A Rome le 1er octobre dernier, de nombreuses confréries corses ont assisté à la création du cardinal Bustillo
Le colloque organisé vendredi par la Société des sciences historiques et naturelles de la Corse réuni historiens et anthropologues avec pour but de faire un point sur les recherches liées aux confréries corses. Il couvre toutes les périodes de l’histoire. A l’heure actuelle on en dénombre environ 70, réparties dans toute l’île.
Le mouvement des confréries apparaît au début du 13ème siècle en Italie, elles sont reconnues par l’église et sont d’abord des associations laïques. « En Corse, c’est à partir du début du 15ème siècle que l’on retrouve ces confréries qui tiennent leurs origines des confréries italiennes, explique Michel Casta, maitre de conférences d’histoire, et l’un des intervenants du colloque. Ce sont des confréries dites du pénitent, elles ont pour fonction de prier pour les morts, de rehausser le culte religieux par les processions mais également d’accompagner les confrères au moment de leur mort. Les confrères font avant tout partis des confréries pour leur salut personnel ».
De nouvelles confréries apparaissent par la suite au 16ème siècle au moment de la réforme catholique. Elles ont pour but de se consacrer à certaines dévotions particulières et notamment le Saint sacrement. « Elles sont plus liées à une dévotion du culte christique ou de dévotion à la Vierge ».
A ce moment-là, les confréries se développent dans de très nombreuses paroisses corses, « on peut considérer que chaque paroisse principale compte au moins une confrérie » note Michel Casta. « Ce qui est original, c’est que pratiquement chaque paroisse à son type de confrérie, l’autorité ecclésiastique n’impose aucun modèle précis ». Certaines de ces confréries sont mixtes, d’autres d’hommes ou de femmes uniquement. Tout le monde peut en faire partie sans distinction de classe sociale. « Dans certaines paroisses, il semblerait que tous les habitants en soient membres ».
Elles sont sous l’autorité de l’église tout en étant relativement autonomes. « Elles possèdent souvent leur propre oratoire. Elles ont leur propres finances, leur propre caisse qui ne se confond pas avec celle de la paroisse et elle vit avec ses propres ressources notamment les cotisations des confrères, les rémunérations reçues à l’occasion des cérémonies d’enterrement et également de dons, notamment d’objets religieux pour orner l’oratoire » reprend le maitre de conférence.
Jusqu’à la fin du 18ème siècle, ces confréries, très nombreuses, ont une importance considérable de part leur puissance. Elles sont organisées et peuvent avoir une influence sur les décisions prises localement, en dehors des considérations religieuses, elles peuvent intervenir dans un contrat commercial, dans une question de location de terre. Leur importance dans la vie de la commune dépasse le cadre strictement religieux. « Elles sont par exemple capables, d’un point de vue économie d’accorder un prêt financier ».
Le mouvement des confréries apparaît au début du 13ème siècle en Italie, elles sont reconnues par l’église et sont d’abord des associations laïques. « En Corse, c’est à partir du début du 15ème siècle que l’on retrouve ces confréries qui tiennent leurs origines des confréries italiennes, explique Michel Casta, maitre de conférences d’histoire, et l’un des intervenants du colloque. Ce sont des confréries dites du pénitent, elles ont pour fonction de prier pour les morts, de rehausser le culte religieux par les processions mais également d’accompagner les confrères au moment de leur mort. Les confrères font avant tout partis des confréries pour leur salut personnel ».
De nouvelles confréries apparaissent par la suite au 16ème siècle au moment de la réforme catholique. Elles ont pour but de se consacrer à certaines dévotions particulières et notamment le Saint sacrement. « Elles sont plus liées à une dévotion du culte christique ou de dévotion à la Vierge ».
A ce moment-là, les confréries se développent dans de très nombreuses paroisses corses, « on peut considérer que chaque paroisse principale compte au moins une confrérie » note Michel Casta. « Ce qui est original, c’est que pratiquement chaque paroisse à son type de confrérie, l’autorité ecclésiastique n’impose aucun modèle précis ». Certaines de ces confréries sont mixtes, d’autres d’hommes ou de femmes uniquement. Tout le monde peut en faire partie sans distinction de classe sociale. « Dans certaines paroisses, il semblerait que tous les habitants en soient membres ».
