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Haute-Corse : Paulu Santu Parigi est le candidat de Femu a Corsica aux Sénatoriales


Nicole Mari le Mardi 4 Août 2020 à 19:30

Le Parti nationaliste modéré Femu a Corsica a désigné, lundi soir à Corti, ses candidats aux élections sénatoriales de Haute-Corse qui auront lieu le 27 septembre. Le maire de Santa Lucìa di Mercuriu et conseiller territorial, Paulu Santu Parigi, a recueilli la majorité de suffrages devant trois autres prétendants. C’est le premier candidat officiel à la succession de Joseph Castelli, en place depuis 2014 et qui a décidé de ne pas se représenter. Sa suppléante est l’avocate balanine, Livia Ceccaldi-Volpei. Le 10 juillet, les communes et collectivités ont choisi 576 grands électeurs qui voteront au suffrage universel indirect lors d’un scrutin majoritaire à deux tours.



Paulu Santu Parigi, maire de Santa Lucìa di Mercuriu et conseiller territorial Femu a Corsica, candidat à l'élection sénatoriale de Haute-Corse.
Paulu Santu Parigi, maire de Santa Lucìa di Mercuriu et conseiller territorial Femu a Corsica, candidat à l'élection sénatoriale de Haute-Corse.
C’est une désignation sans réelle surprise qui est survenue au terme d’une procédure conforme aux statuts du parti Femu a Corsica et désormais récurrente à chaque élection uninominale. Paulu Santu Parigi, maire de Santa Lucìa di Mercuriu et conseiller territorial Femu, a été désigné par le parti nationaliste modéré de Gilles Simeoni pour partir à la bataille des élections sénatoriales en Haute-Corse. Une désignation qui s’est faite en deux temps pour départager les cinq prétendants à la candidature. A côté de l’élu issu du rural, quatre Bastiais : le président du Comité national des pêches et adjoint au maire de Bastia, Gérard Romiti, a jeté l’éponge après avoir été élu 11ème vice-président de la Communauté d’agglomération de Bastia (CAB), l’adjointe à la culture, Mattea Lacave, l’ex-conseillère départementale, Vanina Le Bomin, et le président du Centre Communal d'Action sociale, Jean-Jacques Dussol. Tous ont été auditionnés mi-juillet par les 16 membres de la Commission d’investiture du parti Femu qui a donné son avis sous forme de classement en justifiant ses choix. L’avis, qui plaçait déjà le maire de Santa Lucìa en pôle position, a été présenté et débattu, lundi soir à Corti, devant u Cunsigliu naziunale, organe délibérant du parti Femu, composé de 72 délégués des territoires et présidé par Christine Colonna. Les quatre prétendants restants ont, de nouveau, été auditionnés avant le vote final. Sur les 67 suffrages exprimés, Paulu Santu Parigi a recueilli 39 voix, soit la majorité absolue dès le 1er tour. Sa suppléante est l’avocate balanine, Livia Ceccaldi-Volpei.
 
Le meilleur candidat
Le scrutin municipal ayant acté des stratégies électorales différentes avec les deux partenaires de la majorité territoriale – PNC et Corsica Libera -, Femu a Corsica a choisi son candidat en interne, de manière totalement autonome. « Il y a eu des échanges informels avec les uns et les autres », glisse Jean-Félix Acquaviva, secrétaire national du parti et député de la 2ème circonscription de Haute-Corse. Avant d’expliquer : « Le poids de Femu a Corsica en tant que parti de gouvernement et de militants, les ressources humaines dont il dispose et qui sont motivées pour assurer des missions et des responsabilités nous ont fait passer un cap de maturité politique et démocratique, c’est-à-dire d’avoir une procédure transparente pour choisir le meilleur candidat avec des critères et un débat politique. Paulu Santu Parigi nous a paru être le candidat qui pouvait rassembler de manière la plus large au sein du nationalisme et au-delà, par son action de terrain depuis des années en tant qu’élu local, communal, maire de Santa Lucìa di Mercuriu, président de la ComCom, mais aussi à travers sa mission d’attaché parlementaire à mes côtés et son action aux Législatives et aux Territoriales. C’est à partir de maintenant que nous allons pouvoir créer les conditions de la convergence ».
 
Un intérêt stratégique
La ligne n’a, donc, pas varié d’un iota depuis les Municipales. Pour Femu, la logique d’appareils ne peut suppléer la base et le terrain. Avec deux maîtres-mots : l’efficacité et la démocratie. « Une candidature uninominale dépend, d’abord, de la motivation des candidats. Ensuite, le scrutin sénatorial est un scrutin fortement personnalisé. Le choix d’un député ou d’un sénateur se fait au-delà même de l’investiture des partis. Ça ne peut pas simplement être l’objet d’un arrangement entre appareils. Paulu Santu Parigi était très motivé pour partir. Enfin, le temps de campagne étant restreint, il fallait agir rapidement parce qu’il y a, pour nous, un intérêt stratégique à remporter cette élection. Le but est d’avoir une représentation au Sénat pour compléter celle de notre groupe Libertés & Territoires à l’Assemblée nationale et créer ainsi une synergie et donc une meilleure efficacité au service des intérêts de la Corse », précise le député. Dans la ligne de mire : la future loi de décentralisation annoncée par le Président de la République pour début 2021. « Pour l’instant, nous n’avons pas eu d’écho d’un positionnement politique qui visait le même intérêt. Nous ne pouvions pas attendre plus longtemps que le candidat idoine se manifeste. Cela n’empêche pas notre candidat désigné de prendre langue avec un certain nombre d’élus et de cadres d’autres formations. Je pense qu’il l’a déjà fait ».
 
Une meilleure efficacité
Jean-Félix Acquaviva se veut raisonnablement confiant : « A travers le travail que nous avons fait à l’Assemblée nationale avec le groupe Libertés & Territoires, nous avons démontré l’intérêt d’avoir des députés issus de la majorité territoriale et de Femu a Corsica au sein d’un groupe parlementaire pour assurer la défense des intérêts de la Corse, des territoires, des entreprises, des spécificités... J’espère que les Grands électeurs de Haute-Corse comprendront l’intérêt de compléter ce dispositif par une représentation forte et convergente dans les deux Chambres pour arracher un crédit d’impôt pour les entreprises, un statut fiscal, des moyens financiers dans l’après-COVID, mais aussi les moyens institutionnels de régler un certain nombre de dossiers structurels à partir de la Corse et d’avancer dans la décentralisation, l’autonomie pleine et entière, et aussi la libération des prisonniers politiques. Je crois que ce message-là peut être victorieux le 27 septembre ».
Aucun candidat n’a encore été désigné par Femu en Corse du Sud, mais à-priori, cela ne saurait tarder. « Nous menons une réflexion pour rechercher une candidature et un positionnement au Sud de la Corse » lâche, laconique et volontairement sibyllin, son Secrétaire général. En promettant, cependant, une réponse dans les prochains jours.
 
N.M.