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L'association Corse-Ukraine appelle aux dons pour pouvoir aider les hôpitaux ukrainiens


le Mercredi 30 Novembre 2022 à 22:15

Créée au début de la guerre, l’association du Dr Nataliya Khobta-Santoni multiplie les voyages vers l’Ukraine pour y acheminer des médicaments et du matériel médical à destination des hôpitaux. Afin de continuer ces convois solidaires, la structure lance un crowdfunding pour l’aider à financer ses voyages



Photo illustration. Crédit photo CNI
Photo illustration. Crédit photo CNI
Fin février, depuis Ajaccio, le Dr Nataliya Khobta-Santoni assistait impuissante au début d’une guerre qui allait meurtrir son pays, l’Ukraine, et créait l’association Corse-Ukraine. De longs mois plus tard, alors que le conflit s’enlise, cette oncologue installée en Corse depuis 2009, continue d’agir pour aider les hôpitaux ukrainiens. 
 
En alternance avec son mari, elle multiplie ainsi les voyages entre la Corse et l’Ukraine pour y acheminer du matériel médical et des médicaments, avec son propre véhicule, toujours plein à craquer. En tout, ce sont déjà six convois que le couple a effectués, à chaque fois chargés « d’environ 20 000 euros de matériel », dont deux sur le seul mois de novembre. « Nous avons payé trois voyages de notre poche, ensuite cela a commencé à devenir compliqué », livre l’Ukrainienne, en regrettant : « « Et le voyage devient de plus en plus cher à cause du coût de l’essence. À chaque fois, cela nous coûte environ 2000 euros ». Afin de pouvoir continuer son action, l’association appelle donc aux dons financiers, qui peuvent notamment s’effectuer via la plateforme de crowdfunding Move.corsica. D’autant plus que le prochain départ est proche. « Nous avons actuellement 3 ou 4m3 que nous devons amener en Ukraine avant Noël, probablement vers le 10 décembre », dévoile la présidente de Solidarité Corse-Ukraine. 
 
D’autre part, elle appelle également à des dons de matériel médical comme des fauteuils roulants, des béquilles qui n’ont plus d’usage ou encore des pansements, des bandes, des compresses ou même des gants, stériles ou non, qui n’ont pas été utilisés. « Tout sauf les médicaments », souligne-t-elle en expliquant que le processus est très encadré pour ces produits, qui sont, de surcroit, donnés en nombre par les pharmacies et les hôpitaux corses. « Beaucoup de gens ont envie de donner des vêtements chauds quand ils voient des personnes qui crèvent de froid en Ukraine. Mais acheminer cela jusque là-bas nous coûterait plus cher que d’acheter les mêmes vêtements avant de passer la frontière polonaise », indique-t-elle par ailleurs. 
 
« La solidarité corse est énorme »
Il y a quelques jours, c’est toutefois une proposition particulière et exceptionnelle qu’a reçu l’association de la part de l’entreprise Corstyrene, et en particulier de Daniel Dutilleul. « Ils nous ont proposé un groupe électrogène dont ils ne se servaient pas. C’est quelque chose d’énorme qui peut alimenter un petit hôpital », se ravit Nataliya Khobta-Santoni en espérant pouvoir bientôt acheminer ce don vers l’Ukraine, « Je veux les remercier et leur exprimer ma profonde gratitude, car c’est une initiative totale de leur part et c’est extraordinaire ». 
 
« La solidarité corse est énorme », se réjouit-elle encore, en constatant cependant que l’opinion publique se désintéresse de plus en plus de cette guerre. « Je vois que tout le monde commence à être un peu fatigué. On ne peut pas mettre nos vies de côté. C’est vrai que du fait des occupations des uns et des autres, on se désintéresse un peu de l’Ukraine, parce qu’on a nos propres problèmes », regrette-t-elle. 
 
« Impensable de vivre cela au XXIème siècle »
La jeune oncologue avoue pour sa part être énormément préoccupée par ce que vit son pays, où se trouvent toujours nombre de ses proches, d’autant plus depuis la reprise des bombardements il y a quelques semaines. « Il y a des femmes et des enfants qui sont malades, qui sont dans le froid, sans électricité. C’est absolument impensable de pouvoir vivre cela au XXIème siècle », déplore-t-elle. « Un ami m’a envoyé une vidéo de la rue où nous étions à l’école il y a quelques jours. Quand je l’ai reçue, je ne pouvais plus faire quoi que ce soit. Je ne sais même pas comment j’ai fini ma journée à l’hôpital », souffle-t-elle. 
 
La présidente de Solidarité Corse-Ukraine raconte encore avoir reçu, il y a quelques jours, une vidéo qui l’a beaucoup marqué du service de pédiatrie cardiologique d’un hôpital de Dnipro. « Comme il y a eu une coupure générale d’électricité, y compris à l’hôpital, lors d’une opération à cœur ouvert d’un enfant, les infirmières ont dû éclairer le chirurgien avec leurs portables. Il fallait continuer car si on abandonne, l’enfant sur la table va mourir. Mais c’est complètement catastrophique », s’émeut-elle en pensant également au parrain de sa fille, lui aussi médecin, qui se trouve actuellement sur le front, quelque part entre Donestk et Dnipro. 
 
Face à cette guerre qui n’en finit plus, Nataliya Khobta-Santoni dit aujourd’hui « ne même plus avoir assez de larmes ». Mais veut en tous cas continuer à se mobiliser, afin d’aider à panser les plaies de son pays meurtri. 
 
 
 
Pour contacter l’association :
solidaritecorseukraine@outlook.fr
07 56 41 98 14
Ou via sa page Facebook