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Julien Paolini : « 2025 ne sera pas une année blanche en matière de soutien aux communes corses »


le Lundi 23 Juin 2025 à 18:10

Alors que la dotation quinquennale de la Collectivité de Corse a pris fin en 2024, et que l’année 2025 s’annonce comme une période de transition, l'inquiétude est de mise dans les communes depuis plusieurs mois. À l'occasion d'un point presse ce mercredi, le conseiller exécutif Julien Paolini a assuré que si aucun nouveau dispositif n’a encore été lancé, ces dernières continueront d’être accompagnées avec des crédits au moins équivalents à ceux des années précédentes, avant la mise en place d'un nouveau dispositif dès l'année prochaine.



Depuis plusieurs mois, aux quatre coins de la Corse, la fin de la dotation quinquennale suscite une certaine inquiétude. Octroyée par la Collectivité de Corse (CdC), cette enveloppe qui accompagne les communes dans leurs projets a en effet été clôturée fin 2024, sans qu’une nouvelle mouture du dispositif n’ait été lancée à ce jour. À l’occasion d’une rencontre avec la presse ce mercredi matin à Ajaccio, Julien Paolini, le conseiller exécutif en charge de l’aménagement du territoire, a tenu à faire un point le sujet. 
 
« Ce dispositif n’a pas été reconduit en 2025 pour plusieurs raisons », a-t-il expliqué en évoquant en premier lieu « une incertitude budgétaire très forte, notamment au regard de l’instabilité gouvernementale française ». « Par ailleurs, on souhaitait pouvoir mettre en place un nouveau dispositif en revoyant nos règlements d’aides, sur une période qui couvre l’ensemble d’une mandature municipale, soit de 2026 à 2032 afin d’offrir aux maires une visibilité sur l’enveloppe dont ils disposent sur l’ensemble de leur mandature », a-t-il ajouté en assurant que si 2025 est « une année de transition entre les deux dispositifs », elle ne sera pour autant « pas une année blanche dans l’aide aux communes corses ». « C’est même une année importante en matière de soutien aux communes, avec des crédits au moins aussi importants voire même légèrement supérieurs à ce qu’on a pu faire durant les autres années », a-t-il insisté. 
 
Pour étayer son propos, le conseiller exécutif a dressé le bilan des quatre années écoulées, soulignant qu’en tout ce sont plus de 300 millions d’euros qui ont été mobilisés sur la période pour l’aménagement des territoires, à raison d’environ 60 millions d’euros par an. « Sur 2025, au niveau de la direction générale de l’aménagement, nous avons déjà fait une première individualisation des crédits en soutien au territoire à hauteur de 40 millions d'euros », a-t-il dévoilé en précisant que 15 millions d’euros découlent de la fin de dotation quinquennale et seront versés aux communes qui avaient reçu leur arrêté de subvention en 2024 mais qui n’avaient pas encore perçu ces fonds. « Nous savons que d’ici la fin de l’année nous serons à 25 millions d’euros pour la dotation quinquennale. Le soutien aux communes sera donc plus élevé que les années précédentes, puisque pour cette année de transition nous avons en plus lancé un appel à projets avec une enveloppe de 10 millions d’euros. Les communes ont jusqu’au 31 juillet pour déposer un dossier », a-t-il déroulé en martelant : « Il n’y a donc pas d’année blanche, mais bien une année de mobilisation pleine et entière de la CdC au profit des territoires ». 
 
Une stratégie assumée, malgré les tensions budgétaires
 
Pour la suite, le conseiller exécutif a indiqué qu’un travail a été engagé aux côtés de la Chambre des territoires et des associations de maires pour revoir le règlement des aides aux communes. « Nous souhaitons renforcer l'aspect structurant de l'accompagnement de la CdC pour des projets. Cela pourrait prendre la forme d’appels à projets où on demanderait aux communes de se regrouper afin de mutualiser les équipements comme les écoles ou les plateaux sportifs. Cela permettrait d'éviter de multiplier les financements similaires dans des communes qui sont voisines de quatre ou cinq kilomètres. Dans le cadre de ces appels à projets, on pourrait notamment mobiliser de manière importante les fonds de la CdC et, pourquoi pas, demander à l'État de participer et de mobiliser également des fonds européens en accompagnant les communes en ingénierie », a-t-il expliqué en annonçant que ces travaux préparatoires des nouveaux règlements d’aides devraient se poursuivre jusqu’à la fin de l’année. « Nous devrons prendre en compte bien sûr, la situation budgétaire de la CdC. Mais, comme le président du conseil exécutif souhaite maintenir un soutien fort au niveau des territoires, on peut d'ores et déjà anticiper et se dire que les volumes autour de 50 ou 60 millions d'euros par an au bénéfice des territoires continueront d'être mobilisés, notamment au profit des territoires de montagne et de l'intérieur, au moins jusqu'en 2032 », a-t-il encore affirmé en notant que ce sont en tout « 20 à 25 % des volumes investis par la CdC qui vont directement sur les territoires ».
 
Un choix assumé et des « investissements qui sont le fruit d’une stratégie voulue par l’Assemblée de Corse et l’Exécutif, notamment à travers la mise en œuvre du Padduc » a rappelé Julien Paolini, alors que dans un rapport déjà très commenté, la Chambre Régionale des Comptes a mis en exergue les importantes difficultés financières de la CdC. « C’est un choix politique que d’investir 300 millions d’euros en faveur des territoires sur une période de 5 ans. Ces investissements permettent de compenser le retard infrastructurel dans de nombreux territoires, mais aussi à maintenir des bâtiments publics en état acceptable », a-t-il justifié, « La Corse a ses spécificités et nous avons besoin de volumes d’investissements beaucoup plus conséquents. C’est pour cela qu’on arrive à des volumes d’investissement de l’ordre de 400 à 500 euros par habitant, alors que sur le continent on est autour de 200-250 euros ».