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Jean-Philippe Antolini condamné à payer 1000€ d'amende


Maria-Serena Volpei-Aliotti le Vendredi 26 Avril 2019 à 21:49

Accusé d'avoir filmé et diffusé la vidéo d'une audience qui se déroulait au tribunal de grande instance de Bastia en septembre 2018, Jean-Philippe Antolini, porte-parole du collectif Patriotti, a souhaité réagir après son procès, sur la peine " démesurée " à laquelle il a été condamné.



"Hier, jeudi 25 avril, je me suis présenté avec mon avocat, maître Mercinier-Pantalacci (qui a été brillant comme à son habitude) devant le tribunal d'Aix en Provence pour être jugé. On m'accusait d'avoir filmé et diffusé une vidéo d'une audience du tribunal de Bastia de septembre 2018.
J'ai dit au président que, considérant que ce procès et sa délocalisation étaient des actes politiques faits pour me nuire, je refuserai de m'exprimer sur les faits qui me sont reprochés. J'ai ensuite exprimé toute ma surprise : Quelques minutes avant moi, dans la salle du tribunal d'Aix-en-Provence, une personne a été attrapée en train de prendre des photos de la salle et des juges. On lui a demandé gentiment de les effacer en lui expliquant que c'était interdit. J'ai donc exprimé ma surprise au président en lui demandant où étaient le GIGN ? Pourquoi cette personne n'avait pas encore été convoquée au commissariat ? Et pourquoi on allait pas la juger dans une autre région ?
 
J'ai ensuite expliqué que la procédure a mon encontre était une procédure politique puisque dans tous les cas similaires les prévenus ont été jugés par les tribunaux dans lesquels s'étaient passés les faits. Parfois même en comparution immédiate par les juges qui avaient été filmés ! Alors que moi, on m'a fait changer de région et traverser la Méditerranée. Ce qui est unique dans les annales de jurisprudence pour une vidéo diffusé sur Facebook.   
J'ai ensuite dit que l'acharnement contre moi s'expliquait par le fait que j'étais le porte-parole du collectif Patriotti qui défend les anciens prisonniers politiques corses. Et que depuis un an, nous dérangions parce que nous posions des questions qui dérangent. Soutenus par l'ensemble du mouvement national, nous avons fait descendre dans la rue des milliers de Corses pour demander l'arrêt de la répression.   
Aujourd'hui, la seule réponse de l'Etat français et de continuer dans la voie de la répression en tentant de nous faire taire, mais nous allons continuer le combat. 
Le procureur a requis 1000 € d'amende à mon encontre, ce qui est le double de ce qui est habituellement donné. Le président n'ayant pas apprécié ma défense politique et le fait que j'ai refusé de répondre à ses questions, est allé dans le sens du procureur en me condamnant à 1000 € d'amende.   
J'avais dit la veille dans une interview à Corse Net Infos, que d'habitude on condamnait les gens à 500 € d'amende pour ce genre de faits, mais que comme c'était moi, je m'attendais à avoir au moins 1000€ ! Je ne m'étais pas vraiment trompé. 
Il ne leur reste plus qu'à les rajouter au 732 000 € auxquels ils m'ont déjà condamné. 
Nous serons dans la rue très prochainement pour continuer à porter la voix des anciens prisonniers politiques et pour défendre leurs droits".