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Gilles Simeoni : « Les Corses n’auront que deux choix au 1er tour : continuer ce qui a été initié en 2015 ou pas ? »


Nicole Mari le Dimanche 5 Novembre 2017 à 23:32

C'est symboliquement à Lisula Rossa, cité fondée par Pasquale Paoli, sous un chapiteau comble et enthousiaste, que la majorité territoriale a présenté sa liste Pè a Corsica pour les élections territoriales des 3 et 10 décembre prochains. Un meeting offensif pour une entrée en campagne sur les chapeaux de roues, à moins d’un mois du 1er tour de scrutin, et une liste d’union, en grande partie calquée sur 2015, qui conjugue un esprit de continuité à un esprit d'ouverture. L'enjeu pour la majorité territoriale est d'arriver largement en tête au soir du 1er tour, et d’obtenir, au 2nd tour, une majorité absolue pour disposer de coudées franches vis-à-vis de Paris. Explications, pour Corse Net Infos, de Gilles Simeoni, leader des Nationalistes modérés, tête de liste de Pè a Corsica, et président du Conseil exécutif sortant.



La liste Pè a Corsica, présentée dimanche après-midi, piazza Paoli à Lisula Rossa.
La liste Pè a Corsica, présentée dimanche après-midi, piazza Paoli à Lisula Rossa.
-  Comment définissez-vous votre liste ?
- C’est une liste qui s’est construite dans un contexte doublement particulier. D’abord, c’est la première fois dans l’histoire de notre mouvement que nous sommes en situation de responsabilité avec des élus qui sont, soit à l’Exécutif, soit dans la majorité territoriale. Ensuite, nous sortons d’une mandature très courte de deux ans et nous disposons d’un nombre plus important d’élus que dans les mandatures précédentes, beaucoup sont de nouveaux élus. Ces deux facteurs ont pesé sur la constitution de la liste. Autre élément : notre courant d’idées jouit d’une forte progression politique, aussi y a-t-il eu de nombreuses demandes de militants dans toutes les régions, mais aussi de gens qui ont décidé de nous rejoindre et de participer à l’aventure humaine et politique que représenterait un nouveau mandat.
 
- Vous avez été débordé par les demandes. Est-ce l’inévitable rançon du succès ?
- Oui ! Il y a chez nos militants une grande volonté de s’engager et de nombreuses compétences, mais il n’y a que 63 places sur une liste. Des choix ont du être faits. D’autres éléments ont contraint nos marges de manœuvres, notamment les quotas alloués aux deux mouvements constitutifs de l’accord Pè a Corsica : Femu a Corsica et Corsica Libera. Femu a Corsica venant de naître, nous n’avons pas encore de procédure de désignation des candidats, nous avons, donc, du reproduire des logiques de quotas héritées des anciennes structures : PNC-Inseme-A Chjama. Enfin, nous avions la volonté d’ouvrir la liste, soit à des militants qui n’avaient jamais encore postulé à des fonctions électives, soit à des non-Nationalistes qui se reconnaissent dans notre démarche et notre volonté de construire ce pays. Notre liste est, au final, très représentative, à la fois de la continuité de l’action, de notre volonté de renouvellement et de préparation d’une nouvelle génération d’élus qui auront vocation, demain, à reprendre le flambeau.
 
- Parmi les nouveaux venus, la cardiologue ajaccienne, Danielle Antonini, occupe la 8ème place. Pourquoi un tel choix ?
- C’est un médecin, notamment un médecin du sport, très impliqué dans les activités sportives et les milieux associatifs. Elle a, également, beaucoup travaillé, en tant que généraliste, dans les régions de l’intérieur et de montagne. Elle incarne, à la fois, notre volonté de renouvellement et d’ouverture à des gens qui ne sont pas des politiques de profession et dont le cœur d’activité rejoint des préoccupations qui sont, pour nous, essentielles : la santé, l’intérieur et le sport.

- La présence de Louis Pozzo-di-Borgo, adjoint à Furiani, et la reconduite de Guy Armanet, maire de Santa Maria di Lota, est-ce pour renforcer votre position au sein de la CAB ?
- Non ! Avec Louis Pozzo-di-Borgo, nous ne partagions pas les mêmes positions politiques au moment de l’élection de la CAB (Communauté d’agglomération bastiaise) en 2014. Nous avons travaillé ensemble, nos positions ont, finalement, convergé. Aujourd’hui, Louis Pozzo-di-Borgo se reconnaît dans notre démarche. Il nous apporte des qualités et des compétences qui sont reconnues par tout le monde, y compris par ceux qui ne partagent pas ses idées politiques.

Gilles Simeoni : « Les Corses n’auront que deux choix au 1er tour : continuer ce qui a été initié en 2015 ou pas ? »
- Les négociations auraient été serrées, voire tendues au sein de Femu a Corsica ?
- Les débats ont été forts. Ils ont été tranchés. Ils sont derrière nous. Femu est en train de se structurer et de se renforcer. Aujourd’hui, nous sommes en campagne.
 
