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La Corse à cœur : « Défendre une autre façon de gérer la Corse »


le Mardi 1 Décembre 2015 à 01:52

Meeting à l’Espace Diamant d’Ajaccio pour la liste conduite par Jean-Charles Orsucci et Vanina Pieri ce lundi soir. Un dernier grand rendez-vous avant l’échéance dominicale, auquel ont assisté près 200 personnes. A la tribune, à l’exemple de ce qu’il a fait tout au long de la campagne, c’est un discours de rupture qui a été prôné par le binôme le plus jeune en course dans cette élection, qui entend incarner la différence



La Corse à cœur : « Défendre une autre façon de gérer la Corse »
« La Corse à cœur c’est un collectif, un état d’esprit, une façon de faire de la politique différente ». Pour sûr c’est bien avec la différence comme maitre mot que le binôme Jean-Charles Orsucci- Vanina Pieri a navigué au cours de ces quelques semaines de campagne à destination des élections territoriales. Ce lundi, pour leur dernier grand meeting avant le premier tour, c’est Ajaccio et l’Espace Diamant, où près de 200 personnes ont répondu à l’appel, que le duo avait choisi pour scène.
 
Avant toute chose, la liste « La Corse à cœur » a laissé la tribune, l’espace de quelques instants, à une très jeune femme afin qu’elle vienne y lire un texte en mémoire des victimes du 13 novembre. Dépeignant une « folie meurtrière aussi brutale qu’aveugle », elle y a interpellé les représentants de la classe politique : « Nous ne voulons pas grandir dans un monde obscur qui prône la haine de l’autre. Nous souhaitons porter cette image du vivre ensemble que ces barbares détestent tant ». Un hommage touchant, loin des minutes de silence et autres Marseillaise, auxquelles on a été habitué ces derniers jours, qui aura surement su trouver un écho plus fort auprès du public présent.
 
Luis Barraud, de l’agence de communication parisienne que le binôme de gauche a recruté pour conseil, reprend alors les commandes, en vrai maitre de cérémonie. Ambiance cosy. Les intervenants calés dans des fauteuils rouges prendront dès lors tour à tour la parole au gré des questions de l’animateur du soir. Somme toute une forme plus interactive et conviviale qu’un meeting classique. Originale aussi.  
 
Reconstruire le lien entre le politique et le citoyen
« Jean-Louis Luciani va nous présenter l’esprit de la liste, ce qui a fait que Jean-Charles, Vanina et les autres ont décidé de se lancer afin d’impulser une nouvelle dynamique en Corse », prévient l’expert en communication. « Face à la classe politique en général,  tout le monde a un peu perdu ses repères », lui répond aussitôt le président de l’Odarc, « La classe politique est divisée, fractionnée, émiettée. C’est pour ça qu’il nous faut reconstruire le lien avec le politique et le citoyen. Revenir au sens même de ce qu’est la politique, c’est-à-dire servir l’intérêt général ».
 
Et pour reconstruire ce lien, pour la liste « La Corse à cœur » il faut tout d’abord « revisiter entièrement la manière de travailler ». « La politique n’est pas la guerre. Elle ne doit pas être faite constamment de brutalités et de violences. On est censé travailler ensemble, pas les uns contre les autres », explique Jean-Louis Luciani, « Ce n’est pas notre conception de la politique. Ce n’est pas comme ça qu’on va redresser et faire avancer la Corse ». « Mais », rajoute-t-il « tout le monde ne fait pas de la politique de la même manière et n’a pas la même conception du rôle de l’élu ».
 
« U troppu stroppia »
« Nous voulons changer le comportement issu d’une autre époque que les Corses d’aujourd’hui ne veulent plus subir. U troppu stroppia », continue dans la même veine Vanina Pieri. Jean-Charles Orsucci complète : « Nous devons mettre fin aux politiques clientélistes, clanistes qui depuis des siècles sclérosent l’économie de la Corse et son développement. Nous sommes là, pour défendre une autre façon de gérer la Corse ». Déroulant sa pensée, le maire de Bonifacio, fort de son bilan municipal maintes fois salué lors de cette soirée, développe : Plus que dans le programmatique, « la rupture de décembre 2015 doit se faire dans la façon dont on gère la collectivité territoriale de Corse ».

