Le président collectivité territoriale de Guyane, qui a appelé à ne pas rater "le convoi de la Corse" où la perspective d’une "autonomie" a été mise sur la table par l’exécutif, a annoncé que le gouvernement sera saisi avant l’élection présidentielle des 10 et 24 avril.
Selon Gabriel Serville, élu en 2021 notamment sur la promesse d’une rapide évolution statutaire, la demande d’une plus grande autonomie est une "histoire sans fin" depuis des décennies en Guyane, actuellement régie par le régime de l’identité législative comme Mayotte, la Guadeloupe, la Martinique et la Réunion.
Un comité de pilotage composé notamment d’élus et d’institutions locales reprendra les travaux déjà ouverts sous la mandature territoriale précédente et devra à moyen terme fournir une proposition à l’Élysée en vue d’une modification institutionnelle, soumise au Parlement. L’objectif est de doter ce territoire ultramarin de nouvelles compétences et d’un pouvoir d’adoption de lois locales.
"L’État ne nous a jamais facilité la tâche mais nous avons aussi notre part de responsabilité", a exprimé au cours du congrès la sénatrice (DVG) Marie-Laure Phinéra-Horth. "L’autonomie n’est plus un tabou. Ce n’est pas non plus l’indépendance", a-t-elle estimé. Les élus du congrès, qui ont évoqué avec intérêt les statuts actuels de la Polynésie française et de la Nouvelle-Calédonie, ont convenu de la nécessité d’un statut "adapté aux réalités guyanaises".
En 2017, une émancipation institutionnelle avait été réclamée par une partie des manifestants de la grande crise sociale en Guyane. 70 % des électeurs guyanais (taux de participation de 48 %) avaient voté contre l’autonomie de pouvoir en janvier 2010, dans le cadre d’une consultation populaire organisée par l’ancien chef de l’État Nicolas Sarkozy.
