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Le Conseil général rend un hommage solennel à Jean Leccia


Nicole Mari le Mardi 25 Mars 2014 à 00:16

Le Conseil général de Haute-Corse s’est réuni, lundi après midi, en session extraordinaire pour rendre hommage à Jean Leccia, Directeur général des services et Directeur de cabinet, assassiné, dimanche soir, vers 23h20 alors qu’il circulait en voiture sur la RN 198 à la sortie Nord d'Aléria. Les élus ont exprimé leur stupeur, leur consternation et leur émotion devant cette tragédie et appelé l’Etat à faire diligence dans la résolution du crime. En signe de protestation, le Conseil général sera fermé au public jusqu’au jour inclus des obsèques et se joindra à la marche blanche organisée par les syndicats, mardi après-midi, à 14 heures, au départ du palais de justice.



Le président Joseph Castelli et les vice-présidents observent une minute de silence..
Le président Joseph Castelli et les vice-présidents observent une minute de silence..
Le silence est pesant. Les visages graves, consternés, bouleversés. Les élus et le personnel du Conseil général de Haute-Corse, réunis dans la Salle des délibérations, sont sous le choc. L’assassinat de Jean Leccia, la veille, les plonge dans la stupeur, l’horreur et l’incompréhension. Cette fois, la victime est un haut fonctionnaire, un des leurs. L’émotion contenue est palpable. Après une minute de silence, c’est d’une voix basse et nouée que le président Joseph Castelli va exprimer, de manière brève et concise, le sentiment général : « Un acte odieux et innommable a emporté la vie de Jean Leccia, Directeur général des services et, avant tout, notre ami. Je tenais à vous réunir avec la solennité nécessaire afin de vous faire part de l’incompréhension et de la stupéfaction suscitées par ce drame ». Il salue le haut fonctionnaire « rigoureux et apprécié à la fois par les élus et les fonctionnaires territoriaux, qui a su, tout au long de sa carrière, allier simplicité et compétence ». Avant de lancer un appel à l’Etat : « Je souhaite avec force et véhémence que les auteurs de cet assassinat puissent être rapidement arrêtés, jugés et condamnés. Les représentants de l’Etat, que j’ai rencontrés dans la matinée, m’ont assuré des moyens mis en œuvre dans le cadre de cette enquête ».
 
Une séance à huis-clos
A sa suite, les élus, représentant les différents groupes politiques, témoignent des mêmes sentiments. « Jean était un ami qui sortait du sérail. Il a toujours été soucieux de la bonne marche du département », enchaîne Claude Flori. Le conseiller général du Haut-Nebbiu va demander au président Castelli « de convoquer le Conseil général en séance à huis-clos, sans micro, ni caméra ». Un souhait qu’agrée Joseph Castelli qui s’engage, si ses collègues sont d’accord, à ne pas tarder à le mettre en œuvre.
Ange-Pierre Vivoni, président de l’Association des maires de Haute-Corse et élu du canton de Sagro di Santa Giulia, émet une autre demande, également aussitôt agréée : « Aujourd’hui, la Corse a touché le fond. Nous sommes contre cette violence, ce cancer qui ronge, un peu plus chaque jour, notre île. Je souhaiterais que tous les employés des communes puissent venir se joindre à la marche blanche organisée par les syndicats des personnels du département parce que Jean était l’ami de tous. Il était l’ami du rural. Il était l’ami de l’urbain ».
 
La Corse en deuil
François Orlandi, élu du canton de Capobianco, revient sur le choc qu’a causé cet assassinat : « Les propos sont chargés d’émotion comme les pensées de tous ceux qui sont réunis, ici, et de tous ceux qui ont côtoyé Jean. Cette nuit, lorsque, comme d’autres, j’ai appris cette affreuse nouvelle, j’ai cru que c’était un cauchemar. J’ai attendu le moment d’un réveil, me disant que ce n’était pas possible. Hélas, il a fallu se rendre à la cruelle évidence, à l’insupportable, à l’incompréhension, à l’horreur… Des sentiments qu’on pense ne jamais croiser dans sa vie ! Aujourd’hui, ils ont frappé non seulement un haut fonctionnaire exemplaire, mais un homme père de famille, un ami qui était la gentillesses, la courtoisie, l’éducation, la disponibilité… La société corse est en deuil et le département a perdu un de ses fondements les plus essentiels et les plus solides ».
 
Un moment fort
Pierre Ghionga, conseiller exécutif et élu du canton de Corte, va s’adresser directement à la victime : « Jean, ta disparition est aussi injuste que ta mort a été d’une sauvagerie innommable. Tu laisses plus qu’un vide, tu laisses une institution désemparée ! Mais, pour toi, nous nous devons de repartir au service de nos concitoyens car c’est bien le service des autres, en particulier celui d’aider les plus faibles, qui était le moteur de ta vie. Alors, sois certain que, malgré ta disparition physique, ton esprit sera toujours là pour guider nos actions futures. Riposa in pace ».
Le président Castelli conclut en annonçant que le Conseil général met en place un service minimum jusqu’au jour des obsèques et sa fermeture totale, ce jour-là. Le public ne sera pas reçu, seules des permanences téléphoniques et les urgences seront assurées. « Cet acte marque un moment fort où nous voulons montrer aux services de l’Etat que nous sommes là présents et que nous acceptons difficilement de vivre ce que la Corse a vécu la nuit dernière ! ».
 
N.M.

Les personnels du département.
Les personnels du département.