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Haute-Corse : le directeur académique Christian Mendivé nommé en Indre-et-Loire


Philippe Jammes le Mercredi 6 Janvier 2021 à 14:00

Christian Mendivé, Directeur Académique des Services de l’Éducation Nationale de Haute-Corse, vient d’être nommé à Tours.
Il avoue à CNI quitter la Corse le cœur gros…



Christian Mendivé, était arrivé en Corse en septembre 2016 avec derrière lui un parcours déjà bien rempli dans l’éducation Nationale : Je suis entré très tôt dans l’Education Nationale, j’ai vraiment choisi d’y travailler. J’ai tout d’abord été professeur de français à Bordeaux puis enseignant en lecture et math pour des classes d’accueil pour les enfants migrants. J’ai ensuite enseigné en collèges et lycées, toujours en éducation prioritaire. C’était une volonté pour moi. J’ai eu ensuite une longue expérience en détachement aux Affaires étrangères, directeur d’Alliance Française dans les Petites Antilles, puis au Pérou et au Mexique. Ma carrière d’enseignant m’a fait côtoyer un public scolaire très varié, de tous les âges, de la maternelle à l’université. J’ai par la suite passé le concours d’Inspecteur d’académie. J’ai été nommé à Lille puis en Guyane. Après avoir été nommé Directeur Académique des Services de l'Education Nationale à Cayenne, en septembre 2016 j’ai été muté à Bastia, en charge de la Haute-Corse.


- Que connaissiez-vous de la Corse alors ?
- Je ne connaissais de la Corse que ce que m’en avaient dit des membres de ma famille ou des amis. Mais je connaissais bien la carte de Corse étant un passionné des cartes géographiques et aussi des voies ferrées. J’avais toujours été très intrigué par la ligne des Chemins de Fer de Corse et je la connaissais par cœur sans jamais l’avoir prise.  Une fois ici, j’ai pris la Micheline. Une expérience formidable !


- Comment aviez-vous accueilli cette mutation en Corse ?
- Avec une grande joie. J’étais heureux à l’idée de découvrir un territoire que je ne connaissais qu’à travers des cartes. Je suis venu avec aussi beaucoup de curiosité à l’idée de découvrir un territoire aussi singulier, une île de la Méditerranée.


- Vos priorités en arrivant ?
-  Mon arrivée sur l’île, en septembre 2016 donc, a coïncidé avec un calendrier politique particulièrement  brusqué. Il venait d’y avoir notamment l’élection présidentielle. Je suis arrivé au moment où la loi de la refondation de l’école, qui était entrée en vigueur en 2013, touchait à sa fin et au moment où on écrivait la loi pour l’Ecole de la confiance, loi qui sera promulguée en 2019. Donc c’était une période de transition. Ce qui était important à mes yeux en arrivant en Corse, c’était de faire un état des lieux des besoins et surtout d’incarner la continuité du service public, répondre aux besoins du territoire, en dépit des calendriers politiques car il y a eu aussi la naissance de la CdC. Il y a aussi eu une grande phase de consultations car le recteur de l’époque, Philippe Lacombe, arrivé en juin 2016, voulait mettre en place un nouveau projet académique. J’ai donc beaucoup écouté, consulté les acteurs de terrain.


- Justement, vous avez montré que vous étiez vous-même un homme de terrain...
- J’aime être à l’extérieur. J’ai besoin de l’être pour comprendre et rencontrer les gens, les cadres, les enfants, les parents. A chaque fois que le temps me l’a permis, je suis allé au contact, sur le terrain, un terrain passionnant.


- Et vous avez fait bouger les choses ?
- La mise en place de la loi pour l’école de la confiance a coïncidé avec une augmentation très sensible du budget pour l’éducation prioritaire. Une bonne chose car la Haute-Corse est un territoire largement  marqué par celle-ci. Cela m’a permis de recruter beaucoup d’enseignants. On a ainsi créé 70 postes en 3 ans dans le 1er degré pour permettre le dédoublement de classes de CP, CE1 et grandes sections. Doublement aussi des postes offerts aux concours de professeur des écoles. Il y a eu aussi des actions de mise en place des grandes réformes dans les lycées.


- Des moments difficiles à gérer ?
-  Il n’est jamais facile de tenir le cap. Il faut s’investir au quotidien et surtout s’investir auprès de son équipe, de ses équipes. J’ai souhaité imprimer dans ma gestion du quotidien cet esprit d’équipe. En fait je me vois plus comme un entraineur qui a besoin de soutenir tous les talents, tous les potentiels des collaborateurs, qu’ils soient enseignants, éducateurs, chefs d’établissement, directeurs d’école, inspecteurs. On a besoin de constituer une équipe et de permettre à tout ces potentiels de donner le meilleur. C’est un travail au quotidien, d’écoute, d’encadrement.


- La gestion du COVID …
- Une gestion très inattendue. Avec le recul, je trouve qu’on a su apporter à la crise les réponses les plus adaptées. Tant au niveau de la collaboration avec les acteurs de terrain comme les enseignants, les directeurs d’établissements, le rectorat qu’avec les élus locaux comme les maires. On a eu une cellule de veille très active avec la rectrice, avec les équipes du rectorat, avec les médecins conseils, les infirmières. On a été les plus réactifs possible. Les outils de gestion et de suivi mis en place ont montré leur efficacité.



- Votre plus grande fierté ?
-  Je n’en ai pas. Je me suis appliqué à mettre en place des collaborations sur le territoire, des collaborations permettant de mettre en valeur le meilleur de chacun dans son activité professionnelle. J’ai toujours eu le souci de guider mes collaborateurs afin qu’ils donnent le meilleur d’’eux-mêmes. Quand on est unis, on est à même de répondre à tous les défis qui sont les nôtres.


- Des regrets ?
-  Non, ce n’est pas dans l’esprit de la maison. Je ne suis pas dans le regret mais dans l’action et la préparation de l’avenir.


- Vous voilà en partance pour l’Indre et Loire...
- C’est le moment difficile de la séparation. Brusquement il s’agit de dénouer les liens qui vous unissent à un territoire, à ses gens, pour en nouer d’autres ailleurs. C’est le cœur gros que je quitte la Haute-Corse, avec aussi le bonheur d’avoir vécu des moments intenses où on a réfléchi, construit ensemble, où on s’est battu. Je suis très heureux d’avoir connu la Corse. Je vis comme un privilège d’avoir pu participer à la vie et au développement de ce territoire. Aujourd’hui, la Corse est quelque chose qui m’appartient un peu. Ce n’est plus territoire désincarné. La Corse ce sont des gens, des amis. Je pars pour Tours, une ville que je ne connais pas, de quelque 350 000 habitants, le département de l’Indre et Loire, 600 000 habitants. Forcement, c’est une autre dimension.             
     




Son successeur, dont le nom n’est pas encore connu, prendra ses fonctions le 18 janvier    
 

Christian Mendivé, aprés 4 ans et 1/2 passé en Corse, est nommé en Indre et Loire.
Christian Mendivé, aprés 4 ans et 1/2 passé en Corse, est nommé en Indre et Loire.