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L’hôpital d’Ajaccio s’invite à la grande concertation dans le cadre du Ségur de la santé


Pierre BERETTI le Mercredi 1 Juillet 2020 à 09:12

Après la récente crise sanitaire sans précédent qu’a connue la Corse, les acteurs de la santé ont mené une réflexion dans le cadre du Ségur de la santé. Laurent Marcangeli et Jean-Luc Pesce, directeur du Centre Hospitalier d’Ajaccio ont présenté le résultat de ce travail avec des observations reposant sur les constats de la gestion de crise, les moyens à disposition ainsi que la spécificité insulaire.



C’est avec sa casquette de Président du Conseil de Surveillance du Centre Hospitalier d’Ajaccio que Laurent Marcangeli a donné une conférence de presse ce 30 juin conjointement avec le Directeur du Centre Hospitalier, Jean-Luc Pesce afin de faire part de leur contribution à la grande concertation avec le système de santé dans le cadre du Ségur de la santé. 

"Nous avons choisi d’aborder plus particulièrement trois thèmes sous l’angle de la spécificité insulaire" - a expliqué Laurent Marcangeli. - "En premier lieu, nous avons travaillé sur la transformation des métiers et la revalorisation de ceux qui soignent. La crise que nous venons de traverser a mis en exergue l’importance de personnels qualifiés auprès des patients. Sur la Corse et Ajaccio, il nous faut inciter davantage le recrutement de praticiens par le biais d’une prime à l’installation que ce soit dans les établissements comme dans le rural, c’est une priorité. La revalorisation des salaires pour le personnel médical et non-médical nous paraît aussi primordial, les primes ne sont pas la solution car non prises en compte dans le calcul des retraites. Enfin sur ce thème, a été abordée la question de la formation. Nous avons besoin de développer des formations diplômantes en Corse notamment pour former des infirmiers de bloc opératoire et anesthésistes.".


Adapter les modes de financement à l’insularité
Autre thématique phare soutenue par le Maire d’Ajaccio, le financement de la santé en Corse et l’investissement. En effet, il s’agit d’adapter les modes de financement à l’insularité. Si un hôpital neuf est sur le point d’ouvrir, il faudra anticiper l’avenir et l’équiper en conséquence. 
"Nous sommes positionnés en tant qu’établissement de premier recours - a détaillé Jean Luc Pesce, directeur de l’hôpital d’Ajaccio. - Nous sommes un hôpital de première ligne avec les ressources de 2ème voire de 3èmelignes. C’est ce que nous avons clairement constaté durant la crise COVID19. Nous sommes confrontés à un grand déficit mais il nous est impossible de le résorber sans porter préjudice aux soins qui demeurent évidemment une priorité. Ainsi, nous préconisons l’application d’un taux de tarification à l’activité de financement minoré avec -20% minimum. Il serait judicieux que la Corse adopte la mécanique tarifaire appliquée aux établissements ultra-marins. Nous pensons également que la mise en place d’une Mission d’Intérêt Générale (MIG) permettrait de financer certaines activités couteuses qui ne peuvent pas s’équilibrer par le paiement à l’activité, permanence des soins déficitaire compte tenu de l’étroitesse du bassin de population, le coût de l’attractivité de profils rares ainsi que le coût élevé des achats de matériels, médicaments ou prestations ». 

Enfin, la troisième thématique abordée concerne la gestion de crise. Si chacun s’accorde à dire que l’hôpital d’Ajaccio et son personnel ont su être réactifs à l’activation du Plan Blanc avec une implication totale, il s’agit de mener une réflexion afin d’être davantage préparé à la gestion d’une crise sanitaire d’envergure au niveau régional et pour cela de prévoir une véritable coordination entre les moyens publics, privés et libéraux.