100 % inclusif, avec également la projection des paroles sur les écrans » se réjouit Maguy Coti, tout en continuant de lutter pour que les personnes sourdes en Corse puissent obtenir le meilleur dans tous les domaines du quotidien.
600 personnes concernées par ce handicap en Corse
Les deux manifestations auront un point commun, précise Maguy Coti, présidente du Pôle Surdité de Corse, association fondée en 2019 avec Angélique Antonini : « Les marches se termineront devant la Collectivité de Corse. C’est un choix, car nous demandons la mise à disposition d’un interprète. Nous n’en avons pas. C’est un problème pour les 600 sourds de Corse. »
Pour le Pôle Surdité de Corse : « Les sourds sont des citoyens à part entière, ils ont le droit de s’exprimer avec leur langue, qui est la langue des signes. » Et sans interprète, les problématiques sont nombreuses, liste Maguy Coti : « Dans la vie de tous les jours, il faudrait un interprète chez le médecin, dans les administrations, dans la justice, dans les écoles. »
Dans ses demandes, l’association souhaiterait que les pouvoirs publics financent au minimum un interprète en langue des signes. Aujourd’hui, ce sont les familles qui jouent ce rôle, dans des circonstances où elles ne devraient pas intervenir : « Ce n’est pas leur mission d’accompagner leurs parents chez le médecin. Nous avons des jeunes qui se retrouvent à se rendre avec leur mère chez le gynécologue ou encore face à un banquier pour négocier un crédit. » Pour le Pôle Surdité de Corse, il faut sortir de cette mentalité qui dit que cette charge doit revenir aux familles. Des formations existent.
Des accompagnants scolaires non formés
Maguy Coti alerte également sur la situation dans les écoles : « Des enfants sourds ont des accompagnants qui ne comprennent ni ne connaissent la langue des signes. » Autrement dit, les chances de suivre une scolarité normale sont fortement impactées : « Si les enfants ne sont pas accompagnés, il y a un échec à 100 %. » On note chez les personnes sourdes de nombreux problèmes de compréhension du français : « Nous sommes obligés de résumer au strict minimum. » Pour faire face à ce manquement, le Pôle Surdité de Corse dispense des cours de langue des signes à Saint-Paul à Ajaccio.
Plus problématique encore, et c’est l’un des grands paradoxes de notre société, la dématérialisation des démarches administratives. On pourrait penser que l’utilisation de l’écrit facilite les choses pour les personnes malentendantes : « Ce n’est pas le cas, » insiste Maguy Coti : « Il faut expliquer les démarches, le fonctionnement. C’est compliqué. Nous retrouvons beaucoup de sourds qui ont du mal avec leurs droits. » Cela se retrouve dans les diverses campagnes d’information, notamment en matière de santé publique, comme la prévention des cancers ou le risque d’AVC : « Nous avons organisé une conférence sur le risque d’AVC à destination des sourds. Il faut expliquer ce que c’est. » Si la mode est au « distanciel », pour une personne souffrant de ce handicap, avoir un interlocuteur en face est toujours une meilleure option.
Pour le Pôle Surdité de Corse, ces problématiques découlent d’un manque d’information et de sensibilisation de la société au sujet du quotidien des personnes sourdes. Une naissance sur 1 000 en France est concernée. « Les personnes n’ont pas conscience du handicap. Peu savent comment elles communiquent, ou qu’elles ont besoin d’un interprète, » martèle la présidente.
Si en Corse le chemin est encore long pour que les 600 sourds insulaires puissent avoir une vie normale, des progrès notables sont constatés dans la culture et les loisirs. La Corse dispose par exemple de gilets Subpac pour les concerts, qui permettent, une fois enfilés, aux personnes sourdes de ressentir les vibrations de la musique.
Cet été, deux interprètes en langue des signes étaient présentes sur scène à l’occasion du concert de Julien Doré au Aio Festival à Ajaccio. « C’est un concert 100 % inclusif, avec également la projection des paroles sur les écrans » se réjouit Maguy Coti, tout en continuant de lutter pour que les personnes sourdes en Corse puissent obtenir le meilleur dans tous les domaines du quotidien.
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