Le maire et conseiller général de Campile, Jean-Marie Vecchioni, entouré des élus de l'Alta-di-Casacconi et de ses nombreux soutiens politiques lors d'une manifestation l'été dernier.
Dans la guerre qu’il livre contre les intercommunalités à grande échelle, imposées par l’Etat et son représentant local, le maire de Campile est aussi déterminé que son adversaire est obstiné. C’est qu’il est certain qu’à défaut de la loi, il a le droit pour lui, le droit que lui confère son mandat électif, celui que ces concitoyens lui ont donné pour défendre sa commune. Avec ses confrères de l’Alta-di-Casacconi, il se bat pour quitter l’intercommunalité de Marana-Golo, trop onéreuse pour leurs villages de l’intérieur, et constituer une petite communauté à sept. Les communes du littoral ont, par deux fois, accepté le départ des frondeuses, mais le Préfet s’obstine dans son refus en argumentant que ce projet est incompatible avec la réforme territoriale en cours qui prévoit la création d’entités de 20000 habitants. Fort mécontent de l’attitude préfectorale, Jean-Marie Vecchioni a profité de la présentation, jeudi matin au Conseil général, du rapport sur l’activité de l’Etat en 2013 en Haute-Corse, pour le faire savoir. En termes durs et cinglants !
Pas dupe !
Expliquant d’emblée qu’il refuse d’assister à cette présentation faite par le préfet Alain Rousseau, il lui assène : « Avant de laisser cette place vide car je n’écouterai pas votre intervention, je tiens à vous préciser que je ne suis pas dupe ! Dupe car dans le processus que nos communes ont engagé pour sortir de l’intercommunalité de Marana-Golo, votre seul et unique but a été et ce, depuis le début de nos échanges, de gagner du temps et de nous faire perdre le nôtre ! ». Rappelant que toutes les délibérations conjointes demandées par le Préfet pour acter cette sortie datent de novembre 2013, « pratiquement un an ! », il poursuit : « Dupe, car vous avez compté sur notre lassitude ou éventuelles divisions issues de nouvelles élections municipales, mais bien au contraire, non seulement nous ne sommes pas désunis, mais d’autres communes sont venues nous rejoindre dans notre projet ».
Abus de zèle !
Puis, Jean-Marie Vecchioni accuse Alain Rousseau de faire du zèle intempestif : « Ce combat, puisque par votre intransigeance, vous avez fait en sorte que cela en devienne un, nous le menons avec la seule volonté du bien-être de notre population et la sauvegarde de notre territoire. En face de nous, nous avons Vous et vos textes règlementaires que vous appliquez au pied de la lettre en interprétant et anticipant même, s’il le faut, la future réforme territoriale qui n’est, pourtant, pas encore votée. Rajoutant au passage quelques contre-vérités, comme cette pseudo-instruction qui vous empêchera de créer une Interco avec 7 communes et 1200 habitants : notre intercommunalité ! ».
Un critère en trompe l’œil
Il fustige, ensuite, son intransigeance et sa rigidité : « Vous et vos dogmes sur l’uniformisation à tous prix des territoires, sur l’irréaliste mutualisation forcée des moyens dans la gestion des territoires quand, dans la réalité, elle n’apporte que des coûts supplémentaires ! Tous ces concepts qui vous empêchent de comprendre que, pour créer et surtout faire vivre une Interco, le seuil de population n’est qu’un critère en trompe l’œil qui ne reflète pas la réalité d’un territoire, ni sa pertinence. Vous et votre rigidité administrative qui vous aveugle, refusant de reconnaître officiellement ce que vous admettez de manière officieuse, à savoir que cette grande intercommunalité n’est pas faite pour nos petites communes ».
Opération réussie !
