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"Il faudra que les bastiais fassent preuve de solidarité" : les commerces de proximité tentent de survivre grâce au "click & collect"


Livia Santana le Vendredi 30 Octobre 2020 à 11:12

Les commerçants du centre-ville de Bastia ont fermé leurs portes pendant au moins 4 semaines. Pour tenter de sauver leurs magasins, ils sont malgré tout autorisés à mettre en place un système de "click & collect".



Lors de l'annonce du reconfinement ce mercredi 28 octobre, les nouvelles mesures gouvernementales ont fait tomber le couperet sur les commerçants du centre-ville de Bastia. Bars, restaurants, boutiques de prêt à porter, de décoration, salons de coiffure, salons d'esthétiques, cinémas, galeries d'art, librairies et tant d'autres... c'est un nouveau coup dur après les deux mois de confinement du printemps dernier.

Ce reconfinement intervient à une période de l'année charnière pour tous les vendeurs : avant Noël et les fêtes de fin d'année. Pour survivre, ils devront faire preuve d'imagination. La plupart se retrancheront derrière la vente à emporter, la livraison ou même le drive. 

En effet les commerces dits "non essentiels" sont autorisés à mettre en place  mettent en place un système de "click & collect" : une boutique en ligne sur laquelle les clients passent commande avant de venir chercher leurs produits sans entrer dans le magasin. Le gouvernement a en effet autorisé le "click & collect" pour booster l'activité économique.

Mais de nombreux commerces auront du mal à se relever de ces mois de fermeture. Les sites d'achats en ligne constituent en temps normal un manque à gagner important pour eux. Avec la Covid-19 qui vient s'ajouter à cela, ils sont unanimes : "Il faudra que les bastiais fassent preuve de solidarité". 


"Compremu quì"  le maître mot de ce confinement
Restaurateur, propriétaire d'une boutique de prêt à porter, coiffeur et gérante d'une boutique d'évènementiel... ces commerçants du centre-ville de Bastia témoignent. 

Quel sera l'impact du reconfinement sur votre commerce ?

Jean-Claude Remiti, propriétaire du Bar Jean vers le Palais de Justice
Pourquoi on nous oblige à fermer nous et pas les autres ? Dans les grandes surface il y a un monde impensable, dans le collège qui se situe en face de mon bar-restaurant les élèves sont entassés dans des salles de classe. Au moment où on pensait sortir la tête de l'eau, on nous achève. Je vais devoir mettre mes 4 employés au chômage partiel. Je ferai des plats et des cafés à emporter comme j'ai fait lors de la fin du premier confinement. Ça ne compensera jamais ma perte d'activité. Sincérement, je pense que 60% des bars et restaurants ne s'en sortiront pas. Si on nous aide pas pour les loyers et pour les charges on est mort.

Marie-Noëlle Mary, propriétaire de la boutique de prêt à porter "Cool" sur le boulevard Paoli Evidemment il faut faire attention au virus. Mais ce qui nous arrive c'est injuste. On punit les endroits où la population peut prendre un peu de plaisir. Si on m'avait demandé de restreindre à deux clientes dans le magasin je l'aurais fait. J'ai acheté 10 000 euros de marchandises pour la collection d'hiver. Je vais essayer de vendre mon stock en passant par les réseaux sociaux, en les exposant sur Facebook et Instagram mais disons le, ça restera compliqué. Si ce reconfinement dure deux mois, je peux mettre la clef sous la porte. Deux fois c'est trop. 

Antoine Fufaro, propriétaire de "Antoine Coiffure", rue Abbatucci
On est dans la mouise. On paie maintenant les pots cassés de ceux qui ont fait n'importe quoi. Dans les salons de coiffure on a jamais eu de clusters. On sera tous au chômage partiel et le gouvernement nous averti la veille pour le lendemain. Pourtant on était bien repartis. On verra ce qu'il en sera à la fin. 

Erika Dolfi, gérante de la boutique Melika, spécialisée dans la décoration pour des évènements sur le Boulevard Paoli
On a ouvert la boutique en février dernier, on a pris un confinement, l'annulation ou la restriction des évènements festifs. C'est dur pour nous, je ne cache pas que je suis inquiète pour l'avenir. Les fêtes de fin d'années devaient constituer une période importante pour mon commerce. A présent il règne un gros point d'interrogation. Pour essayer de s'en sortir on mettra en place un service de vente en ligne, de drive et de livraison. Il faut s'adapter. On espère aussi que notre clientèle et les Bastiais joueront le jeu.