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J.-G. Talamoni : « Notre ambition est de participer au gouvernement de la Corse »


Nicole Mari le Mercredi 21 Octobre 2015 à 23:18

C’est au bar L’Oriente à Corte que Corsica Libera a présenté, mercredi soir, sa liste pour les élections territoriales des 6 et 13 décembre prochains. Largement renouvelée, la liste est placée sous le signe du militantisme et de la jeunesse. Une manière, pour le mouvement indépendantiste, de préparer la relève. Son programme est de mettre en place une nouvelle politique territoriale. Son objectif affiché est de figurer parmi les vainqueurs pour intégrer l’Exécutif de Corse autour d’un projet et faire plier Paris sur les dossiers fondamentaux de la coofficialité, le statut de résident, la réforme institutionnelle... Explications, pour Corse Net Infos, de sa tête de liste, Jean-Guy Talamoni, conseiller territorial et leader du mouvement.



Les 51 candidats de Corsica Libera aux côtés de Jean-Guy Talamoni.
Les 51 candidats de Corsica Libera aux côtés de Jean-Guy Talamoni.
- Comment définissez-vous votre liste ?
- C'est une liste de renouvellement qui fait une large place à la jeunesse, à une jeunesse formée et militante. Nous avons voulu placer des jeunes en bonne position, pas seulement en raison de leur jeune âge, mais de leurs compétences et de leur militantisme. Dans les cinq premières places, à côté de François et de moi, qui sommes plus âgés et qui assurons la continuité, il y a trois jeunes de moins de 30 ans. C’est un renouvellement assez énergique ! Je ne pense pas que d'autres listes ont un taux de renouvellement aussi important que la nôtre. Nous préparons cette relève, que nous jugeons indispensable, depuis plusieurs années en faisant entrer à l'Exécutif des jeunes venant, notamment, de la GI (Ghjuventu indipendentista). Cette liste est, donc, la concrétisation de cette démarche de renouvellement qui consiste à mettre les jeunes aux responsabilités et pas uniquement sur la photo !
 
- N’est-ce pas une liste, avant tout, très militante, une liste de combat ?
- Oui ! Bien sûr ! C’est une liste militante. Il est important d'avoir des élus qui soient au service d'une ligne politique dans le fil historique du nationalisme corse. Il y aussi des candidats qui ne sont pas spécialement des militants, mais qui se reconnaissent dans notre courant. Ce sont des candidats politisés et favorables à nos idées. Nous n'avons pas procédé à des greffes. C'est surtout une liste qui nous permet d'envisager la nouvelle étape qui s'ouvre devant nous : une étape de participation au gouvernement de la Corse. Nous l'avons dit et nous le répétons : si les Corses nous font confiance, en décembre, notre vocation, notre volonté et notre ambition sont de participer au gouvernement de la Corse.
 
- Est-ce, pour vous, l'enjeu premier de cette élection ?
- C'est un des enjeux de l'élection. Nous pensons nécessaire qu'il y ait, en janvier, un gouvernement de la Corse qui soit suffisamment fort autour d'un projet commun pour faire pression sur Paris. Un gouvernement de combat pour créer un rapport de forces afin que Paris réponde, enfin, favorablement à toutes les demandes formulées par l’Assemblée de Corse depuis le début de cette mandature en matière de langue corse, de statut de résident, de révision constitutionnelle, de fiscalité et, bien entendu, d’amnistie pour les prisonniers et les recherchés.
 
- Quels types d’alliances envisagez-vous au 2nd tour pour y arriver ?
- Pour nous, bien sûr, nos alliés naturels, prioritaires, sont, clairement, les autres Nationalistes de Femu a Corsica. Nous sommes prêts à élargir une démarche d’alliance, mais uniquement autour d’un projet, celui élaboré, en premier lieu, par l’Assemblée de Corse. S’il n’y a pas de projet, nous ne participerons pas à une répartition des places au Conseil Exécutif.
 
- Les discussions avec Femu a Corsica ont-elles évolué depuis la rencontre des Ghjurnate en août dernier ?
- Depuis août, nous avons eu des rencontres informelles avec certains responsables de Femu a Corsica. Il n’y a plus eu de réunion formelle, mais je pense qu’il y en aura dans les jours à-venir. Femu a Corsica était, pour l’instant, occupée à constituer sa liste. Nous, nous avons beaucoup travaillé sur notre projet que nous rendrons public dans quelques jours et qui est une nouvelle version de Corsica 21.
 
- Le principe d’une fusion du mouvement national au 2nd tour est-ce, néanmoins, acquis ?
- Pour nous, oui ! Nous l’avons dit clairement !
 
- Pas pour Femu a Corsica ?
- Je ne sais pas ! J’ai entendu, ces derniers jours, des propos un peu ambigus qui disent oui à une union avec « les Nationalistes et les forces de progrès ». L’idée est de mettre à égalité des Nationalistes et je ne sais qui ! Je ne sais pas ce que veut dire « les forces de progrès ». Pour nous, la priorité est, d’abord, l’union avec les autres Nationalistes. Nous demandons que les choses soient un peu plus clair du côté de Femu a Corsica et que nous ne soyons pas mis au même niveau que les forces non nationalistes. Cette clarification viendra peut-être en cours de campagne. Nous ne sommes pas inquiets, simplement nous sommes très clairs sur nos intentions.
 