Précisant au représentant de l’Etat que ces attaques ne le visent pas personnellement, mais « la gouvernance technocratique » et « cette forme de discrimination » qu’il représente, il conclut : « Nous vous démontrons que cette adhésion forcée n’entraîne pour nos petites communes rurales que des charges supplémentaires sans contrepartie en retour ! L’écart est trop grand pour établir un équilibre entre les villages de l’intérieur et les villes du Grand Bastia ». Jean-Marie Vecchioni se lève et quitte la salle sous les applaudissements d’une grande partie de ses collègues et des maires présents dans le public. Le Préfet fait grise mine et refuse de répondre, arguant que ce n’est « ni le lieu, ni l’endroit ». Il ne pourra, néanmoins, face aux médias, s’exonérer d’une explication que l’on sent malaisée (cf vidéo ci-après). Pour le maire de Campile, l’opération est réussie. S’il n’a pas encore obtenu gain de cause, il a, déjà, gagné la bataille médiatique. Affaire à suivre…
N.M.
Pas dupe !
Expliquant d’emblée qu’il refuse d’assister à cette présentation faite par le préfet Alain Rousseau, il lui assène : « Avant de laisser cette place vide car je n’écouterai pas votre intervention, je tiens à vous préciser que je ne suis pas dupe ! Dupe car dans le processus que nos communes ont engagé pour sortir de l’intercommunalité de Marana-Golo, votre seul et unique but a été et ce, depuis le début de nos échanges, de gagner du temps et de nous faire perdre le nôtre ! ». Rappelant que toutes les délibérations conjointes demandées par le Préfet pour acter cette sortie datent de novembre 2013, « pratiquement un an ! », il poursuit : « Dupe, car vous avez compté sur notre lassitude ou éventuelles divisions issues de nouvelles élections municipales, mais bien au contraire, non seulement nous ne sommes pas désunis, mais d’autres communes sont venues nous rejoindre dans notre projet ».
Abus de zèle !
Puis, Jean-Marie Vecchioni accuse Alain Rousseau de faire du zèle intempestif : « Ce combat, puisque par votre intransigeance, vous avez fait en sorte que cela en devienne un, nous le menons avec la seule volonté du bien-être de notre population et la sauvegarde de notre territoire. En face de nous, nous avons Vous et vos textes règlementaires que vous appliquez au pied de la lettre en interprétant et anticipant même, s’il le faut, la future réforme territoriale qui n’est, pourtant, pas encore votée. Rajoutant au passage quelques contre-vérités, comme cette pseudo-instruction qui vous empêchera de créer une Interco avec 7 communes et 1200 habitants : notre intercommunalité ! ».
Un critère en trompe l’œil
Il fustige, ensuite, son intransigeance et sa rigidité : « Vous et vos dogmes sur l’uniformisation à tous prix des territoires, sur l’irréaliste mutualisation forcée des moyens dans la gestion des territoires quand, dans la réalité, elle n’apporte que des coûts supplémentaires ! Tous ces concepts qui vous empêchent de comprendre que, pour créer et surtout faire vivre une Interco, le seuil de population n’est qu’un critère en trompe l’œil qui ne reflète pas la réalité d’un territoire, ni sa pertinence. Vous et votre rigidité administrative qui vous aveugle, refusant de reconnaître officiellement ce que vous admettez de manière officieuse, à savoir que cette grande intercommunalité n’est pas faite pour nos petites communes ».
Opération réussie !
Précisant au représentant de l’Etat que ces attaques ne le visent pas personnellement, mais « la gouvernance technocratique » et « cette forme de discrimination » qu’il représente, il conclut : « Nous vous démontrons que cette adhésion forcée n’entraîne pour nos petites communes rurales que des charges supplémentaires sans contrepartie en retour ! L’écart est trop grand pour établir un équilibre entre les villages de l’intérieur et les villes du Grand Bastia ». Jean-Marie Vecchioni se lève et quitte la salle sous les applaudissements d’une grande partie de ses collègues et des maires présents dans le public. Le Préfet fait grise mine et refuse de répondre, arguant que ce n’est « ni le lieu, ni l’endroit ». Il ne pourra, néanmoins, face aux médias, s’exonérer d’une explication que l’on sent malaisée (cf vidéo ci-après). Pour le maire de Campile, l’opération est réussie. S’il n’a pas encore obtenu gain de cause, il a, déjà, gagné la bataille médiatique. Affaire à suivre…
N.M.