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L'engagement quotidien de l'OFB pour la préservation de la Tortue d'Hermann en Corse


Pierre-Manuel Pescetti le Dimanche 21 Février 2021 à 12:40

Malgré la crise sanitaire, les agents de l'Office Français de la Biodiversité ont pu maintenir leur activité de contrôle et de sauvegarde des espèces menacées en Corse. Une activité tout particulièrement recentrée autour de la préservation de la Tortue d'Hermann dont la population est en baisse.



La tortue d'Hermann fait l'objet d'une surveillance particulière par les agents de l'OFB en Corse.
La tortue d'Hermann fait l'objet d'une surveillance particulière par les agents de l'OFB en Corse.
Bien que faisant partie intégrante de ses missions, l’Office Français de la Biodiversité (OFB) continue son rôle de police en matière de préservation des espèces sur l’ensemble du territoire national. En Corse, parmi d’autres espèces en danger, c’est sur la Tortue d’Hermann que les agents de l’OFB restent particulièrement vigilants. Selon Xavier Peroni, chef du service départemental de la Corse-du-Sud de l’OFB : « cette espèce qui présente ses derniers noyaux de population à l’état sauvage dans le Var et en Corse focalise la majorité des atteintes courantes constatées : prélèvement en milieu naturel, détention, commerce, dégradation ou destruction de spécimens et/ou de son habitat. La protection de cette espèce est une préoccupation majeure pour les services départementaux de l’OFB ».

Une population en déclin

Les sites naturels de répartition des tortues d'Hermann.
Les sites naturels de répartition des tortues d'Hermann.
S’il semble que la régression des populations soit plus modérée en Corse qu’ailleurs, l’espèce reste sur la liste rouge française des espèces menacées. Un déclin expliqué par l’urbanisation et les incendies en forêt qui détruisent les habitats des petits reptiles à carapace mais aussi par le comportement de certaines personnes qui se les accaparent à des fins mercantiles ou personnelles. En Corse, elle peut être observé dans une grande partie de l’île, entre le bord de mer et 600-700 mètres d’altitude, mais est surtout présente dans trois noyaux de population qui englobent le sud de Bastia et la plaine orientale, la région de Porto-Vecchio et le golfe d’Ajaccio.

Selon des estimations du conservatoire des espaces naturels de Corse et des observations effectuées depuis 2006, la population de tortues d’Hermann sur la région devrait être d’environ 7 600 individus, répartie sur 237 sites de 5 hectares chacun et comportant en moyenne 6,46 individus.

Des actions de contrôles tout au long de l’année
Durant l’année 2020, l’OFB n’a pas relâché sa vigilance malgré la crise sanitaire. Ses agents ont ainsi pu participer à la préservation de l’espèce grâce à trois actions phares :  la surveillance des sites spécifiques et sensibles où cette espèce est signalée, les contrôles de travaux sur signalements de destruction d'habitats favorables et la surveillance des activités de commerce, de transit et de transactions grâce à la surveillance sur internent et des réseaux sociaux. Sept contrôles sur les lieux de transit comme les ports et les aéroports ont aussi été effectués en lien avec la gendarmerie aérienne et la douane.

Pour l’année 2021, l’OFB compte bien maintenir ses efforts grâce au contrôle des établissements détenant, élevant ou commercialisant cette espèce non domestique, au contrôle du transit sur les différents ports de commerce du département et aéroports, notamment Figari et Ajaccio, à des contrôles routiers sur réquisition parquet, et à la surveillance des usages de la nature sur zones de sensibilité majeures de la tortue d'Hermann comme l’utilisation de quad, 4X4 et motos.
 
Jusqu’à 3 ans d’emprisonnement et 150 000 euros d’amende
La tortue d'Hermann vit « à l'état de liberté naturelle ». Il est strictement interdit de la manipuler, perturber, prélever un spécimen provenant du milieu naturel, ni de la vendre ou la détenir. Contrevenir à ces interdictions est un délit pouvant entraîner une condamnation et une peine de 3 ans d’emprisonnement et de 150 000 € d’amende. La découverte dans la nature d'une tortue blessée ou déjà morte ne donne pas le droit de se l'approprier. Une tortue blessée présentant des chances de survie, doit être confiée au plus vite à un centre de sauvegarde ou un vétérinaire, après en avoir averti un agent assermenté de l’OFB ou de la gendarmerie nationale.