Dans le cadre du « Panorama méditerranéen », le festival Arte Mare a programmé l’excellent film de Mélissa Drigeard : « Le gang des amazones ».
- Melissa Drigeard, le synopsis de votre film* ?
- C'est l'histoire de cinq jeunes femmes, cinq amies d’enfance, qui ont braqué sept banques dans les années 90 dans la région d’Avignon. C'est un film à la fois de braquage, de prison et de tribunal.
- Et ça part d'un fait divers réel.
- Effectivement, j'avais entendu relater, cette sordide histoire, dans l’émission « Affaires Sensibles » sur Radio France. Dans un documentaire, elles avaient livré leur histoire, mais seulement trois ans après leur procès. Donc, elles n'étaient pas complètement libres. Quand je les ai rencontrées, je me suis rendue compte qu'en fait, elles avaient beaucoup plus de choses à raconter car la parole était évidemment libérée puisqu'on était 30 ans plus tard.
-Ont-elles accepté facilement de collaborer ?
- Non, pas du tout. Cela n'a pas du tout été simple. En fait j'ai dû convaincre d'abord Hélène, puis Cathy. Le temps passé à les convaincre nous a permis de créer une vraie amitié.
- Êtes-vous restée fidèle à leur histoire ?
- Complètement. Mais on ne peut pas raconter six ans en deux heures. Donc, on peut être proche de la vérité, mais jamais vraiment de la réalité des choses.
- Comment avez-vous traité ce sujet ?
- Déjà, je n'ai pas essayé de les comprendre. Je n'en ai pas fait des héroïnes. Il y a eu un jugement, donc, je pense que ce n'est pas à nous de les juger. Elles sont jugées même dans le film. Chacun, en fait, se fera son avis.
- Le casting ?
- J'ai écrit le film en pensant à Lyna Khoudri, et si elle n’avait pas accepté, ça aurait été un vrai problème. Je trouve qu'Izïa Higelin, elle, ressemble beaucoup à Hélène. Mallory Wanecque, je l'avais repérée dans « Les pires ». Kenza Fortas, je l'avais trouvée absolument dingue dans « Shéhérazade ». Quant à Laura Felpin, c'est une amie qui m'a soufflé son nom. J'ai trouvé qu'elle avait une charge émotionnelle très forte et qu'elle était parfaite pour interpréter Laurence.
- Le film a-t-il été visionné par les Amazones ?
- Oui mais pour l'instant seules Hélène, Cathy et Laurence ont vu le film. Présenter ce long-métrage à des festivals, à côté, c'est de la gnognotte. Ce qui me fout le plus le trac ce sont des réactions directes. Mais je les avais quand même beaucoup préparées. On a beaucoup parlé du film ensemble. Je leur ai dit exactement vers quoi j'avais envie d'aller et ce que je voulais faire. Elles n'ont pas été étonnées, mais elles étaient émues. Cathy l'a vu une fois en entier, mais les autres fois, quand elle a essayé de le revoir, elle s’est barrée au bout de 40 minutes parce que c'est trop fort, trop puissant émotionnellement pour elle.
- Vous êtes actrice, réalisatrice, auteure de théâtre, comment avez-vous établi ces passerelles entre ces métiers ?
- J’avais été repérée au théâtre avec Vincent Juillet, mon co-auteur, et on nous a demandé d'écrire un film. On est rentré par la porte de la comédie, alors que ce n'était pas forcément l'endroit où on se sentait le plus à l'aise. On a saisi notre chance et petit à petit on est arrivé jusqu'au banc des Amazones mais là, on n'est plus du tout dans la comédie.
- Des projets dans les tiroirs ?
- Oui, mon prochain film aura pour thème la disparition volontaire. J'ai suivi un groupe qui s'appelle l'ARPD** pendant deux ans et qui recherche des gens qui ont disparu volontairement, ce que la police et les gendarmes ne font plus depuis 2013, depuis la suppression du RIF***.
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*Le film, projeté samedi à Biguglia, sera rediffusé ce jeudi 9 octobre à 16h15 au Régent 1 à Bastia ----
** L'A.R.P.D, Assistance et Recherche des Personnes Disparues, œuvre dans les disparitions et fugues de mineurs, majeurs et aussi en cas d'enlèvement parental.
*** Recherches dans l’Intérêt des Familles
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