Madame la Préfète,
Nous venons vers vous au sujet de la situation sociale telle qu’elle se répercute dans l’île.
En effet, l’écart record que nous constatons entre les salaires pratiqués, y compris dans la fonction publique, et les prix constatés, crée une distorsion entre la situation en Corse et le reste du pays, alors que celui-ci est déjà traversé par une crise sociale très profonde.
Laissez nous vous rappeler qu’à deux reprises, en 1989 et 1995, l’île a connu deux grèves générales provoquées par des situations similaires à ce que nous connaissons aujourd’hui.
S’agissant des services publics, notamment les représentations directes de l’Etat qui tendent à disparaître les unes derrière les autres, nous ne pouvons qu’attirer votre attention sur une nécessaire réaction de votre part.
En effet, la « Loi montagne », qui est sensée préserver les régions géographiquement configurées comme la Corse, reste pour le moment sans effet aucun.
A l’occasion des manifestations organisées dans le rural concernant les fermetures de centres des impôts, nous avons pu constater l’extrême mobilisation des élus très sensibilisés à cette problématique.
Il y a donc lieu de traiter frontalement ces deux sujets :
- L’arrêt du retrait des services de l’Etat dans l’île, notamment la fermeture des centres de finances publiques.
- La cherté du coût de la vie : renégociation de l’indemnité compensatoire pour frais de transport, son extension aux retraités, et la reprise des négociations sur l’augmentation de la prime de trajet sous l’autorité des services de l’Etat, et son extension effective à toutes les entreprises.
Certains que vous comprendrez que les salariés de Corse et la population dans son ensemble n’ont plus ni la patience ni les moyens d’attendre, nous sollicitons une entrevue.
Dans l’attente, nous vous prions de recevoir, Madame la Préfète, l’expression de notre respectueuse considération.
Marcel SANTINI