La Corse à cœur : « Défendre une autre façon de gérer la Corse »
Car en effet, « la Corse à cœur ce n’est pas qu’un slogan », reprendra la présidente de l’ATC, « c’est l’incarnation d’une autre conception de la politique ». Un discours qui semble résonner aux oreilles de Nathalie Risterucci, ancienne adjointe de l’ex-maire d’Ajaccio, Simon Renucci, et 6ème de la liste, qui encense « une liste de progrès » tant par les personnes qui la composent que par les idées qu’elle défend. Une liste « composée d’hommes et de femmes libres, qui ne sont pas inféodés à un parti, et qui alimentent chacun avec leur savoir-faire et leur savoir-être le débat d’idée ».
 
« Ce sont des personnes qui viennent d’horizons différentes, qui travaillent, qui ne sont pas des politiciens professionnels », souligne-t-elle avant d’ajouter que cette liste jeune conduite par le binôme le plus jeune de cette campagne serait la plus à même « à comprendre et à répondre aux aspirations de la jeunesse corse ». « Notre liste est le pari de l’avenir, de la responsabilité, de l’innovation, du travail, avec des pratiques renouvelées  et une gouvernance qui respectent les citoyens », s’enthousiasme-t-elle.
 
« Nous voulons faire de la Corse une terre d’excellence où chacune et chacun se sentira libre et épanoui »
Dans ce droit fil, Vanina Pieri indique que la démarche « la Corse à Cœur » aspire à  porter une « ambition forte pour le territoire » qui passe par « une profonde rupture des idées et des pratiques politiques ». Une rupture que la présidente de Corse Social Démocrate fonde en ce qui fait « l’ADN » de son parti, à savoir l’éthique (« parce que faire de la politique ce n’est pas un meeting, c’est un engagement ») ; le développement (« parce que c’est lui qui donne du sens à l’action publique ») ; et la solidarité (« parce que nous sommes attachés au vivre ensemble et à l’égalité des chances »). « Nous voulons faire de la Corse une terre d’excellence où chacune et chacun se sentira libre et épanoui », résume Nathalie Risterucci.
 
Développer « une autre Corse »
Pour ce faire, « la Corse à cœur » imagine « le développement d’une autre Corse ».
« Il faut sortir des vieux schémas qui opposent les gens et les systèmes », indique Vanina Pieri en rêvant à un autre modèle de développement « capable d’offrir une place à chacun et de libérer les forces vives ». La présidente de l’ATC s’arrête ainsi un instant sur des exemples de mesures concrètes pour relancer l’investissement : « Nous devons dégager des priorités en matière d’infrastructures et de transports, accompagner les chefs d’entreprises pour leur éviter le parcours du combattant, offrir du foncier pour faire des zones d’activités dédiées, favoriser l’accès à la propriété pour les jeunes, placer la formation au cœur de notre action », énumère-t-elle.
« Notre but c’est de combattre le chômage en mettant le développement économique au cœur des priorités », argue pour sa part Jean-Charles Orsucci. Une finalité qui passe avant tout pour le conseiller territorial et vice-président de l’Assemblée de Corse sortant par le développement des tourismes comme « élément déterminent ». « C’est une richesse non délocalisable, que nous, Corses, pouvons maitriser », soutient-il en insistant sur le fait que les tourismes corses version 2.0 permettront de plus de développer d’autres secteurs de l’activité économique insulaire.
« Nous sommes les seuls à présenter des solutions réalistes et immédiatement applicables pour redresser la situation », lancera Antoine Mondoloni, président de la Chambre de Commerce et d’Industrie de Corse, en 7ème position sur la liste.

« Un vent de liberté qui souffle sur les idées et sur les initiatives »
Par ailleurs, en évoquant le soutien que Michel Rocard a souhaité apporté à la liste, Jean-Louis Luciani appellera de ses vœux une île conforme au souhait de l’ancien ministre: « Une Corse décentralisée, dans une autonomie de gestion, et des Corses qui travaillent ensemble pour développer et construire la Corse ».

A l’heure de se quitter, et de s’en remettre au vote des électeurs, Jean-Charles Orsucci fait le bilan : « Le 13 décembre nous ne vous promettons pas le grand soir. Mais nous vous faisons des promesses que nous allons tenir si nous sommes aux responsabilités », assure-t-il.  Avertissant que quoi qu’il arrive le mouvement sera désormais présent à toutes les échéances électorales, Vanina Pieri conclut quant à elle: « La démarche la Corse à cœur c’est un vent de liberté qui souffle sur les idées et sur les initiatives, c’est un nouvel état d’esprit qui portera votre voix ».

Manon PERELLI