Corse Net Infos - Pure player corse

Henri Malosse à Alzipratu: "Le vote du Brexit est le vote de ceux qui ont perdu confiance en l’Europe"


Jean-Paul-Lottier le Dimanche 7 Août 2016 à 13:01

C'est dans un cadre idyllique, au pied des vignes du Domaine d'Alzipratu, que la toute jeune association Pensà l'Avvene proposait vendredi en début de soirée cette conférence-débat sur le thème: "Après le Brexit, quel avenir pour la Corse dans l’Europe" animée par Henri Malosse, ancien président du Conseil Economique et Social Européen.



Henri Malosse à Alzipratu: "Le vote du Brexit est le vote de ceux qui ont perdu confiance en l’Europe"

 Plus de 80 personnes ont répondu vendredi à 19h30 à cette invitation.
C'est Claire Cécile Montecatini, entourée de Henri Malosse et de Raynald Amadei  qui souhaitait à tous la bienvenue avant de présenter l'association, à qui l'on doit cette rencontre.
" Nous sommes ici ce soir dans le cadre de notre jeune association, Pensà l'Avvene, présidée par Henri Malosse, ancien président du Conseil Economique et Social Européen dont il est d'ailleurs toujours membre.  
Cette association, fondée il y a quelques mois, se propose d'organiser des débats thématiques dans le domaine du développement économique, social et culturel de la Corse dans un cadre méditerranéen et plus largement européen, et sur cette base, élaborer des propositions d'actions opérationnelles que nous nous ferons forts de transmettre par tous moyens aux politiques en charge des questions que nous aurons soulevées.
Elle est ouverte à toutes et à tous, quel que soit leur engagement politique ou leur origine. 
Notre point de convergence est l'émancipation raisonnée de la Corse pour assurer aux nouvelles générations de vraies perspectives d'avenir. 
Elle regroupe déjà des personnes de tous horizons, allant de jeunes doctorants à des dirigeants d'organismes de formations professionnelles voire à des kit boxeurs, et se veut soucieuse de dépasser tout type de clivage. 
Notre dessein premier est de proposer des solutions concrètes pour favoriser la coopération entre toutes les forces vives insulaires et européennes. 
Cette coopération permettra, on l'espère, une reconnaissance au niveau européen des spécificités insulaires et méditerranéennes. 
Elle facilitera la mise en place pour ces îles, très touristiques et dont l'économie est aujourd'hui, pour ce qui est de la Corse mal maîtrisée, de statuts certainement dérogatoires mais en tous les cas plus adaptés tels peut-être qu'un statut de résident, par exemple. 
Ces programmes de développement économiques communs, qui moins axés sur le tourisme de masse mais davantage sur la promotion de l'entreprenariat local, de l'autonomie énergétique et d'une agriculture pérenne et raisonnée, seront, nous en sommes convaincus,  non seulement une source d'emplois à terme pour nos jeunes, mais également un gage de rayonnement pour la Corse. 
Nous souhaitons que cette île que nous aimons tant, soit le moteur de cette dynamique nouvelle et pour cela, nous aurons besoin de vous tous. 
Vos idées, vos points de vues nous sont chers. Nous ferons au mieux pour les entendre, et leur donner vie". 
Puis, s'adressant à Henri Malosse, elle lançait le débat en posant la première question, celle de l'avenir de la Clorse dans l'Europe après le Brexit.


A son tour, Henri Malosse remerciait le propriétaire du Domaine Pierre Acquaviva pour son accueil dans cet endroit paradisiaque et saluait la présence dans le public de "Nanette" Maupertuis, conseillère exécutive de Corse en charge des affaires européennes.
Au cours de son intervention, l'ancien président CES Européen est revenu sur les fraisons de ce Brexit et sur ses conséquence.

"Le vote du Brexit est le vote de ceux qui ont perdu confiance en l’Europe"

Cette perte de confiance s’est déjà exprimée lors des 4 derniers référendums dans l’Union Européenne en 1 an. (Grèce, Danemark, Pays Bas, Angleterre) rappelait Henri Malosse avant d'ajouter: "70 ans après, n’est il pas temps de revoir le projet Européen, revoir la façon dont l’U.E fonctionne, la bureaucratie à pris le dessus au mépris de l’idéal Européen.Les contradictions de l’Europe, pensée unique, un modèle démocratique, un modèle de développement économique qui doit être la règle. L’Europe a un vrai problème de communication » .

"Il faut que la Corse retrouve sa place stratégique dans la Méditerranée"

« La Corse dans tout ça a une chance énorme, depuis les élections de décembre 2015, elle affiche une volonté de gouverner les affaires publiques de la Corse de manière transparente dans le respect des identités et des citoyens, pas de dépenses excessives et une recherche d’émancipation de la tutelle administrative nationale.

Les citoyens veulent pouvoir régler les affaires proche de la ou ils sont, et  veulent  aussi que leur vote soit respecté

l faut que la Corse retrouve sa place dans l’Histoire et dans sa géographie pour sa place stratégique dans la Méditerranée.

D’autre pays utilisent la coofficialité de la langue, la Suisse, le Pays de Galle etc.. Il faut prendre en compte nos potentiels énergétiques qui peuvent nous rendre auto suffisant dans ce domaine.

Toutes ces actions permettent d’imaginer une émancipation raisonnée.

Nous pouvons penser l’avenir avec une démocratie directe, car les schémas actuels deviennent obsolètes.

Se donner les moyens de consultations populaires et recentrer les valeurs, éduquer les plus jeunes à la politique dans la cité, pour comprendre son action sont des axes sur lesquels nous devons travailler".

Et de marteler : 

«  Le salut ne viendra pas de Paris mais de notre capacité à  travailler ensemble, sans visions partisanes,  avec pour seule priorité le sens de l’intérêt général".

Le débat qui devait suivre a été d'une très grande richesse.