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En Corse, les pharmacies sensibilisent à la consommation d’anxiolytiques et de somnifères


le Dimanche 4 Mai 2025 à 13:26

Alors que la France est le 2ème pays européen le plus consommateur de benzodiazépines, l’ANSM a lancé une campagne de sensibilisation au bon usage de ces médicaments. Au quotidien, les pharmaciens s’astreignent déjà à informer les patients des risques de dépendance et d’effets secondaires.



(Photo d'illustration)
(Photo d'illustration)
Ce sont des médicaments à prendre avec une grande précaution. Il y a quelques jours, l’Agence Nationale de Sécurité du Médicament (ANSM) a lancé une campagne de sensibilisation au bon usage des anxiolytiques et des somnifères. La France est en effet le 2ème pays le plus consommateur de benzodiazépines en Europe, avec plus de 9 millions d’habitants qui s’en sont vus administrer en 2024. « Or il y a des précautions d'usage parce que ce sont quand même des produits avec beaucoup d’effets secondaires et surtout beaucoup de risques de dépendance », souligne Sandrine Leandri, présidente régionale de l’Union des Syndicats de Pharmacies d’Officine (USPO) et pharmacienne à Ajaccio. 
 
Dans la même optique que la campagne de l’ANSM, dans les officines corses, les pharmaciens sensibilisent chaque jour les patients à l’utilisation de ces produits particuliers. « Le risque de dépendance existe, donc une partie de notre travail est effectivement de sensibiliser les gens à la prise d'un somnifère. Est-ce que c'est bien adapté ? Est-ce qu’il n'y a pas autre chose qui serait mieux ? Pour les problèmes de sommeil, il existe quand même plein d'autres choses à mettre en place à commencer par de bonnes règles hygiéno-diététiques qui sont essentielles pour ce type de problème. Pour ce qui est du stress, de l'anxiété, c'est pareil il y a plein de petits trucs qui peuvent être faits et utilisés pour éviter prise de médicaments », explique Sandrine Leandri, « Dans les officines nous accompagnons les personnes souffrant d’anxiété ou de troubles du sommeil en les questionnant pour savoir quel type de problème elles expérimentent, et en leur conseillant plein de petites choses pour y remédier, comme ne pas prendre de café l’après-midi ou éviter les écrans le soir dans le cas de troubles du sommeil ». 
 
Les pharmaciens s’astreignent aussi à mettre en exergue l’importance de limiter l’utilisation de ces médicaments dans la durée. « Il faut en prendre le moins possible, aussi bien la quantité que la durée. Comme tous les médicaments, il faut prendre uniquement quand c'est nécessaire », appuie la présidente de l’USPO en s’alarmant : « Aujourd'hui, on voit quand même énormément de gens qui ne peuvent plus dormir sans un somnifère. Mais ces médicaments occasionnent de nombreux effets secondaires comme des pertes de mémoire. Dans le cas de personnes âgées, le risque de chute durant la nuit est aussi accru. Nous essayons donc de sensibiliser les patients au fait de ne pas prendre trop longtemps ces et nous notre conseil va être de dire de faire attention, que peut-être un demi cachet suffit ». 
 
En insistant sur le fait qu’elle « ne veut pas jeter la pierre aux médecins », la pharmacienne constate que la prescription de ces produits est aujourd’hui « assez facile » pour répondre à des troubles de sommeil ou à de l’anxiété. Une problématique que l’ANSM présente comme un véritable enjeu de santé publique. « Je pense qu'on s'est enfin rendu compte du problème », note Sandrine Leandri en martelant encore : « Il faut absolument faire de la prévention pour expliquer aux gens attention quand on commence à prendre ce type de médicament il y a un risque de dépendance dès le premier cachet ».