Gilles Simeoni, Josepha Giacometti et Marc Paul Lucciani, entourés des perosnnels d'A casa studientini.
Si la précarité est une dure réalité sur les campus universitaires, la crise sanitaire liée au Covid-19 a plongé des étudiants, en Corse, comme partout sur le territoire français, dans une indigence inextricable. C’est pourquoi la Collectivité de Corse (CdC), dans le cadre de la mise en œuvre de son schéma d’aide à la réussite et à la vie étudiante, a décidé, pour cette rentrée universitaire, d’allouer 500 € supplémentaires d’aides aux dépenses de Rentrée et jusqu’à 800 € d’aide d’accès aux soins aux étudiants boursiers de l’Université de Corti. Ces deux mesures, qui coûteront 975 000 € à la CdC, dont 875 000 € pour la première, et 100 000 € pour la seconde, ont donné lieu, jeudi après-midi au campus Mariani, dans les locaux d’a Casa Studientini Claude Cesari, à la signature de deux conventions d’objectifs et de moyens pour l’année 2020-2021 entre la CdC et le CROUS (Centre Régional des Œuvres universitaires et scolaires) de Corse. « Il est important que l’Exécutif corse marque un engagement renforcé auprès de l’université, du Crous et des étudiants », commente le président du Conseil exécutif de Corse, Gilles Simeoni, qui annonce, dans la foulée, que la CdC abonde de 2 millions d’euros le projet de construction de la résidence universitaire « Sambucucciu d’Alandu ». Comme il l’explique en vidéo :
Gilles Simeoni : « Nous renforçons notre aide pour lutter contre la précarité étudiante »
2000 boursiers
L’allocation de Rentrée ne sera attribuée qu’une seule fois par année universitaire. Pour l’aide d’accès aux soins, les étudiants devront être boursiers, inscrits dans un cursus post-bac en formation initiale, avoir leur foyer fiscal en Corse, ne pas être redoublants, ne pas avoir changé de filière sauf équivalence dans une année supérieure. Cette aide sera versée par le CROUS, en même temps que les bourses sur critères sociaux. Or, sur les 5000 étudiants de l’Université de Corti, près de 2000, soit 40%, sont boursiers. Ce chiffre en constante augmentation, est très significatif des difficultés à poursuivre des études supérieures : l’argent est devenu le nerf de la guerre. « Certains étudiants n’arrivent pas à payer le loyer des chambres universitaires et n’ont même pas de quoi manger », avoue Marc-Paul Luciani, directeur général du Crous. Le Crous de Corse, qui a pour missions d’assurer le logement, la restauration, la culture, mais aussi et surtout d’apporter un soutien financier aux étudiants les plus modestes, distribue déjà plus de 350 000 € d’aides ponctuelles, en plus de l’enveloppe boursière qui atteint 6 millions €. Mais la précarité la plus grande sur le campus reste celle du logement. « Nous avons un besoin criant de logement social à loyer modéré. Nous avons attribué 840 admissions en chambre, mais il reste toujours plus de 400 personnes sur la liste d’attente », précise Marc-Paul Luciani. S’il se réjouit de la construction de la nouvelle résidence universitaire « qui est une partie de la solution », il en appelle, en vidéo, à « tout projet privé ou public pour étoffer notre parc ».
Marc-Paul Luciani : « Nous sommes preneurs de tout projet privé ou public de logements à loyer modéré »
Nouvelle résidence
Pour réaliser la résidence Sambucucciu d’Alandu, le Crous s’est porté acquéreur de l’ancien dispensaire de Corti et d’une bande de terrain l’entourant. La future résidence, qui comprendra une centaine de chambres, 4 salles de cours et des parkings, s’inscrit dans une démarche de développement durable, notamment au niveau de la performance énergétique RT 2012 - niveau Bâtiments Basse Consommation, avec une ambition à 2020 de bâtiments passifs ou à énergie positive - et du recours aux énergies renouvelables. Elle affiche un coût total d’un montant de 6 millions €, dont 4 millions du Centre national des Œuvres universitaires et scolaires (CNOUS), 1 million € de la CdC et 1 million € de l’Etat dans le cadre du CPER. L’Etat s’étant finalement désengagé, le CROUS a sollicité la CdC pour combler le trou, portant ainsi la contribution globale de la CdC à 2 millions €. « Nous avons fait le choix de renforcer notre aide et de l’adapter pour répondre aux besoins des étudiants. Nous ne ferons pas d’économie sur la qualité des logements et nous continuerons d’investir pour notre jeunesse » déclare Josepha Giacometti, conseillère exécutive en charge de l'éducation, de la formation, de l'enseignement supérieur et de la recherche. Comme elle le précise en vidéo :
Josepha Giacometti : « Nous adaptons notre schéma pour répondre au plus près des besoins »
Livraison en 2022
Le directeur du Crous promet à l’Exécutif qu’il ne demandera pas de subventions supplémentaires pour la future résidence, même en cas de gros aléa dans le déroulement des travaux. Il conclut sur une promesse : « Le 21 octobre, nous poserons la première pierre du nouveau bâtiment « Sambucucciu d’Alandu », juste pour marquer le temps. L’appel d’offres est en train d’être lancé. Les travaux commenceront début 2021 pour une livraison en septembre 2022. Je vais tout faire pour que ces délais soient respectés ».
N.M.
La signature des conventions.
Le projet de construction de la résidence universitaire « SAMBUCUCCIU D’ALANDU ».