Le ministre de l'Intérieur, Gérald Darmanin dans les rues de Corte, le 19 février 2022, en compagnie des élus corses, dont le président du Conseil exécutif de la Collectivité de Corse, Gilles Simeoni, le maire de Corte, Xavier Poli, le président de l’université de Corse, Dominique Federici, et le député de la 2nde circonscription de Haute-Corse, Jean-Félix Acquaviva. Photo AFP.
Une séquence cortenaise plus courte, mais aussi beaucoup plus consensuelle que celle de la veille en Balagne. C’est la forte impression qui ressort de cette seconde journée en Corse du ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin, qui a débuté par la signature, dans la cité paoline, du Plan de transformation et d'investissement en Corse (PTIC) pour la ville de Corte en collaboration avec l’université et la Collectivité de Corse qui ont participé au projet. « C’est un projet important pour Corte et la Corse d’environ 15 millions €, soit la moitié du projet global de réaménagement porté par le maire en lien avec l’université et la Collectivité de Corse. Je voulais vraiment soutenir le maire de Corte et, à travers l’action qu’ont fait les préfets sur ce territoire, lui dire que l’Etat était à ses côtés », commente le ministre. Ce PTIC de 31,2 millions € a été cosigné par le président du Conseil exécutif de la Collectivité de Corse, Gilles Simeoni, présent dans la cité universitaire, à l’inverse de Calvi et de Corbara où il avait, la veille, brillé par son absence. Une façon pour le président corse de faire passer un message : « J'étais à Corte parce que nous avons signé des conventions importantes qui ont été coconstruites avec la ville de Corti, l’université de Corse, la Collectivité de Corse et l’Etat au service d’une vision partagée pour faire de Corti une ville-université, accueillante pour la jeunesse, développée, enracinée dans son histoire et qui se projette dans l’avenir avec la vocation d’être une locomotive pour la Corse de l'intérieur. Quand il s’agit de concrétiser des projets pareils, tout le monde ne peut que s’en réjouir ». Le montant global de 31,2 millions € cumule divers financements qui relèvent, à la fois, du PTIC, de différents dispositifs comme « l’opération de revitalisation du territoire (ORT) » ou « Petites villes de demain », et des dispositifs propres de la Collectivité de Corse pour près de 8 millions €. « L’ensemble de ces financements ont été actés dans un cadre général commun où le projet d’ensemble a été débattu et validé par tous les partenaires. Ce projet revêt une forte dimension symbolique, car il concerne la capitale historique de la Corse de Pasquale Paoli, celle des Lumières, des libertés fondamentales et de la première Constitution écrite », précise Gilles Simeoni.
L’avocat de la Corse
Après une déambulation dans la ville de Corte, Gérald Darmanin et Gilles Simeoni se sont retrouvés pour un déjeuner de travail d’une heure trente, en présence de quatre conseillers exécutifs : Guy Armanet, président de l’Office de l’environnement de la Corse (OEC) en charge de la question des déchets, Julien Paolini, président de l’AUE (Agence de l’urbanisme et de l’énergie), Alex Vinciguerra, président de l’ADEC (Agence de développement économique de la Corse) et Lauda Guidicelli en charge de la jeunesse, du sport, de l'innovation sociale et de l'égalité femme-homme. Egalement des deux préfets de Corse et du SGAC (Secrétariat général pour les affaires de Corse). « J’ai accepté de parler du quotidien, c’est-à-dire de la Corse d’aujourd’hui et des questions importantes qui touchent les Corses et que Gilles Simeoni a à gérer en tant que président du Conseil exécutif », indique le ministre de l’Intérieur. « J’ai déjà dit qu’indépendamment de ce qui touche à l’avenir et à l’institutionnel, je me portais garant d’être l’avocat du territoire de la Corse à Paris pour aider le président Simeoni à gérer le plus possible la vie des Corses aujourd’hui et maintenant. Cela a déjà été fait. Grâce à mon entregent et au travail que nous avons fait ensemble avec le président Simeoni et le ministre des transports, nous avons maintenu la continuité territoriale pour la DSP maritime. Ce n’était pas gagné avec la Commission européenne ! Aujourd’hui, nous avons travaillé sur d’autres sujets ». La réunion s'est tenue, de l’avis de l’Exécutif corse, « dans un climat constructif et d'écoute réciproque ».
