Dès que la consigne leur est donnée, les enfants ne tardent pas, et se jettent sur les ordinateurs dans un véritable brouhaha. Car depuis une semaine, la classe de 4e bilingue du collège de Lucciana s'est mobilisée autour d'un jeu vidéo éducatif, "Forindustrie", axé sur la découverte professionnelle et l'orientation. Avec sa forme ludique, ce site internet a très vite retenu l'attention des 22 élèves, qui s'y connectent en classe, lors de séances réservées, ou chez eux, une fois la journée terminée. "Comme c'est pour l'école, les parents acceptent plus facilement", explique Marc-Antoine, l'un des jeunes les plus motivés.
Concrètement, Forindustrie est un outil développé dans le but de "montrer aux enfants ce que peut être l'industrie en France, et quel type de métiers s'y retrouvent", développe Mattea Luciani, professeur de technologie au sein de l'établissement. Officier de la marine marchande, ingénieur, technicien électrique... Autant de parcours professionnels qui sont détaillés dans de courtes vidéos, souvent suivies de petits questionnaires. "C'est vraiment intéressant, et en plus, ça met en avant la mixité", s'enthousiasme Mattea Luciani. "Les filles aussi peuvent travailler dans l'industrie. On ne le dit pas assez, mais il faut casser certaines barrières."
"Je n'imaginais pas EDF comme ça"
Créé à l'origine par une entreprise de la région Provence-Alpes-Côte-d'Azur, Forindustrie s'est largement diffusé au niveau national, puisque pas moins de 1000 classes se sont inscrites à la grande session de 2022, dont 76 en Corse, un record. À l'occasion de la semaine de l'industrie, les créateurs ont en effet décidé de mettre tous les élèves en concurrence, du 14 novembre au 2 décembre. "Les enfants peuvent gagner des points en regardant les vidéos informatives, en répondant aux questionnaires, ou en réalisant des petites quêtes", précise Mattea Luciani.
À ce jeu-là, la classe de 4e bilingue du collège de Lucciana s'est particulièrement illustrée, puisqu'elle compte pour le moment plus de 50 000 unités, soit le deuxième total national, juste derrière les jeunes de Lannion, en Bretagne. "Il nous faut encore 900 points", lance un élève particulièrement enjoué, comme tous ses camarades. Car à la clé de ce concours, se trouvent "des lots, des visites d'entreprises, voire même un potentiel déplacement à Paris", liste Mattea Luciani. Alors, soit par intérêt, soit par esprit de compétition, tout le monde s'active derrière son ordinateur.
"Les élèves ont vraiment bien adhéré, même ceux qui ne sont pas forcément dans l'univers du jeu vidéo. Certains ont découvert des métiers, je pense que ça leur ouvre de nouveaux horizons", reprend la professeur de technologie. Casque audio sur la tête, la jeune Racky complète : "on peut s'amuser et apprendre en même temps. Par exemple, moi, je n'imaginais pas EDF comme ça. Je savais que c'était pour l'électricité, mais je ne pensais pas que c'était aussi développé." Pour couronner cette belle session d'apprentissage, Mattea Luciani espère que ses élèves passeront devant leurs adversaires Bretons avant ce vendredi, date clôture du concours. Mais quoi qu'il en soit, le message semble être passé, et la découverte est faite.
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