Vous êtes journaliste et chanteuse. Pouvez-vous nous parler de vos origines et de votre parcours ?
Je suis originaire de la Guadeloupe et de la Martinique. Ma mère, martiniquaise, avait des goûts musicaux plutôt mainstream, tandis que mon père, guadeloupéen passionné de guitare, n’écoutait que du jazz instrumental. J’ai toujours chanté, écrit et composé. Mon premier article date de mes 13 ans, pour France Guyane, et je n’ai jamais arrêté. Côté journalisme, je suis passée par RFI, Tropiques FM, et M6 à partir de 2001. J’ai présenté Turbo, le 12.45, puis 66 minutes. La musique a toujours été là. Chez nous, on écoutait Wes Montgomery, George Benson, Pat Metheny…
Comment la musique a-t-elle pris une place plus centrale dans votre vie ?
Il n’y a pas eu de bascule brutale, mais un long chemin. J’ai donné ma première scène en 2002, et le projet Nina Simone a fini par aligner toutes les planètes. Depuis des années, je chante dans les clubs de jazz à Paris, notamment avec le grand pianiste Mario Canonge. Ce projet hommage est venu naturellement, sans rupture avec le journalisme.
Vous êtes autodidacte, aussi bien en journalisme qu’en musique ?
Totalement. Je n’ai pas suivi d’école de journalisme, ni de conservatoire. J’ai appris seule. Mais j’ai eu des maîtresses d’apprentissage puissantes : Tanya St Val, Jocelyne Béroard, Sarah Vaughan, et bien sûr Nina Simone.
Quelles sont vos principales influences musicales ?
Nina Simone est un modèle essentiel. Elle incarne l’authenticité, la rigueur, la puissance. Chaque note vient vous chercher dans le creux de l’âme. Sarah Vaughan, Rachel Ferrell, George Benson, Gregory Porter m’inspirent aussi. Ma voix grave, je la dois un peu à eux.
Vous parliez de votre collaboration avec Dominique Fillon ?
On s’est rencontrés en 2001 ou 2002. À l’époque, on travaillait déjà sur des maquettes d’album. En 2021, quand il m’a proposé ce projet sur Nina Simone, le ciel s’est dégagé.
Que représente Nina Simone pour vous ?
Elle m’a éduquée. Sa musique, ses engagements, sa détermination m’ont beaucoup appris. Je l’ai toujours écoutée. À chaque période de ma vie, je redécouvre son œuvre sous un angle nouveau. C’est une artiste totale, d’un niveau d’excellence inégalé, qui a défendu toute sa vie la justice et l’égalité.
Qu’est-ce qui vous inspire dans l’écriture ?
Tout. Dans ce projet, j’ai écrit trois textes qui contextualisent l’époque et les combats de Nina Simone. On peut écouter un artiste sans connaître l’histoire, mais l’œuvre prend toute sa puissance quand on la comprend. Mes compositions personnelles, elles, viennent autant de mes histoires que de celles des autres.
Vous êtes déjà venue en Corse ?
Oui, plusieurs fois. C’est magnifique et la fierté avec laquelle les Corses défendent leur culture me touche beaucoup. Cela me rapproche encore plus des Antilles. Je suis très fière d’être antillaise, malgré l’histoire douloureuse dont cette culture est née.
Vos projets à venir ?
Je travaille actuellement sur mon prochain album, composé uniquement de créations personnelles.
À 20h30, le jeune musicien bastiais Louis Garcia-Guerrini ouvrira la soirée. Élève du Conservatoire de Bastia, passé par l’école de jazz de Toulouse, il poursuit aujourd’hui sa formation en musicologie à Montréal, où il compose, joue en club et étudie toutes les formes musicales. Une relève prometteuse.
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