Elles sont sous l’autorité de l’église tout en étant relativement autonomes. « Elles possèdent souvent leur propre oratoire. Elles ont leur propres finances, leur propre caisse qui ne se confond pas avec celle de la paroisse et elle vit avec ses propres ressources notamment les cotisations des confrères, les rémunérations reçues à l’occasion des cérémonies d’enterrement et également de dons, notamment d’objets religieux pour orner l’oratoire » reprend le maitre de conférence.
Jusqu’à la fin du 18ème siècle, ces confréries, très nombreuses, ont une importance considérable de part leur puissance. Elles sont organisées et peuvent avoir une influence sur les décisions prises localement, en dehors des considérations religieuses, elles peuvent intervenir dans un contrat commercial, dans une question de location de terre. Leur importance dans la vie de la commune dépasse le cadre strictement religieux. « Elles sont par exemple capables, d’un point de vue économie d’accorder un prêt financier ».
Révolution et mise en sommeil
« Les registres ont souvent été perdus et il est difficile de connaitre l’évolution exacte de chaque confrérie mais l’Abbé Godin, qui était vicaire général de l’évêque du Nebbiu, écrit en 1787 que les confréries « étaient à la fois très nombreuses, très influentes, remplies de personnes assez ignares et assez superstitieuses ». Il avait une vision très négative des confréries, c’est un jugement de valeur, moi ce que j’en retiens, c’est qu’elles sont nombreuses et regroupent effectivement toutes les catégories de population allant des personnes les moins instruites aux plus instruites » poursuit Michel Casta.
Encore très nombreuses à la veille de la Révolution, même si l’État Français a cherché à les contrôler et les réglementer pour éviter qu’elles n’échappent un peu trop à l’église, ces confréries vont être mises en sommeil pendant la Révolution. En 1792 toutes les confréries et associations religieuses, laïcs comprises, sont interdites par l’État en France. « Théoriquement, il n’y a plus de confréries pendant quelques années même si certaines vont subsister en étant moins présentes dans l’espace public. Cela va dépendre des paroisses ».
« A partir de 1801, avec le concordat, traité conclu entre le Pape et l’État français, on revient à ce qu’on appelle la paix de l’église et les confréries se développent à nouveau en grand nombre avec les anciennes qui se reforment et recrutent à nouveau des membres avec un certain dynamisme, c’est cette période que j’appelle le renouveau » expose l'historien qui traitera notamment de cette partie-là de l’histoire lors du colloque.
Un renouveau des confréries traditionnelles donc, mais également, à partir du milieu du 19ème siècle, il y a un essor de nouvelles confréries avec une politique religieuse favorable à l’église. À ce moment là, les confréries se féminisent. « Il existe encore des confréries distinctes qui coexistent. On peut avoir dans une même paroisse plusieurs confréries comme par exemple à Ota où il y avait quatre confréries : celle des pénitents, du rosaire, du saint sacrement et un tiers-ordre franciscain ». Les confréries gardent leurs rôles aux enterrements mais aussi de dévotion et de processions.
Malgré un léger déclin démographique, mais également un affaiblissement de la ferveur religieuse, ce système perdure jusqu’à la Première Guerre mondiale de 1914. « Dans l’entre deux guerres elles connaissent un gros déclin que l’on peut expliquer par le fait que les villages corses ont été saignés avec la mortalité des hommes durant la guerre mais aussi parce que les villages se vident. Mais il y a encore un grand nombre de confréries, même si elles ne sont pas forcément très dynamiques, elles n’ont pas disparu, elles sont un peu moribondes » d’après le professeur.
Après la Seconde Guerre mondiale, il y a un effondrement des confréries lié directement à celui de la pratique religieuse. « Les confréries appartiennent peut-être à un autre monde dans une société qui a beaucoup changé. Les jeunes changent de communes pour leurs études et vont au lycée à Bastia où Ajaccio, les mentalités et les modes de vie changent et évoluent, les villes se peuplent, elles sont plus dynamiques et les confréries appartenaient vraiment à la communauté rurale à cette époque. Jusqu’au début du 20ème la Corse est très majoritairement rurale. Lorsque les modes de vie ruraux disparaissant la confrérie disparaît avec eux ».