L’avocat de la Corse
Après une déambulation dans la ville de Corte, Gérald Darmanin et Gilles Simeoni se sont retrouvés pour un déjeuner de travail d’une heure trente, en présence de quatre conseillers exécutifs : Guy Armanet, président de l’Office de l’environnement de la Corse (OEC) en charge de la question des déchets, Julien Paolini, président de l’AUE (Agence de l’urbanisme et de l’énergie), Alex Vinciguerra, président de l’ADEC (Agence de développement économique de la Corse) et Lauda Guidicelli en charge de la jeunesse, du sport, de l'innovation sociale et de l'égalité femme-homme. Egalement des deux préfets de Corse et du SGAC (Secrétariat général pour les affaires de Corse). « J’ai accepté de parler du quotidien, c’est-à-dire de la Corse d’aujourd’hui et des questions importantes qui touchent les Corses et que Gilles Simeoni a à gérer en tant que président du Conseil exécutif », indique le ministre de l’Intérieur. « J’ai déjà dit qu’indépendamment de ce qui touche à l’avenir et à l’institutionnel, je me portais garant d’être l’avocat du territoire de la Corse à Paris pour aider le président Simeoni à gérer le plus possible la vie des Corses aujourd’hui et maintenant. Cela a déjà été fait. Grâce à mon entregent et au travail que nous avons fait ensemble avec le président Simeoni et le ministre des transports, nous avons maintenu la continuité territoriale pour la DSP maritime. Ce n’était pas gagné avec la Commission européenne ! Aujourd’hui, nous avons travaillé sur d’autres sujets ». La réunion s'est tenue, de l’avis de l’Exécutif corse, « dans un climat constructif et d'écoute réciproque ».
Des dossiers urgents
Le président de l’Exécutif avait proposé d’inscrire, à l’ordre du jour, cinq dossiers stratégiques urgents : « des dossiers déjà ficelés et prêts depuis longtemps. Nous avons fait le chemin, nous attendons maintenant les réponses de l’Etat ». En priorité, l’énergie avec la révision de la PPE (Programmation pluriannuelle de l’énergie). L’Exécutif corse demande des garanties sur l’engagement de l’Etat concernant la construction de la nouvelle centrale du Ricantu, la fermeture définitive du Vazio, sur l'énergie de transition retenue, et sur les mesures nouvelles en matière de maitrise de l'énergie et du développement des ENR (Energies nouvelles renouvelables). « Le président Simeoni nous a demandé de l’aide, en tout cas que l’État puisse être au rendez-vous de ce qu’il souhaite pour la Programmation de l’énergie (PPE). C’est très important pour la Corse, à la fois, la décarbonation de son économie, et le fait qu’il faut préparer son autonomie énergétique. Des décisions vont être prises par le gouvernement de la République très bientôt », annonce le ministre. Autre urgence : les déchets. Le Conseil exécutif réclame des garanties financières et juridiques sur les différents volets et principes actés dans son Plan de gestion des déchets, notamment la maitrise publique de la gestion des déchets, le financement prioritaire du tri à la source et de la gestion territorialisée des bio déchets, et le soutien aux intercommunalités pour la mise en œuvre de la collecte. « Il faut arrêter avec l'enfouissement généralisé des déchets en Corse », répond le ministre. Troisième dossier défendu par Lauda Guidicelli : la santé avec la question urgente de la remise à niveau des infrastructures de santé existantes, et la remise sur la table de la création d’un Centre hospitalier universitaire (CHU) qui vient d’être renvoyée aux calendes grecques par le ministre de la Santé.
