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Laurent Marcangeli : "Nous serons rigoureux sans être injustes…"


José Fanchi le Mercredi 8 Avril 2015 à 17:57

Lundi soir, la Commune d’Ajaccio a donc adopté son budget primitif pour l’année 2015, qui s’élève à près de 117 million d’euros. Les frais de fonctionnement représentent 77% de celui-ci, dont la part la plus importante concerne les frais de personnels. Un budget primitif en augmentation de 5% par rapport à celui de l’année dernière. Deux organismes voient toutefois leurs dotations baisser : l’Office du Tourisme et le Centre Communal d’Action Sociale. Si l’opposition municipale n’a pas opposé de résistance farouche à ce budget, elle n’a toutefois pas participé au vote



Laurent Marcangeli : "Nous serons rigoureux sans être injustes…"
Avant les interventions de l’opposition,  Stéphane Sbraggia, le premier adjoint délégué aux finances a longuement commenté le budget tout en se montrant rassurant dans ses conclusions. Il a notamment rappelé : « Les deux organismes possèdent des réserves en trésorerie et croyez-moi, les élus en charges de ces délégations ne baisseront pas pour autant la qualité du service, bien au contraire, dans la mesure où ils fonctionnent à budget constant. Il va sans dire que ce qui a été réalisé en 2015 ne pourra sans doute pas être reconduit pour les exercices suivants. La critique de l’opposition a surtout porté sur le fait que la majorité ne mettait l’accent que sur le volet négatif de l’ancienne majorité. »
Pour le premier adjoint, il s’agit bien de l’acte premier de cette mandature et celui-ci préfigurera la suite…
 
Les précisions du député-maire
Laurent Marcangeli a répondu avec toute la clarté possible aux nombreuses questions de l’opposition :
« Il n’y a aucune continuité mais il y a des continuités sur l’investissement que nous avions d’ailleurs approuvé lorsque nous étions dans l’opposition. Je me souviens avoir soutenu la ville en 2009 lorsqu’elle a présenté le budget de l’Agence nationale de Rénovation Urbaine tant il me paraissait indispensable d’avoir un regard particulier en direction des quartiers Est de la ville. N’ayez aucune crainte la dessus, nous ne sommes pas inscrits dans une démarche de rupture totale ni de destruction. Nous sommes en rupture sur un certain nombre de détails. Les Ajacciens commencent à découvrir notre griffe, ils voient d’ores et déjà la différence de ce qu’il y avait et de ce qu’il y a maintenant. Notre griffe, c’est d’essayer de rompre avec ce qui ne paraissait pas aller dans le sens de nos concitoyens. Nous sommes des gens transparents dans les décisions que nous prenons ; pour preuve, à la fin de ce mois, vous aurez la possibilité de ne pas être sur des craintes, vous verrez ce que nous proposerons lors du conseil municipal ; vous aurez des chiffres, des éléments, factuels, fermes, qui feront suite à un accord passé entre notre commune et l’ancien délégataire de service public, la société QPark. Nous verrons ce que ce coût représentera pour notre ville et ses habitants et nous verrons si le coût correspondra à quelque chose de démentiel ou mesuré. Les négociations ont été menées de manière sérieuse avec une société qui s’est montré tout aussi sérieuse. »
 
En ce qui concerne la question posée par Jean-Marc Ciabrini, relative à l’occupation du domaine public à Ajaccio, le maire répond : «Un gros travail sur ce dossier est actuellement en cours, dirigé par M. Balsano, travail fastidieux comme vous le savez. Il existe depuis quelques années un problème sérieux au niveau de l’occupation du domaine public. C’est un problème ancien, inhérent à bien des communes du littoral. L’an dernier, j’ai pris la décision, en concertation avec  les élus, d’allonger la période d’installation des terrasses compte tenu de la saison très difficile suite à la grève de la SNCM et de la situation économique engendrée. Le petit coup de pouce a été salué par l’ensemble des commerçants qui, il faut l’avouer, en avaient bien besoin. Actuellement, on peut d’ailleurs le constater, la situation est difficile pour ceux qui vivent du commerce. Et de l’artisanat. Nous allons revoir les choses, avec des règles, avec la création d’abord d’un service qui s’occupera enfin des problématiques liées au commerce et à l’artisanat. Une charte sera établie tant sur le domaine public que sur les devantures, le travail effectué en commun entre la ville et les commerçants visant à élaborer une bonne conduite. Nous sommes aujourd’hui dans une démarche de concertation. Lorsque cette charte sera adoptée, il faudra s’en tenir aux règles et à leur respect. Il s’agit dans ce domaine de recettes non négligeables. »
 