- Dans votre discours, vous évoquez les déçus. Y-a-t-il beaucoup de frustration ?
- Oui ! Forcément parmi ceux qui n’ont pu nous rejoindre… mais l’important est que la plupart étaient là ce soir. Le chemin continue. Ceux, qui n’ont pas été retenus cette fois-ci, pourront l’être la prochaine fois. Notre combat ne se résume pas à une présence sur une liste ou à être élus. Tous savent que c’est une démarche d’ensemble.
 
- Quel est le sens de votre engagement ?
- C’est de continuer à travailler de façon collective au service de la Corse et de l’intérêt général. Toujours dans l’état d’esprit qui est le nôtre. Je l’ai dit en 2015, je le redis avec encore plus de force en 2017 : notre volonté n’est pas de faire gagner des Nationalistes contre des Corses qui ne le sont pas. Notre volonté est de poursuivre le travail initié en 2015, de le renforcer et de le conforter, d’œuvrer à la cohésion de la société corse et de s’inscrire dans une logique de convergence et de projets, y compris avec les Corses qui ne partagent pas toutes nos idées, mais qui veulent, avec nous et à nos côtés, travailler ensemble au bien commun. Au delà de nos fondamentaux qui sont connus et auxquels nous vouons une fidélité indéfectible, notre objectif est, bien sûr, d’apporter des réponses très concrètes aux Corses dans les domaines du quotidien, tels que les transports, le coût de la vie, l’emploi, la formation, la santé, le développement de l’intérieur et de la montagne…
 
- Quel est l’enjeu : arriver largement en tête au soir du 1er tour ?
- Oui ! Contrairement à ce que certaines analyses peuvent laisser penser, une élection n’est jamais gagnée d’avance. Par principe, il faut respecter le suffrage universel et se donner les moyens de convaincre les gens. Aucune situation n’est acquise ! Cette victoire, nous devons aller la chercher et dire aux Corses qu’il est important de voter dès le 1er tour. Ils n’auront que deux choix : continuer ce qui a été initié en 2015 ou pas ? S’ils veulent que ce qui a été amorcé en 2015 se poursuive en 2018, ils doivent voter Pè a Corsica. C’est ce que, pendant cette campagne, nous nous emploierons à les convaincre de faire.

Jean-Guy Talamoni, Gilles Simeoni et Jean-Christophe Angelini.
Jean-Guy Talamoni, Gilles Simeoni et Jean-Christophe Angelini.
- Aucune liste, qui s’est présentée unie au 1er tour, n’a gagné, depuis des lustres, le scrutin des territoriales. Cela pourrait-il s’avérer un handicap?
- Non ! Je ne pense pas ! La structuration du champ politique corse actuel n’est pas celle d’il y a 5, 10 ou 15 ans. Le vote de 2015 a été une véritable révolution démocratique. Nous avons fait le choix de la cohérence et de la continuité dans le sillon de ce qui a été initié en 2015 en renforçant le caractère stratégique de notre accord. Nous disons clairement aux Corses que nous travaillons pour un statut d’autonomie de plein droit et de plein exercice, y compris les Indépendantistes se situent dans cette perspective. Nous proposons, concernant les institutions, un choix raisonnable, au demeurant partagé, - au moins sur le principe - par nos principaux concurrents. La différence entre eux et nous est que nous voulons une véritable autonomie, nous lui donnons un contenu et nous entendons la construire à partir de la Corse et de ses forces vives.
 
- Craignez-vous la constitution d'un front républicain qui semble se profiler avec la droite et la gauche ?
- Non ! Pas du tout ! Je respecte nos adversaires politiques, mais je ne crains aucun front républicain. A Paris, au plus haut niveau de l'Etat, on suppute que, par miracle, on pourrait perdre les élections. Des gens, qui se sont revendiqués progressistes et autonomistes à gauche et à droite, viennent nous dire aujourd'hui qu’ils ne feront rien avec nous ! Quel avenir proposent-ils à la Corse ? Une espèce de brouet infâme où il n'y a pas l'ombre d'un projet et d'une idée ! Nous, nous mettons au cœur de chacun de nos choix, la démocratie, l'éthique et l'intérêt général. Je pense que les Corses feront le choix de la continuité. Faire le choix de voter Pè a Corsica, c’est se donner le maximum de garanties de continuer de façon sereine pour la mandature à-venir.

- Entrez-vous désormais en campagne ?
- Oui ! Ce soir débute la campagne ! Il reste un mois pour convaincre. C’est l’occasion de dire à tous les Corses, à tous ceux qui vivent sur cette île ou vivent à l’extérieur, que cette élection est décisive. Sans doute historique par rapport au contexte global de la Corse ! Nous lançons un appel à la mobilisation générale ! Nous appelons tous les Corses, dans toutes les pieves, les régions, les villages, sur l’île et à l’extérieur, à se mobiliser pour aller chercher la victoire les 3 et 10 décembre prochains. Des enjeux essentiels nous attendent dans tous les domaines, notamment institutionnel avec la création de la future collectivité de Corse, mais aussi économique et social, également au niveau du développement de l’intérieur et de la montagne, et de dossiers structurants, comme l’eau, l’énergie et la santé. Un travail immense est devant nous, notre slogan de campagne le résume : « U paese da fà » !
 
