- Éric Giudici en quelques mots ?
- Je suis né à Paris sous le signe du bélier en une année que je qualifierais de mythique pour l'amour. Mes ancêtres sont originaires de Ghisoni. A partir de mon grand-père, marinier à Toulon, nous avons malheureusement perdu le lien avec l'île de beauté.
- Votre parcours ?
- Après une adolescence à Hyères, mon père est venu travailler en région parisienne où je suis né. Je pensais que mon avenir serait destiné à réaliser de grandes choses. Pourtant, après une adolescence sans relief, mon bac en poche, j'ai pris le chemin du travail: secteur bancaire, puis fonction publique d'état. J'ai gravi les échelons pour devenir cadre au ministère des finances, bien loin du monde littéraire. Tout a basculé en mai 2019, lorsque l'on m'a brutalement annoncé la suppression de mon poste. Sans emploi, isolé, je me suis battu pour garder un bureau, un point d'ancrage social. Après trois années en mission au secrétariat général, le destin m'a permis de revenir sur la terre de mes origines en 2023. La probabilité était pourtant statistiquement très faible. Cela fait maintenant deux ans et demi que je vis à Ajaccio et je ne regrette pas ce choix.
- L’envie d’écrire ?
- Mon parcours scolaire, plutôt littéraire, m'a toujours donné le goût des lettres, celui de savoir manier les mots, d'écrire pour le plaisir, mais pendant longtemps, je l'ai fait uniquement de manière professionnelle. J'avais l'impression de ne rien avoir d'intéressant à raconter. Pour répondre à votre question, l’envie d’écrire est venue durant la crise sanitaire, en 2020. J'étais payé à ne rien faire, ce qui me paraissait une aberration. Entre trajets sans but et déprime sourde, j'ai été saisi par une envie irrésistible de donner un sens à ma vie, des couleurs à un environnement devenu gris, écrire un roman d'amour porté par la pureté et la passion, au temps de l'affaire Dreyfus. Tous les jours j'allais dans un « bureau de passage » mis à ma disposition pour écrire. Je partais de chez moi à 7 heures et revenais vers 20 heures, travaillant à l'élaboration de mon premier ouvrage.
- Parlons donc de celui-ci… « La couleur de l’autre »*
- Je voulais quelque chose de beau, traiter les femmes et l'amour avec délicatesse. Mon héroïne devait toucher du doigt cette perfection qui n'existe que dans nos rêves les plus fous. L'homme, égoïste, misanthrope serait frappé à son contact par la grâce de la rédemption. J'ai changé de siècle, l'intrigue se déroulant sous l'affaire Dreyfus en 1898, abordant en filigrane la condition féminine, le travail des enfants, le sort cruel réservé aux sourds et malentendants considérés à l'époque comme des fous. J’ai mêlé la beauté féminine et la quête de la rédemption d'un homme égocentrique, dans une fresque où la lumière de la bonté lutte contre les ombres du mal. Ce premier livre, ardu à accoucher, a été un véritable exutoire: j'y aborde l'émancipation des femmes, la condition des personnes sourdes et malentendantes, ainsi que l'exploitation des enfants. Chaque ligne est une flamme passionnée que je souhaite partager.
- Après une pause de 4 ans, votre second roman, « Fureur sanglante »**
- Le premier livre est sans aucun doute le plus dur à appréhender, surtout lorsqu'il revêt un caractère historique appelant à un gros travail de veille documentaire. Le choix des mots est primordial. On cherche la meilleure formule, mais on n'est jamais certain du résultat final. Je pense en tout cas avoir donné le meilleur de moi-même, y mettant aussi une partie de mon cœur. Le fait d'être publié m'a donné l'envie de continuer. Mais pour le second j'ai pris une certaine distance, j'ai osé changer de registre. C’est une véritable plongée dans la noirceur de l'âme humaine, à travers une intrigue inspirée d'une série anglaise, dans une campagne normande sombre et angoissante. Mon intention était aussi de rendre hommage à nos policiers, mal payés, souvent critiqués alors que leur métier est extrêmement difficile.
- D'autres livres en préparation ?
- J'ai plusieurs projets en cours, un recueil de poèmes sur la Corse, « L'élixir corse », dont j'espère la sortie pour la fin de cette année, ainsi qu'un conte pour enfants en 2026.
- Vous écrivez aussi des chansons ?
- J'ai écrit 27 chansons en français, 13 en anglais. J'adore la musique même si je ne joue d'aucun instrument. Il m'est difficile d'expliquer le processus créatif, l'inspiration échappant à tout critère rationnel. Je me suis lancé un nouveau défi car je n'ai pas envie d'être catalogué, mis dans une case. Je veux surprendre, toujours et encore. J'ai proposé 4 textes à une chanteuse en vogue, mais je n'ai pas eu encore de retour. Mes compositions ont vocation à évoluer au gré des souhaits des artistes. Je suis à leur service. A travers votre media je lance un appel solennel à tous ceux et celles qui pourraient être intéressés par mon approche originale. Je suis prêt à les rencontrer pour partager avec eux une aventure humaine.
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*Spinelle Editions octobre 2020 -----
** Spinelle décembre 2024
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