Encore très nombreuses à la veille de la Révolution, même si l’État Français a cherché à les contrôler et les réglementer pour éviter qu’elles n’échappent un peu trop à l’église, ces confréries vont être mises en sommeil pendant la Révolution. En 1792 toutes les confréries et associations religieuses, laïcs comprises, sont interdites par l’État en France. « Théoriquement, il n’y a plus de confréries pendant quelques années même si certaines vont subsister en étant moins présentes dans l’espace public. Cela va dépendre des paroisses ».
« A partir de 1801, avec le concordat, traité conclu entre le Pape et l’État français, on revient à ce qu’on appelle la paix de l’église et les confréries se développent à nouveau en grand nombre avec les anciennes qui se reforment et recrutent à nouveau des membres avec un certain dynamisme, c’est cette période que j’appelle le renouveau » expose l'historien qui traitera notamment de cette partie-là de l’histoire lors du colloque.
Un renouveau des confréries traditionnelles donc, mais également, à partir du milieu du 19ème siècle, il y a un essor de nouvelles confréries avec une politique religieuse favorable à l’église. À ce moment là, les confréries se féminisent. « Il existe encore des confréries distinctes qui coexistent. On peut avoir dans une même paroisse plusieurs confréries comme par exemple à Ota où il y avait quatre confréries : celle des pénitents, du rosaire, du saint sacrement et un tiers-ordre franciscain ». Les confréries gardent leurs rôles aux enterrements mais aussi de dévotion et de processions.
Malgré un léger déclin démographique, mais également un affaiblissement de la ferveur religieuse, ce système perdure jusqu’à la Première Guerre mondiale de 1914. « Dans l’entre deux guerres elles connaissent un gros déclin que l’on peut expliquer par le fait que les villages corses ont été saignés avec la mortalité des hommes durant la guerre mais aussi parce que les villages se vident. Mais il y a encore un grand nombre de confréries, même si elles ne sont pas forcément très dynamiques, elles n’ont pas disparu, elles sont un peu moribondes » d’après le professeur.
Après la Seconde Guerre mondiale, il y a un effondrement des confréries lié directement à celui de la pratique religieuse. « Les confréries appartiennent peut-être à un autre monde dans une société qui a beaucoup changé. Les jeunes changent de communes pour leurs études et vont au lycée à Bastia où Ajaccio, les mentalités et les modes de vie changent et évoluent, les villes se peuplent, elles sont plus dynamiques et les confréries appartenaient vraiment à la communauté rurale à cette époque. Jusqu’au début du 20ème la Corse est très majoritairement rurale. Lorsque les modes de vie ruraux disparaissant la confrérie disparaît avec eux ».
Renouveau des années 80
C’est dans les années 1980 que les confréries réapparaissent peu à peu, dans un style un peu different. « Si on veut comparer, la récitation de l’office, qui était une pratique des confrères, ne se fait plus beaucoup de nos jours, mais par ailleurs, ce qui se pratiquait à l’époque sans être primordial, c’est le chant. Aujourd’hui il est beaucoup valorisé dans les confréries actuelles ».
À l’ère contemporaine, les confréries qui sont au nombre de 70 en Corse, comptent une quarantaine de membres pour les plus importantes d’entre elles. « C’est un bon chiffre mais lorsqu’on sait qu’à l’époque quasiment toute la population en faisait partie, on se rend compte que ce ne sont plus les mêmes confréries. Mais il n’y a pas non plus un prêtre dans chaque paroisse de nos jours. Il y a environ 50 prêtres en Corse et 70 confréries, elles sont donc plus nombreuses mais expriment un certain dynamisme de l’église ».
Cependant, elles jouent toujours un très fort rôle d’identification et sont très valorisées dans la culture corse contemporaine avec des fêtes religieuses qui ont gardé une importance dans l’île.
À l’ère contemporaine, les confréries qui sont au nombre de 70 en Corse, comptent une quarantaine de membres pour les plus importantes d’entre elles. « C’est un bon chiffre mais lorsqu’on sait qu’à l’époque quasiment toute la population en faisait partie, on se rend compte que ce ne sont plus les mêmes confréries. Mais il n’y a pas non plus un prêtre dans chaque paroisse de nos jours. Il y a environ 50 prêtres en Corse et 70 confréries, elles sont donc plus nombreuses mais expriment un certain dynamisme de l’église ».
Cependant, elles jouent toujours un très fort rôle d’identification et sont très valorisées dans la culture corse contemporaine avec des fêtes religieuses qui ont gardé une importance dans l’île.
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