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Era un cinque di Maghju…


le Dimanche 5 Mai 2019 à 17:19

Les éléments se sont déchaînés à l'heure où, comme tous les ans le même jour depuis 1993, on se recueille devant la stèle à Furiani qui rappelle que 18 personnes ont perdu la vie lors de la catastrophe la plus meurtrière du football français et que plus de 2 000 en porteront des stigmates à vie. Une pluie violente et de brusques rafales de vent ont, en effet, balayé Furiani à l'heure du recueillement pendant que, paradoxalement, sur l'Hexagone le spectacle du football français se déroulait presque comme si de rien n'était.



Mais malgré le mauvais temps, au diapason de la douleur qui étreint toujours de nombreuses familles, mais aussi de la colère des membres du Collectif des victimes, qui a du mal à comprendre comment l'on peut, au plus haut niveau du football français, encore concevoir que l'on puisse faire la fête sur un terrain un tel jour, l'hommage rendu aux disparus du 5 Mai 1992 est à la fois intense et sobre, fort et digne.
La cérémonie a atteint le paroxysme de l'émotion quand, après l'intervention de Josepha Guidicelli, les accents du "Dio vi Salvi Regina" sont montés dans le ciel de Furiani avec la conviction des voix du trio Soledonna  -  Patrizia Gatacceca, Patrizia et Lydia Poli.


Auparavant les parents, les proches, les clubs sportifs, les journalistes de sport, la ligue corse de football, RCFM, Radio France, les représentants de l'Exécutif et de l'assemblée de Corse, le maire de Bastia et ses adjoints, le président de la communauté d'agglomération de Bastia, les députés de Corse - de la 1ère circonscription de Corse-du-Sud - et de la Haute-Corse, la préfète de Corse et le secrétaire général de la préfecture de Haute-Corse, le premier adjoint de la mairie de Furiani, une délégation du Sporting, et beaucoup d'autres encore, avaient tenu à rendre, successivement, hommage à toutes les victimes et à se recueillir quelques secondes devant la stèle qui veut perpétuer pour l'éternité un "Furiani mai più..."

18 noms sur une stèle

Era un cinque di Maghju…
"Ils s’appelaient Antoine, Guy, Marie-Pierre, André, Alexandra, Jean-Baptiste, Santa, Dominique, Cédric, Lucien, Christian, Michel, Marie-Laure, Patrick, Pierre-Jean…"
La présidente du Collectif des victimes du 5 Mai 1992, Josepha Guidicelli, a été la seule à prendre la parole au pied de la stèle de Furiani en mémoire de la tragédie. Quelques mots sobres, à l’émotion difficilement contenue, pour égrener la liste des victimes et dire l’essentiel.
"C’était un mardi 5 mai. Le soleil déclinait, l'ambiance montait. Era un cinque di Maghju. Un soir dans notre vie. Le soir de leur vie. C’était un 5 mai qui ne pourra jamais s’effacer. C’était un 5 mai et jamais nous ne l’oublierons.
Et jamais nous n'accepterons que l'on joue au football un 5 Mai"
.
27 ans après, l’émotion est intacte, les visages graves, les blessures toujours pas cicatrisées.
Seul le bruit de la pluie, intense, trouble le silence de plomb qui entoure la cérémonie qui s'est prolongée par la messe célébrée sur le coup de 18 heures à la cathédrale Sainte Marie.
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