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Emploi en Corse : les entreprises prévoient moins d’embauches en 2025


Léana Serve le Jeudi 17 Avril 2025 à 19:38

Selon la dernière enquête de France Travail, les intentions d’embauche des entreprises corses sont en recul pour 2025. Si la tendance est à la baisse, la dynamique insulaire reste plus soutenue qu’ailleurs en France, portée par le poids du tourisme et les besoins saisonniers.



France Travail a présenté les résultats de son enquête sur les BMO ce mardi
France Travail a présenté les résultats de son enquête sur les BMO ce mardi

Le marché du travail insulaire se redessine. France Travail a présenté ce mardi les résultats de son enquête annuelle sur les besoins en main-d’œuvre des entreprises, c’est-à-dire le nombre d'emplois qui devraient être pourvus cette année en Corse. Une enquête qui permet de comprendre la tendance qui s’exerce sur le territoire. “L’objectif, c’est que les entreprises se positionnent pour l'année à venir sur leurs intentions d'embauche”, explique Marie Mondoloni, responsable du service statistiques, études et évaluations pour France Travail. “Avec cette étude, on obtient une visibilité sur l'évolution des recrutements dans la région, et on a une déclinaison par secteur d'activité, par métier et également par bassin d'emploi.” Au total, ce sont 3 700 entreprises qui ont été questionnées, et les résultats indiquent que 24 445 emplois pourraient être proposés cette année. Un chiffre en baisse par rapport à l’année précédente.

En un an, le nombre d’intentions d’embauche a diminué de 10,1 %, soit 2 700 projets de moins. Néanmoins, ce taux reste moins marqué qu’au niveau national, où les intentions d’embauche ont baissé de plus de 12 %. Si les entreprises ont moins l’intention d’embaucher, c’est principalement lié au contexte actuel. “Au regard du contexte économique, qui est plutôt délicat, et de l'incertitude dans laquelle on nage en ce moment, les entreprises ont du mal à anticiper un volume important, étant donné la prise de risques que cela représente à l'heure actuelle”, indique Marie Mondoloni. “Bien sûr, il y a d’autres phénomènes à mettre en exergue, mais pour le moment, les entreprises sont plutôt en stand-by par rapport au contexte géopolitique plutôt instable que l'on observe.” Au niveau des secteurs, le bâtiment est celui qui va le moins embaucher cette année, avec une baisse de 35 %, contre seulement 5 % dans d’autres secteurs, comme le commerce.


Une économie marquée par la saisonnalité

De par son aspect touristique, la Corse est l’une des régions de France où les emplois saisonniers sont le plus recherchés, avec 61 % des intentions d'embauche, contre seulement 31 % au niveau national. “Le secteur des services est celui qui recherche le plus, avec près de deux tiers des intentions d’embauche”, précise Marie Mondoloni. “On voit vraiment que c’est en lien avec la structure de notre tissu économique insulaire, puisque c'est une économie très présentielle, et le tourisme est très prégnant sur notre économie. On retrouve ensuite le secteur du commerce, le secteur de l’agroalimentaire et de l'agriculture, et enfin la construction et l'industrie manufacturière.”
 

Parmi les dix métiers rassemblant le plus grand nombre de projets de recrutement, les quatre premiers concernent la majorité des emplois pouvant être effectués en saison : employé en hôtellerie (86 %), serveur de café - restaurant (85 %), aide de cuisine et employé polyvalent de la restauration (85 %) et cuisinier (83 %).


Un marché de l’emploi tendu pour certains profils qualifiés

Cette année, les entreprises anticipent des difficultés moins importantes pour recruter. “Il faut croiser ces résultats avec le fait que les difficultés de recrutement sont moins marquées”, précise Marie Mondoloni. “De ce fait, on a 56 % des projets qui sont jugés difficiles en 2025, alors qu'on était à 67 % l’année dernière.” Pour France Travail, les projets jugés difficiles sont des projets pour lesquels les entreprises rencontrent des obstacles au recrutement, liés à un manque de candidats qualifiés, à des conditions de travail peu attractives ou encore à des zones géographiques isolées.
 

Néanmoins, le chômage reste à la baisse (6,4 % au quatrième trimestre de l’année 2024, soit - 0,2 points sur un an), ce qui “accroît les difficultés en termes de recrutement”. “On peut penser qu'il y aura peut-être un peu moins de tensions sur le marché du travail, mais c'est à pondérer, puisque sur les métiers qualifiés, on observe malgré tout qu'il reste des tensions marquées”, déclare Marie Mondoloni. Parmi les métiers concernés : maçon, viticulteur ou encore agriculteur. “Il faut maintenant voir comment la conjoncture va évoluer. Actuellement, on a une baisse des intentions d'embauche, en corrélation avec la conjoncture économique qui est assez mauvaise, mais la situation évoluera peut-être.”