- Si vous ne parvenez pas à faire la fusion du mouvement national pour le 2nd tour, envisagez-vous d’autres unions potentielles ?
- Non ! Ce n’est pas du tout à l’ordre du jour ! Nous n’avons jamais envisagé de fusionner avec d’autres que les Nationalistes. Nous souhaitons que les Nationalistes, ensemble, soient au centre du jeu politique et constituent le moteur du changement. Ensuite, si les Nationalistes n’ont pas un nombre suffisant de voix pour gouverner, seuls, la Corse, nous sommes tout à fait prêts à accepter d’autres partenaires qui partagent notre projet. Sinon, ce serait absurde !
 
- Ce gouvernement de la Corse, comptez-vous le former, au 3ème tour, avec Paul Giacobbi, alors que Femu a Corsica s’y refuse ?
- Je ne parle pas de Paul Giacobbi, mais de tous les élus qui ont voté la réforme. Il y a, effectivement, des gens proches de Paul Giacobbi comme Jean-Charles Orsucci, Emmanuelle De Gentili, une partie des Radicaux… Pour nous, les partenaires possibles sont ceux qui sont favorables à la réforme.
 
- Continuez-vous à exclure la Droite ?
- Peut-être que, dans quelques années, la Droite sera pour l’évolution institutionnelle, la coofficialité de la langue corse… Aujourd’hui, ce n’est pas le cas. La Droite de Rocca Serra et de Santini n’a pas voté ces rapports. Elle est pour le défunt PADDUC. Elle trouve le nouveau PADDUC trop protecteur, nous pensons qu’il ne l’est pas assez ! Je ne vois pas comment on pourrait, dans ces conditions, s’allier, si ce n’est pour prendre le pouvoir et partager des sièges à l’Exécutif ! On ne participera pas à un tour de table pour se distribuer les sièges ! Cela ne nous intéresse absolument pas ! Nous sommes prêts à prendre nos responsabilités, y compris en participant à l’Exécutif, mais dans le cadre d’un projet global pour la Corse. Ce qui compte, pour nous, ce sont les idées avant les places !
 
- Quelles sont les grandes orientations de ce projet global ?
- D’abord, l’application d’un « Prugettu Cumunu », basé sur les grands dossiers votés par l’Assemblée de Corse qui forment un projet de réforme cohérent autour des différents volets de la langue, du foncier, de l’amnistie… Ensuite, nous proposons la mise en œuvre d’une nouvelle politique territoriale en six points, fondée sur la promotion du peuple corse et de ses droits, la maîtrise de notre développement, la valorisation de notre culture et de notre environnement, la justice sociale, la priorité donnée à l’éducation et à l’innovation, ainsi que des garanties en termes de gestion des fonds publics.
 
- En 2010, votre liste a obtenu près de 10% des suffrages au 1er tour avec U Rinnovu. Espérez-vous, seuls, atteindre de nouveau un tel score ?
- Nous ne faisons pas de pronostics ! Personne n’est propriétaire de ses voix ! Nous pensons, simplement, que le travail, que nous avons accompli, et la rectitude de notre politique sont, aujourd’hui, reconnus. Nous avons de bons candidats. Ce début de campagne se passe très bien. Les retours du terrain sont excellents. Nous allons dans cette élection avec beaucoup d’humilité et de sérénité pour réaliser le score le plus important possible. Ce score doit nous permettre de peser sur la situation future de la Corse. Ayant été à l’origine de la plupart des votes audacieux de l’Assemblée de Corse, ces cinq dernières années, nous estimons que nous avons un rôle à jouer dans leur mise en œuvre. Nous allons demander aux Corses de nous donner la force électorale de peser sur la suite des opérations.
 
Propos recueillis par Nicole MARI.
 

J.-G. Talamoni : « Notre ambition est de participer au gouvernement de la Corse »
Liste « Corsica Libera, Un Alba nova per a Corsica »
 
•1 TALAMONI Jean-Guy
•2 GIACOMETTI Josepha
•3 SARGENTINI François
•4 POLI Laura Maria
•5 TOMASI Petr'Antone
•6 GUISEPPI Julie
•7 LEONETTI Paul
•8 PROSPERI Rosa
•9 BENEDETTI François
•10 SIMEONI Marie
•11 FILIPPUTTI Pierre-Jo
•12 FURIOLI Laura
•13 SIMONI Eric
•14 MARICOURT-BALISONI Laetitia
•15 POLETTI Damien
• 16 BURESI Vannina
• 17 GENUINI Benjamin
• 18 STAGNARA Lea
• 19 TOMASI Paul
• 20 HOUBEN Jacqueline
• 21 GERONIMI Jean-Valère
• 22 ALFANO Claudine
• 23 CHIARASINI Pierre-Paul
• 24 CARETTE Marie-Valentine
• 25 SIMEONI Ange-François
• 26 JEANNE-BIONDI Jeanne
• 27 LUCCHINI Manu
• 28 ALBERTINI Marie-Pierre
• 29 SANTONI François
• 30 ROBICHON Ghjulia
• 31 POLI Maxime
• 32 SIMONI Pascale
• 33 MOSCONI Jacques
• 34 HALEWA Daphnée
•35 REGGETI Jérôme
• 36 OTTOMANI Anne-Marie
• 37 VALDRIGHI Dany
• 38 MATHIEU Claude
• 39 CECCALDI Xavier
• 40 BAROLO Antoinette
• 41 GIUSTINIANI Nicolas
• 42 BRANCA Josepha
• 43 EIDEL GUIDICELLI Patrick
• 44 LECA  Laetitia
• 45 D'ORAZIO Xavier
• 46 ROTILY FORCIOLI Marie Thérèse
• 47 PAOLI Simon
• 48 MARTINI Andrée
• 49 GIRASCHI Michel
• 50 BARTOLI Katty
• 51 PAOLI Pierre