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Fermeture des rayons non essentiels : pour les commerçants corses "ce n'est pas la bonne solution"


Livia Santana le Lundi 2 Novembre 2020 à 17:42

A la suite de la fronde des commerçants, le Premier ministre a annoncé qu'à partir du mardi 3 novembre, les grandes surfaces ne pourront plus vendre de produits non essentiels. En Corse, association des commerçants bastiais, commerçants et directeur de grandes surfaces réagissent.



Interrogé ce dimanche soir par nos confrères de TF1, Jean Castex a annoncé qu'à partir du mardi 3 novembre, les rayons non essentiels des grandes surfaces devront fermer. Il s'agira donc des produits de beauté, habillement, fleurs... 
Depuis ce samedi 31 octobre, les rayons de vente de livres et de CD avaient déjà été fermés à la suite de la grogne des libraires. Une mesure très controversé qui ne satisfait en réalité pas grand monde. 

Une annonce qui laisse Philippe Toujas, directeur général du groupe Casino en Corse dubitatif. "On connait les grandes lignes des mesures mais les informations sont assez floues pour le moment. Il n'y a pas encore de décret gouvernemental nous indiquant ce qui ne doit pas être commercialisé. En tout cas, on mettra de la rubalise comme on le fait actuellement pour les CD ou les livres. Cela nous coûte de l’argent de mettre la marchandise dans les rayons donc on interdira l'accès et on ne retirera pas."

"Une solution par le négatif "

La déclaration de Jean Castex n'est pas une victoire pour les magasins de proximité. Sur le territoire national, nombreux sont ceux qui auraient voulu pouvoir réouvrir leurs portes. 
Pour Daniel Benedittini, président de l’association des commerçants du centre-ville de Bastia : "c’est une solution par le négatif, car les commerçants ne pourront quand même pas vendre leurs marchandises. Ce n'est pas du tout la demande qui a été faite. Quelqu’un qui veut s’acheter un livre ira sur Amazon. Il vaut mieux que l'argent revienne à nos grandes surfaces qu'aux grands groupes du web. Les commerçants corses auraient préféré qu'on leur permette par exemple de pouvoir mettre des étalages à l'extérieur pour allier économie et crise sanitaire.


D'autres alternatives 

​Pour tenter d'amortir la chute, l'association des commerçants tente de trouver des solutions. Ainsi, depuis le mois de juin en partenariat avec la mairie, la CAB et la CCI de Haute-Corse, elle a développé un market place, soit une plateforme digitale regroupant plusieurs magasins de proximité proposant un service de livraisons ou de drive. "Nous proposons aux commerçants de les aider à franchir le pas du commerce en ligne. On sait que ce n'est pas forcément facile de prendre toute sa marchandise en photo, alors nous sommes là pour les conseiller."
Compru in Bastia  avait été créée lors du premier confinement, mais son développement a été accéléré par la seconde vague si bien que ce lundi 9 novembre, elle devrait être active. 

​Mettre des articles en ligne est devenu le lot de nombreux commerçants sur l'île à l'image de Candy, propriétaire de la boutique Carlandria à Saint-Florent. Chaque semaine, la femme prend des photos des vêtements de son magasin pour les poster sur les réseaux sociaux. Ses clientes peuvent passer leurs commandes via téléphone ou directement en message privé.
Ensuite, elle peuvent récupérer leur commande devant la boutique grâce à un système de drive ou bien se la faire livrer par La Poste. "Cela prend un peu de temps chaque jour mais c'est un bon moyen de garder un lien avec mes clientes et de les rassurer", lance Candy.

Les rayons de CD vides dans les supermarchés bastiais
Les rayons de CD vides dans les supermarchés bastiais

Fermeture des rayons non essentiels : pour les commerçants corses "ce n'est pas la bonne solution"