Corse Net Infos - Pure player corse

La CCI de Corse-du-Sud demande la réouverture des commerces de proximité


Julia Sereni le Mercredi 4 Novembre 2020 à 17:20

Face à la crise qui touche les commerces de proximité, forcés de baisser le rideau en raison du confinement, la Chambre de Commerce et d’Industrie (CCI) de Corse-du-Sud fait des propositions concrètes. Elle demande notamment la réouverture de ces commerces mi-décembre, avec un système de prise de rendez-vous, et travaille à la mise en place d’un marketplace régional.



(Photos Michel Luccioni)
(Photos Michel Luccioni)
Deux jours après une première réunion avec le préfet de Corse sur la situation des commerces de proximité, CCI de Corse-du-Sud, Chambre des Métiers, mairie d’Ajaccio, Communauté d’Agglomération du Pays Ajaccien (CAPA) et présidents des associations de commerçants de Corse-du-Sud se sont retrouvés au palais des congrès ce mercredi 4 novembre. Objectif : se rassembler autour de propositions concrètes à présenter au préfet afin de remédier à une situation jugée très grave pour les petits commerces.
Mais pas facile de concilier vie économique et impératif sanitaire, surtout dans un contexte où les décisions clés relèvent largement de l’État central. Néanmoins les collectivités, à l’instar de la CAPA et de la mairie d’Ajaccio, veulent apporter leur pierre à l’édifice. « Le scénario du pire c’est l’arrêt total » explique le premier adjoint à la mairie d’Ajaccio Stéphane Sbraggia. « Il faut donc travailler à un dispositif de reprise progressive. Nous sommes là pour soutenir et accompagner ces démarches » indique t-il.
 
Une ouverture à la mi-décembre
Pour le président de la CCI de Corse-du-Sud Paul Marcaggi, l’urgence, c’est la réouverture : « Notre première proposition est une réouverture, le plus rapidement possible, aux alentours de la mi-décembre » indique t-il. Pour ce faire, il propose une règle : « une personne à la fois, sur rendez-vous ». L’idée, un fonctionnement à la « doctolib » étendu à l’ensemble des commerces, histoire de faire revenir un peu de clientèle et de chiffre d’affaire. « Ce qui compte c’est de rouvrir » résume le président de la Chambre des Métiers de Corse-du-Sud François-Marie Ottaviani. « Si on n’est pas ouverts à Noël on sait qu’on est tous enterrés » conclut tristement Marie-Jeanne, une commerçante du centre-ville.
 
Mise en place d’un marketplace
Autre proposition, mettre en place un site internet de type marketplace. Ce « site vitrine » est d’ores-et-déjà mis en place sur la commune de Porto-Vecchio et réunit 500 commerçants. « C’est un système qui marche déjà et qu’on peut tout de suite étendre au niveau régional » précise Paul Marcaggi. Une solution qui a le mérite de mettre les commerçants dans une certaine dynamique, mais qui ne constitue qu’un pis-aller pour la présidente de la fédération des associations du centre-ville d’Ajaccio Marina Fondacci. Pour elle, vente en ligne ou drive, « il est impossible de faire du chiffre avec ces systèmes pour un petit commerçant. Le consommateur a des automatismes » assure t-elle. Des limites que Paul Marcaggi reconnait bien volontiers : « Il ne faut pas voir le marketplace en outil de substitution à la personne physique, cela ne peut être qu’à la marge ». Malgré ces réticences, tous sont bien conscients que leur survie dépendra en partie de leur capacité d'adaptation face à cette situation inédite. Ces propositions devraient donc être transmises dans la journée au préfet Pascal Lelarge. Seront-elles suivies d’effets ?