Corse Net Infos - Pure player corse

Entreprise : La Banque de France se mobilise pour accompagner les TPE


Nicole Mari le Mercredi 11 Avril 2018 à 21:43

C’est la nouvelle mission de la Banque de France : accueillir, comprendre, informer et faciliter l’orientation des TPE (Très petites entreprises - moins de 10 salariés et moins de 2 millions € de chiffre d’affaires), souvent isolées et un peu perdues dans le maquis des dispositifs en vigueur et en évolution rapide. En septembre 2016, des correspondants ont été mis en place par département pour répondre à des problématiques diverses et orienter les TPE vers les interlocuteurs adéquats : administration, banque, avocat, expert-comptable, assurance, organismes… Près de 3678 TPE françaises sur les 3 millions existantes ont déjà fait appel à ce dispositif. Seulement une centaine en Corse, principalement dans les secteurs du commerce, du BTP et de la restauration, sur les 18 000 en activité dans l’île. La plupart, près de 69%, y ont eu recours pour le traitement de difficultés financières. Explications, pour Corse Net Infos, de Jean-Charles Sananes, directeur régional Corse. En vidéo, présentation du dispositif Op@le d’analyse en ligne par François Groh, directeur départemental Haute-Corse.



Sylvie Bonneau, chargée de mission TPE au niveau national, Jean-Charles Sananes, directeur régional Corse, Thierry Le Gouest, responsable des activités de service national, et François Groh, directeur départemental Haute-Corse, ont présenté les deux dispositifs, mercredi matin, au siège régional de la Banque de France à Bastia.
Sylvie Bonneau, chargée de mission TPE au niveau national, Jean-Charles Sananes, directeur régional Corse, Thierry Le Gouest, responsable des activités de service national, et François Groh, directeur départemental Haute-Corse, ont présenté les deux dispositifs, mercredi matin, au siège régional de la Banque de France à Bastia.
- Pourquoi avez-vous mis en place une mission TPE ?
- Pour répondre à un vrai besoin identifié par les pouvoirs publics. A savoir, le constat qu’un chef d’entreprise est en général très isolé et qu’un dirigeant de TPE l’est encore plus. L’idée, qui a été retenue par notre gouverneur, est de mettre le réseau Banque de France à disposition de ces chefs d’entreprises à travers des correspondants TPE spécialement désignés et formés pour les orienter et les piloter vers les services compétents. Le chef d’entreprise peut, ainsi, en consultant uniquement le correspondant TPE, avoir accès à l’ensemble des services. C’est un nouveau dispositif ouvert à toutes les TPE, pas seulement celles en difficulté.
 
- Quels services offrez-vous exactement ?
- Nous ne sommes pas un nouveau guichet. Nous ne donnons pas de subventions. Nous ne distribuons rien. Nous sommes juste là pour mettre en valeur l’ensemble des dispositifs qui peuvent accompagner un chef d’entreprise dans la vie de son entreprise, et, donc, répondre à différentes problématiques qui peuvent être très simples ou très compliquées. L’idée est d’aider une TPE tout au long de son fonctionnement. Nous souhaitons venir en appui pas seulement aux entreprises en difficulté financière, mais aussi orienter celles qui ont besoin de franchir des seuils, de se développer à l’export… Notre rôle est de nouer en amont des conventions avec toutes les réseaux locaux qui sont là pour rendre service aux entreprises. Cela nous permet d’être un point d’appui, un point unique qui a la bonne connaissance des personnes et des services qui peuvent vraiment aider un chef d’entreprise.
 
- Les chefs d’entreprise sont-ils mal informés ?
- Oui ! On s’est rendu compte qu’il existait plein de dispositifs en France. Chacun d’eux est tout à fait performant, mais un chef d’entreprise n’en a pas forcément la connaissance. Il y a trop d’informations, il n’a pas le temps d’aller chercher toute l’information dont il a besoin. La Banque de France met à sa disposition sa connaissance de tous ces dispositifs. En prenant le temps de rencontrer le correspondant TPE de la Banque de France, le chef d’entreprise aura en face de lui une personne qui aura fait en amont le travail de s’informer de tout ce qui existe. Le correspondant TPE ne se substitue pas aux dispositifs en question, mais oriente l’entreprise vers ceux susceptibles de répondre à sa problématique. Jusqu’à maintenant, la Banque de France traitait les entreprises qui avaient une taille supérieure, aujourd’hui elle met à disposition des TPE de l’écoute et de l’orientation. C’est une nouveauté !
 
- Vous évoquez l’isolement des chefs d’entreprise. Comment faites-vous ce constat ?
- Ce n’est pas nous qui faisons ce constat, mais les organismes professionnels. Un chef d’entreprise, qui est tout seul ou peu aidé, n’a pas à sa disposition des services qui lui apportent toute l’information. C’est parfois utile d’avoir un facilitateur, quelqu’un qui met à sa disposition, directement, de l’information vérifiée et utile. C’est la nouvelle mission que s’est fixée, fin 2016, la Banque de France. Nous essayons de la mettre en place sur tout le territoire, y compris dans les DOM (Déplacement d’Outre-Mer).
 
- Comment un chef d’entreprise peut-il joindre ce correspondant TPE ?
- Nous essayons d’être modernes. Nous disposons d’un numéro Vert national où, en indiquant son département, une entreprise est mise directement en communication avec le correspondant TPE. On peut également le joindre par Internet. Ces moyens évitent de se déplacer dans un premier temps. S’il y a besoin de rencontrer le chef d’entreprise, un rendez-vous est, alors, pris.
 
- Quels sont les premiers besoins des TPE corses ?
- En 2017, première année de mise en place du dispositif, les entreprises, qui sont venues nous voir, avaient plutôt des problématiques de difficultés de financement. Nous étions, de ce fait, dans notre rôle traditionnel. L’idée, je le répète, est de ne pas se cantonner uniquement à cela, le spectre est très large et concerne toute la vie d’une entreprise depuis sa création jusqu’à des choix d’orientation et de croissance.
 
- Quelle est la situation des TPE corses ? Sont-elles majoritairement en difficulté ?
- Non ! Ce n’est pas le constat que nous avons fait dans notre étude annuelle. Parmi les entreprises que nous interrogeons tous les ans pour savoir comment s’est passée l’année écoulée et comment elles envisagent 2018, le constat sur les TPE est moins positif que le constat global sur l’ensemble du tissu entrepreneurial, mais les TPE ne sont pas, non plus, franchement à contre-courant. Globalement, le tissu TPE a une bonne tenue et n’est pas en difficulté, même s’il peut y avoir des TPE en difficulté particulière. C’est celles-là qu’il faut aider parce que notre rôle est de faire en sorte que l’économie aille bien et que les acteurs puissent trouver les bons appuis pour continuer à se développer.
 
Propos recueillis par Nicole MARI.
 
En pratique :
 
Un service gratuit et confidentiel : 0 800 08 32 08 (Service et appels gratuits).
Une adresse mail par département : TPEnumérodedépartement@banque-france.fr
Exemple : TPE2B@banque-france.fr
 

Op@le : L’outil de positionnement et d’analyse en ligne des entreprises