A propos de la mobilité, voici ce que répond le maire à la question de Jean-Marc Ciabrini : « La mobilité c’est quelque chose de fondamentalement important pour les Ajacciennes et les Ajacciens. Pas seulement ceux qui souffrent d’un handicap, mais également ceux qui se promènent avec leurs poussettes, ou simplement à pied et rencontrent plusieurs obstacles. Lorsque nous avons été élus, nous avons, avec Isabelle Feliciaggi, pris un certain nombre d’engagement notamment envers les associations de handicapés en général, simplement parce que notre ville est mal classée en matière d’accessibilité et de déplacement.  Avec la CAPA nous ferons ce qui est nécessaire. Il y a un retard à rattraper, nous ferons en sorte de le régler au plus vite. On ne doit pas trouver un quelconque obstacle lorsqu’on se déplace dans Ajaccio. Le temps des slaloms doit cesser en bonne intelligence. Il restera toujours des problèmes à solutionner en matière d’accessibilité. Cela fait partie des enjeux que nous nous sommes fixés. »
 
Les missions de cohésion sociale et d’insertion par l’emploi : C’est Charly Voglimacci qui est chargé de ce dossier au sein de la municipalité. Laurent Marcangeli disait à ce propos : « Notre commune est en train de travailler en concordance avec les services de la CAPA avec laquelle nous allons mutualiser nos politiques sociales. Il existe des problèmes sur l’ensemble du territoire communal en matière sociale et il serait de bon ton d’harmoniser tout cela. La création d’un centre intercommunal d’action sociale prendra en charge l’ensemble des communes de la CAPA. »
 
En ce qui concerne le budget primitif : «  »
Nous sommes obligés de faire un certain nombre d’efforts, nous les assumons car nous sommes dans un contexte qui exige de prendre un certain nombre de mesures. Nous sommes à la barre, nous sommes donc obligés de mener le bateau à bon port. Les finances de la ville sont dans un état dégradé, compliqué, difficile, par rapport aux structures de la ville, et cela depuis de nombreuses années. Par rapport également à un certain nombre d’événements qui nous entourent. Si nous ne modifions pas un certain nombre de choses, nous serons obligés de placer la ville dans une impasse. Mais nous ferons face à toutes ces problématiques.
 
A la question de Paul Leonetti qui s’inquiète de l’augmentation des effectifs : «Les chiffres que vous avancés sont inexacts. Je peux en parler de manière extrêmement libre et je vais vous dire pourquoi. Lorsque nous sommes revenus aux affaires, j’ai dû prendre des décisions difficiles, notamment sur les contrats à durée déterminée. Je les assume mais je rappelle que personne ne les a prises avant moi. Sans parler des départs à la retraite…
A l’époque, lors de l’étude sur le budget primitif, l’ancien adjoint aux finances, sans doute avec l’accord de l’ancien maire, disait : « cette année, nous effectuerons nos remplacements à un sur deux », puis l’année suivante c’est passé à un sur trois, puis après on a oublié. Aujourd’hui, je prends un engagement clair, c’est celui du non remplacement, et ce n’est pas évident. »
 
A propos du budget : « A la contrainte, nous répondrons par de la rigueur. On n’est jamais assez rigoureux avec l’argent des autres. Nous sommes aujourd’hui en charge de l’intérêt collectif et nous allons essayer d’être rigoureux sans pour autant être injustes. »
J. F.