Des arbitrages à obtenir
Quatrième dossier : l’adaptation aux spécificités et contraintes insulaires des dispositifs de soutien à l’économie et au secteur social, issus des grands programmes nationaux comme France Relance, France 2030 ou les dispositifs de soutien aux salariés et aux ménages. L’île, admet le ministre, doit « être de moins en moins dépendante de l’économie importée et bien sûr augmenter son autonomie économique. Nous avons échangé avec les préfets sur nos visions du territoire puisque ce sont des politiques que nous accompagnons, y compris financièrement. Gilles Simeoni m’a demandé d’obtenir de la Première ministre des arbitrages favorables pour la Corse, ce que je relayerai ce soir à Paris ». Cinquième dossier brûlant : la délégation de service public (DSP) aérienne mise sur la sellette par Bruxelles comme le fut la DSP maritime. L’Exécutif corse plaide pour « une reconfiguration de l'enveloppe de continuité territoriale, pour intégrer les surcoûts générés par l'inflation, la hausse des carburants, et la fiscalité écologique dans le transport aérien. Cette demande est particulièrement urgente à la veille de la nouvelle DSP dans le domaine aérien, avec des enjeux économiques et sociaux majeurs pour la Corse et pour garantir le maintien d'un service public de qualité, à un prix accessible pour les Corses ». Gérald Darmanin a pris note des propositions faites et indiqué que les ministres en charge de ces dossiers reviendraient rapidement vers le Conseil exécutif pour lui communiquer les réponses du gouvernement.
Le président de l’Exécutif avait proposé d’inscrire, à l’ordre du jour, cinq dossiers stratégiques urgents : « des dossiers déjà ficelés et prêts depuis longtemps. Nous avons fait le chemin, nous attendons maintenant les réponses de l’Etat ». En priorité, l’énergie avec la révision de la PPE (Programmation pluriannuelle de l’énergie). L’Exécutif corse demande des garanties sur l’engagement de l’Etat concernant la construction de la nouvelle centrale du Ricantu, la fermeture définitive du Vazio, sur l'énergie de transition retenue, et sur les mesures nouvelles en matière de maitrise de l'énergie et du développement des ENR (Energies nouvelles renouvelables). « Le président Simeoni nous a demandé de l’aide, en tout cas que l’État puisse être au rendez-vous de ce qu’il souhaite pour la Programmation de l’énergie (PPE). C’est très important pour la Corse, à la fois, la décarbonation de son économie, et le fait qu’il faut préparer son autonomie énergétique. Des décisions vont être prises par le gouvernement de la République très bientôt », annonce le ministre. Autre urgence : les déchets. Le Conseil exécutif réclame des garanties financières et juridiques sur les différents volets et principes actés dans son Plan de gestion des déchets, notamment la maitrise publique de la gestion des déchets, le financement prioritaire du tri à la source et de la gestion territorialisée des bio déchets, et le soutien aux intercommunalités pour la mise en œuvre de la collecte. « Il faut arrêter avec l'enfouissement généralisé des déchets en Corse », répond le ministre. Troisième dossier défendu par Lauda Guidicelli : la santé avec la question urgente de la remise à niveau des infrastructures de santé existantes, et la remise sur la table de la création d’un Centre hospitalier universitaire (CHU) qui vient d’être renvoyée aux calendes grecques par le ministre de la Santé.
Des arbitrages à obtenir
Quatrième dossier : l’adaptation aux spécificités et contraintes insulaires des dispositifs de soutien à l’économie et au secteur social, issus des grands programmes nationaux comme France Relance, France 2030 ou les dispositifs de soutien aux salariés et aux ménages. L’île, admet le ministre, doit « être de moins en moins dépendante de l’économie importée et bien sûr augmenter son autonomie économique. Nous avons échangé avec les préfets sur nos visions du territoire puisque ce sont des politiques que nous accompagnons, y compris financièrement. Gilles Simeoni m’a demandé d’obtenir de la Première ministre des arbitrages favorables pour la Corse, ce que je relayerai ce soir à Paris ». Cinquième dossier brûlant : la délégation de service public (DSP) aérienne mise sur la sellette par Bruxelles comme le fut la DSP maritime. L’Exécutif corse plaide pour « une reconfiguration de l'enveloppe de continuité territoriale, pour intégrer les surcoûts générés par l'inflation, la hausse des carburants, et la fiscalité écologique dans le transport aérien. Cette demande est particulièrement urgente à la veille de la nouvelle DSP dans le domaine aérien, avec des enjeux économiques et sociaux majeurs pour la Corse et pour garantir le maintien d'un service public de qualité, à un prix accessible pour les Corses ». Gérald Darmanin a pris note des propositions faites et indiqué que les ministres en charge de ces dossiers reviendraient rapidement vers le Conseil exécutif pour lui communiquer les réponses du gouvernement.
