Yves Paillard souligne notamment que le prix élevé des stupéfiants en Corse, qui est pratiquement le double de celui pratiqué sur le continent, encourage le trafic qui est fructueux du fait de l'insularité mais aussi la pratique de la culture."
Ainsi, selon le rapport annuel 2015 de l'Office central pour la répression du trafic illicite de stupéfiants, en Corse le kilo d'herbe est à 5 000€, le gramme en semi gros à 7€ et le gramme au détail à 10€.
Le kilo de résine en gros est vendu 3 000€, le gramme en semi gros 4€ et le gramme au détail; 10€.
Pour la cocaïne on passe à 47 500 € le kilo et à 70€ le gramme au détail.
Des prix qui ont incité plusieurs individus à s'adonner à la culture du cannabis. En tout cas les découvertes de plantations se sont multipliées au cours des dernières semaines.
Les prises
Le 8 septembre 2015 découverte de 28 pieds de cannabis à Oletta par la brigade territoriale de la gendarmerie de Saint-Florent (16 kg de matière brute), et condamnation à 12 mois d'emprisonnement avec sursis et mise à l'épreuve pour l'homme appréhendé/
Lee 14 septembre 2015, toujours dans la région de Saint-Florent, la brigade de gendarmerie, après une surveillance aérienne, cible un champ de cannabis et interpelle après surveillances physiques un homme) qui cultivait 13 pieds depuis mai pour sa consommation personnelle. Il a été condamné en comparution immédiate le 17 septembre 2015 à 10 mois d'emprisonnement sans mandat de dépôt.
Le 18 septembre 2015 c'est à Furiani que la brigade de recherche de Bastia découvrent 30 pieds de cannabis dans un champ. Les deux hommes interpellés sont, eux aussi, jugés en comparution immédiate : ils ont été condamnés à 3 ans de prison dont un avec sursis sans mandat de dépôt.
Le 1er Octobre à Corte interpellation par la BR locale de deux hommes avec découverte de 2 kilos d'herbe de cannabis provenant d'un champ à Lucciani de 40 pieds, qui ne leur appartient pas. Ils sont condamnés en comparution immédiate le 5 octobre 2015, l'un à 18 mois de prison avec mandat de dépôt et l'autre à 36 mois avec mandat de dépôt. Ils ont fait appel du jugement du tribunal de Bastia
Le e 8 octobre 2015 la police judiciaire interpelle 6 personnes après la surveillance d'un champ de 300 pieds de cannabis. Les enquêteurs découvrent, dans un hangar d'un camp de vacances, 240 pieds entre 1,3m et 3 m et entre 500g et 2,7kg, nécessitant l'utilisation d'un camion de 30 m3 pour assurer le transport. Autre découverte dans une "chambre froide" d'un autre bâtiment : 24 pieds avec étiquettes au séchage et de 52 pieds plantés ailleurs.
Bilan total de l'opération ? 316 pieds découverts pour 108 Kg (dont 9,4kg avait déjà été récupéré) de marchandise utile dont la revente en fourchette basse au tarif grossiste aurait rapporté, selon le Parquet de Bastia, 542 000€ ou, au tarif revente de rue, 1 084 000€.
Présentés en comparution immédiate, ils ont demandé un délai pour préparer leur défense et ont été écroués dans l'attente de leur audience prévue au mois d'Octobre.
Une cellule spécialisée
Elle se compose de 5 militaires - trois de brigades de recherches et deux de brigades - et est dirigée par le commandant de la brigade de recherches de Bastia.
Elle œuvre sur l'ensemble du département .
"Elle peut travailler d'initiative pour certaines enquêtes mais aussi en venant appuyer d'autres unités" expliquait, l'autre jour, le lieutenant-colonel Yves Reverdy, officier en charge de la police judiciaire au groupement de gendarmerie.
Cette cellule travaille avec les unités territoriales des différentes compagnies de gendarmerie, avec le GIR (Groupe d'intervention régional), la section de recherches, la gendarmerie mobile.
En 2015 la cellule a mis la main sur 10, 116 kg de résine de cannabis, 518 gr d'herbe de cannabis, 84 plants, 14 gr de cocaïne.
Les avoir criminels saisis se montent à 8 610 €. Et en 2016 sur ce même plan, le montant saisi est, déjà, de 153 910 €.
En 2015 la cellule a traité 75 mises en cause qui ont entraîné 48 procédures.
Pour ce qui est de 2016, la cellule travaille sur 25 mises en cause dans 4 procédures dont 20 mises en cause concernent une seule procédure...
Pour le lieutenant-colonel Reverdy la cellule est un "bel outil, efficace".
Elle est dans le droit fil de la politique pénale décrétée par le procureur de la République de Bastia qui a eu également un écho du côté de la direction départementale avec là aussi la création d'une unité spécialisée.