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Le Karaté au J.O. de Tokyo : La CAPA veille sur la préparation d’Alexandra Feracci


José Fanchi le Vendredi 14 Décembre 2018 à 18:01

Jeune et jolie, pétrie de qualités, aussi efficace que discrète, Alexandra Feracci porte les couleurs de la Corse au-delà des frontières avec une détermination qui fait plaisir à voir. Elle vient de décrocher une sélection nationale et est donc éligible pour les prochains Jeux Olympique de Tokyo. Une grande fierté pour la Corse



Le Karaté au J.O. de Tokyo  : La CAPA veille sur la préparation d’Alexandra Feracci
La jeune Karatéka fréquente les tatamis depuis sa plus tendre enfance avec son entraineur de père, lui-même judoka expérimenté. On imagine ses journées dans une discipline qui réclame d’énormes qualités pour évoluer au plus haut niveau national. Mais cela ne l’empêche pas de penser au futur, à son avenir immédiat après l’élite.
Que l’on se rassure, Alexandra a bien les pieds sur terre. Elle travaille au sein des services financiers de la CAPA avec le sérieux qu’on lui connait et suit avec la rigueur qu’il est facile d’imaginer un entrainement de haut niveau. Il n’est que de se pencher sur ses résultats depuis quelques années et surtout sur son impressionnant palmarès qui la situe très haut dans la constellation des étoiles de la discipline. 

L’esprit tranquille
Vendredi  matin, dans les salons Napoléoniens de la Maison Carrée, Alexandra Feracci a signé une convention d’aménagement d’emploi comme cela est le cas avec les sportifs de haut niveau. Elle a été accueillie par Laurent Marcangeli, maire et président de la CAPA, Josiane Chevalier, préfète de Corse ainsi que les représentants de la Jeunesse, des Sports et de la Cohésion Sociale, M. Didier Duport, du président de la Fédération Française de Karaté, Francis Didier, ainsi que le président du Comité Olympique et sportif Corse, Pierre Santoni.
Alexandra va donc bénéficier d’horaires aménagés qui vont lui permettre de se préparer dans les meilleures conditions pour le « challenge de sa vie » dans moins de deux ans au Japon. Ce « traitement » est généralement réservé aux athlètes de haut niveau afin qu’ils poursuivent leur carrière sans pour autant compromettre leur avenir professionnel. Grâce à de dispositif amorcé en 2015 avec la CAPA, Alexandra Feracci a pu être recrutée et titularisée dans la fonction d’ajointe administrative 2e classe.


A Tokyo en 2020 ?
Voilà de quoi préparer le grand rendez-vous l’esprit tranquille que la jeune ajaccienne honorera lors des prochains Jeux Olympiques de Tokyo en 2020. Il s’agit là de la première participation d’Alexandra  aux J.O. avec de réelles chances de bien figurer dans la mesure où elle est classée 6e au classement Olympique et de fait, potentiellement sélectionnable. 
Il va sans dire que les modalités de la nouvelle Convention d’Aménagement d’Emploi ont été réévaluées à la hausse afin de favoriser au mieux son projet sportif. Cette année sera en effet riche en rendez-vous avec les championnats du monde, les championnats d’Europe et de France et bien sûr, la sélection pour les J.O. de Tokyo.
Alexandra bénéficiera de 106 jours annuels de mise à disposition pour la pratique de sa discipline pour mieux répondre aux échéances sportives à venir.


Le karaté discipline olympique
Il y a deux ans environ, le karaté a été classé sport olympique et depuis, le rêve s’est emparé de tous les sportifs de haut niveau pratiquant cette discipline. Les tatamis ont fait le plein, les plus affûtés ont multiplié les efforts pour grimper dans la hiérarchie et Alexandra Feracci, comme ses petites copines, à pu mesurer son profil sur la pyramide des valeurs :
« Il faut maintenant se qualifier pour pouvoir participer à ce rendez-vous majeur, sans doute l’événement le plus important dans la carrière d’une sportive de haut niveau. »


- Vous avez aussitôt pensé à cette opportunité de participer aux J.O. ?
« C’est arrivé tellement vite, si près des Jeux Olympiques…Mais nous y avons pensé très vite. Obtenir une telle qualification de notre discipline parmi les sports olympiques génère une certaine pression en même temps qu’un rêve. »


- Donc ça a fait tilt ?
« C’est vrai, lorsqu’on pratique un tel sport, on s’y voit déjà, on croit rêver mais la réalité vous rattrape et dès lors, tout change au niveau de l’esprit, des entrainements, du mental et  du comportement dans la préparation qui devient plus sérieuse et surtout plus intense. Je voulais être la première Corse dans la discipline et la première Française à participer au grand regroupement des J.O. Nous serons une dizaine je pense par catégorie de poids. »


- Vous connaissez vos futures adversaires ?
« Certainement. Les Japonaises bien sûr, la championne du monde, qui est Espagnole, une Italienne. J’en ai combattu quelques unes et cela fera plaisir de les retrouver à un autre niveau. En fait on ne découvre rien de nouveau et c’est bien ainsi, d’autant que ça aide beaucoup, on se sent plus détendu, plus en confiance. »  


Nous la suivrons…
Josiane Chevalier, préfète de Corse a rencontré Alexandra Feracci à l’occasion de cette signature. Elle a sans doute été impressionnée par le fabuleux palmarès que la sportive de haut niveau affiche et surtout du challenge qu’elle prépare :
« C’est formidable de voir une jeune insulaire de ce niveau participer aux Jeux Olympiques. Au nom de l’Etat, je suis vraiment très heureuse d’avoir pu signer cette convention financée à hauteur de 10 000 euros par l’Etat. Alexandra porte très haut les couleurs de la Corse mais aussi fait honneur aux femmes. Il est important dans cette discipline peu féminisée d’avoir une sportive de ce niveau. Nous l’encouragerons et suivrons ses résultats au fil des mois et des années. J’en profite pour évoquer la venue prochaine de Jean Castex, délégué aux Jeux Olympiques auprès du Président de la République. Il souhaite se rendre dans toutes les régions pour voire le volet héritage des J.O. et comment les territoires peuvent bénéficier de cet héritage et faire évoluer la pratique sportive. Dans ce cadre, il sera tout à fait utile d’échanger avec Alexandra Feracci et  voir quelles sont les conditions d’un accompagnement pour susciter d’autres vocations dans d’autres disciplines. Il est important que toute la Corse ait sa place dans ces jeux Olympiques. »
J  F.