Une double attente
Enfin, difficile, pour Gérald Darmanin, de venir dans l’île sans évoquer la reprise du processus de discussion sur l’autonomie de la Corse. Ce processus a été proposé par l’Etat pour endiguer la crise déclenchée par l’assassinat d’Yvan Colonna le 2 mars 2022 à la maison centrale d’Arles par un détenu islamique. Suspendu un temps aux décisions judiciaires concernant Pierre Alessandri et Alain Ferrandi, il a été réenclenché, notamment par l’octroi de la semi-liberté à Pierre Alessandri et aussi par le discours de paix que le ministre de l’Intérieur a prononcé, le 6 février dernier, à Ajaccio, pour les 25 ans de l’assassinat du Préfet Erignac. La prochaine réunion, très attendue, aura lieu le 24 février à Paris. « Nous avons avec Gilles Simeoni deux types de discussions. La première autour de l’avenir institutionnel de l’île que le Conseil exécutif souhaite que l’on appelle : autonomie. Nous sommes en attente des propositions de Gilles Simeoni et de sa majorité sur l’avenir institutionnel de l’île », martèle Gérald Darmanin. Des propos que le ministre tient à répéter - histoire qu’on n’aurait pas compris ! - : « Ce n’est pas l’État français qui souhaite l’autonomie, mais bien la majorité territoriale et le conseil exécutif de Corse ». Il confirme néanmoins que les relations sont au beau fixe avec Gilles Simeoni : « On se parle quasiment toutes les semaines avec le président Simeoni même lorsqu’on ne se voit pas. Nous sommes toujours sur ce point-là ». Gilles Simeoni, pour sa part, reste pragmatique : « Comme nous sommes prêts sur les dossiers hors processus, nous sommes prêts dans les dossiers qui relèvent du processus, sur le contenu de l’autonomie, comme sur nos différentes demandes ». Le président Simeoni a réitéré son invitation à Gérald Darmanin à venir « le plus vite possible » devant l’Assemblée de Corse. En attendant, c’est une délégation de l’Assemblée de Corse qui se déplacera la semaine prochaine pour reprendre un dialogue officiellement interrompu depuis presque quatre mois.
N.M.
Enfin, difficile, pour Gérald Darmanin, de venir dans l’île sans évoquer la reprise du processus de discussion sur l’autonomie de la Corse. Ce processus a été proposé par l’Etat pour endiguer la crise déclenchée par l’assassinat d’Yvan Colonna le 2 mars 2022 à la maison centrale d’Arles par un détenu islamique. Suspendu un temps aux décisions judiciaires concernant Pierre Alessandri et Alain Ferrandi, il a été réenclenché, notamment par l’octroi de la semi-liberté à Pierre Alessandri et aussi par le discours de paix que le ministre de l’Intérieur a prononcé, le 6 février dernier, à Ajaccio, pour les 25 ans de l’assassinat du Préfet Erignac. La prochaine réunion, très attendue, aura lieu le 24 février à Paris. « Nous avons avec Gilles Simeoni deux types de discussions. La première autour de l’avenir institutionnel de l’île que le Conseil exécutif souhaite que l’on appelle : autonomie. Nous sommes en attente des propositions de Gilles Simeoni et de sa majorité sur l’avenir institutionnel de l’île », martèle Gérald Darmanin. Des propos que le ministre tient à répéter - histoire qu’on n’aurait pas compris ! - : « Ce n’est pas l’État français qui souhaite l’autonomie, mais bien la majorité territoriale et le conseil exécutif de Corse ». Il confirme néanmoins que les relations sont au beau fixe avec Gilles Simeoni : « On se parle quasiment toutes les semaines avec le président Simeoni même lorsqu’on ne se voit pas. Nous sommes toujours sur ce point-là ». Gilles Simeoni, pour sa part, reste pragmatique : « Comme nous sommes prêts sur les dossiers hors processus, nous sommes prêts dans les dossiers qui relèvent du processus, sur le contenu de l’autonomie, comme sur nos différentes demandes ». Le président Simeoni a réitéré son invitation à Gérald Darmanin à venir « le plus vite possible » devant l’Assemblée de Corse. En attendant, c’est une délégation de l’Assemblée de Corse qui se déplacera la semaine prochaine pour reprendre un dialogue officiellement interrompu depuis presque quatre mois.
N.M.