EN IMAGES - Ajaccio : le nouvel hôpital livré en mai 2022

Sur les hauteurs du Stiletto, les 60 000 mètres carrés du nouvel hôpital en imposent. Six ans après la pose de la première pierre, l’établissement est désormais presque prêt. « Les travaux seront terminés fin décembre, mais il restera des réglages à réaliser, nettoyer les locaux, faire les essais de désenfumage… », détaille Michel Filleul, directeur du plan et chef de projet de la construction du nouvel hôpital. Ces opérations devraient prendre encore six mois, ce qui laisse espérer une ouverture au public d’ici « fin mai, début juin 2022 ».

Avant même de pénétrer dans le chantier, Michel Filleul tient d’emblée à expliquer ces délais. Le chef de projet refait l’historique. « Nous avons signé le marché au 1er janvier 2014. Pendant les études, nous avons nettoyé le terrain qui était une grosse décharge automobile. Les vrais travaux ont débuté en 2015, pour 38 000 mètres carrés au départ. » Le projet a donc été retravaillé en cours de route, avec l’ajout, par exemple, d’un internat et d’une maison des familles. Puis la crise sanitaire s’est déclarée et a, elle aussi, retardé le chantier.
 
Aux plus impatients, Michel Filleul pourrait répondre que c’est le prix de la qualité. Cela fait 36 ans que cet architecte participe à la construction d’hôpitaux. Et celui-ci le rend particulièrement enthousiaste. « C’est le plus beau et le plus travaillé fonctionnellement », se félicite-t-il. Dès l’entrée, c’est l’impression d’espace et de modernité qui prédomine. L’odeur de peinture fraîche est  encore présente dans le dédale de couloirs. Du mobilier est disposé çà et là, et des plastiques entourent les matériels. « Tout est neuf et dernier cri », commente le chef de projet. Comme le caisson hyperbare ou les négatoscopes numériques - des écrans lumineux pour l’examen des radiographies - qui équipent plusieurs salles. Pas de lits encore pour l’instant, sauf dans la chambre témoin. S’il se murmure qu’ils seront moins nombreux que dans la précédente structure, Michel Filleul se veut rassurant : « Il y aura bien plus de lits dans le nouvel hôpital ». Il n'a cependant pas été possible, pour l'heure, d'avoir des chiffres définitifs. 

À côté de ce bâtiment flambant neuf, l’hôpital de la Miséricorde semble d’un autre temps. « Ici, c’est un hôpital normal », contrairement à l’actuel, qui date de 1959. La nouvelle structure, elle, répond à toutes les normes actuelles. Elle est certifiée « Haute Qualité Environnementale » grâce à son système d’isolation et ses panneaux solaires - deux mille mètres carrés. La sécurité sanitaire est évidemment au coeur de son fonctionnement, avec pas moins de 57 pièces dédiées au traitement de l’air, une par secteur, pour éviter tout risque de propagation en cas de contamination. Et tout cela a un coût. 130 millions, financés par l’État. Malgré le redimensionnement du projet, Michel Filleul assure que l’enveloppe initiale ne s’est pas alourdie en cours de route.
 
Tous les vendredis, des visites sont organisées par service. D’ici peu, le chef de projet se chargera aussi faire le tour du propriétaire à des représentants des usagers et de l’administration. Et deux mois avant l’ouverture, c’est tout le personnel qui pourra commencer à découvrir les nouveaux locaux. Une manière de s’approprier les lieux, et de tempérer les éventuelles réticences. Car l’emménagement va de pair avec une réorganisation des services, regroupés par pôles. « Polyvalence » et « adaptabilité » sont les maîtres-mots de la nouvelle structure. « On a cherché à avoir un hôpital évolutif. D’ailleurs, des extensions sont possibles », indique Michel Filleul. Une fois la construction totalement achevée, c’est d’ailleurs un nouveau chantier qui débutera, juste à côté, celui de l’hôpital Eugénie.