Propos recueillis par Nicole MARI.

La liste « Pè a Corsica » 2017 :
1- Gilles Simeoni – Président du Conseil exécutif sortant
2- Marie-Antoine Maupertuis – Conseillère exécutive sortante, présidente de l’ATC
3- Jean-Christophe Angelini - Conseiller exécutif sortant – Président de l’ADEC
4- Josepha Giacometti – Conseillère exécutive sortante
5- Jean-Guy Talamoni – Président de l’Assemblée de Corse sortant
6- Vanina Borromei – Conseillère exécutive sortante – Présidente de l’OTC
7- Jean Biancucci – Maire de Cuttoli-Corticchiato - Conseiller territorial sortant - Président d’Air Corsica
8- Danielle Antonini – Médecin cardiologue à Ajaccio 
9- François Sargentini - Conseiller exécutif sortant – Président de l’ODARC
10- Marie-Hélène Casanova-Servas – Conseillère territoriale sortante
11- Saveriu Luciani - Conseiller exécutif sortant – Président de l’OEHC
12- Muriel Fagni - Conseillère territoriale sortante
13- Petr-Anto Tomasi - Conseiller territorial sortant - Vice-Président de la CAB -
14- Anne-Laure Santucci : Conseillère territoriale sortante
15- Hyacinthe Vanni - Conseiller territorial sortant- vice-président de l’Assemblée de Corse et président des CFC
16- Laura-Maria Poli - Conseillère territoriale sortante
17- Guy Armanet - Maire de Santa-Maria di Lota, Conseiller territorial sortant
18- Mattea Casalta - Conseillère territoriale sortante 
19- Lionel Mortini – Maire de Belgodère
20- Fabienne Giovannini - Conseillère exécutive sortante- Présidente de l’AAUC
21- Louis Pozzo-di- Borgo- Adjoint au maire de Furiani- Vice-président de la CAB
22- Julie Guiseppi - Conseillère territoriale sortante 
23- Paulu-Santu Pariggi - Maire de Santa Lucia di Mercuriu - Conseiller territorial sortant -
24- Nadine  Nivaggioni - Conseillère territoriale sortante
25- Joseph Pucci - Maire de Viggianellu - Conseiller territorial sortant
26- Rosa Prosperi - Conseillère territoriale sortante
27- Marcelu Cesari - Maire de Riventosa - Conseiller territorial sortant 
28- Lauda Guidicelli  - Conseillère territoriale sortante
29- Paul Leonetti - Conseiller territorial sortant
30- Juliette Ponzevera – Conseillère territoriale sortante -
31- Pierre Poli - Maire d'Eccica Suarella
32- Vanina Buresi - Chroniqueuse - Ajaccio
33- François Bernardi - Conseiller territorial sortant
34- Bianca Fazi - Médecin à Ghisonaccia
35- Romain Colonna - Maître de conférences - Ajaccio
36- Pascale Simoni - Conseillère municipale - Ghisonaccia
37- Jean-François Casalta - Avocat - Ajaccio
38- Anne Tomasi  - Professeure de maths - Lama
39- Pierre-José Filipputti - Suppléante du député P.A. Colombani
40- Frédérique Guidoni-Densari : Responsable qualité - Monticellu
41- Pasquà Carlotti - Commerçant - Calvi
42- Laura Furioli – Conseillère municipale de Leccia Di PurtiVecchju
43- Julien Paolini - Maître de conférence - U Petrosu
44- Jeanne Stromboni - Conseillère municipale de PurtiVechju
45- François Benedetti - Conseiller territorial sortant
46- Véronique Canavelli - Responsable ADMR secteur Ouest Corse
47- Paul Miniconi - Adjoint au maire d'Afa
48- Paola Mosca - Enseignante à Cervioni 
49- Michel Giraschi - Commerçant - Portivecchju 
50- Julia Tiberi - Avocate - Ajaccio
51- Jean-Jacques Lucchini - Agriculteur - Monacia d'Auddè
52- Marie Simeoni – Conseillère territoriale sortante
53- Jean-Charles Giabiconi - Chef d'entreprise - Biguglia
54- Virginie Blondio-Mondoloni - Conseillère municipale in Petretu Bichisanu
55- Sampieru Andreani - Agent technique pépinière - Ajaccio
56- Dominique Villard - Conseillère municipale i Prunelli Di Fium'Orbu
57- Pascal Pieri - Étudiant - Bastia
58- Cathy Santoni -  Employée dans le tourisme  - PurtiVecchju
59- Vincent Grisoni - Gérant de société - Volpaghjola
60- Lea Antona - Étudiante - Campu
61- Jacques Bartoli - Pharmacien - Conca
62- Felicia Albertini – Agricultrice - Loretu Di Casinca
63- Marc Papi - Conseiller municipal de PortiVecchju