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EHPAD Bocognano à Bastia : Vives critiques de la CGT, réplique de la directrice !


Philippe Jammes le Vendredi 13 Mars 2020 à 19:45

A l’appel de la CGT, un rassemblement a eu lieu ce vendredi matin devant l’EHPAD Bocognano à Bastia.



 Dans un tract rendu public mercredi, la CGT de Haute Corse, émettait de vives critiques sur la directrice de l’EHPAD Bocognano* à Bastia. « Stop au harcèlement. Il est urgent de mettre fin aux graves et dangereux agissements de la directrice Mme Gamonet » était-il écrit dans l’intitulé du tract .
Ce vendredi matin, une quarantaine de personnes s’est rassemblée devant le dit EHPAD pour soutenir les salariés. Parmi ces personnes, du personnel de l’établissement en arrêt maladie ou des anciens salariés mais aussi des membres de la famille de pensionnaires de l’EHPAD.
Tous ont apporté un témoignage sans pitié contre la directrice en place depuis  2013, déplorant sa façon d’agir, de se comporter vis-à-vis de son personnel voire des patients. «Il y a un harcèlement constant de la directrice vis-à-vis de son personnel » explique Chloé, une ancienne aide-soignante. « Sans aucune raison elle a voulu me pousser à la démission et m’a proposée une rupture conventionnelle. J’ai eu de la chance de trouver un nouvel emploi, sinon j’aurais du me mettre en maladie comme d’autres qu’elle pousse à démissionner. La semaine dernière c’est une secrétaire administrative qui en a fait les frais».
Les autres, ce sont notamment des infirmières. «Nous sommes deux infirmières et travaillons en binômes » soulignent Marion et Marlène. «Depuis 3 semaines la pression monte crescendo. Elle est omniprésente derrière nous comme pour nous pousser à l’erreur. Il y a du harcèlement moral, des propos humiliants et des remarques désobligeantes devant le personnel, les résidents et leur famille, du stress en continu. On a fini par se mettre en maladie. Le personnel reste souvent silencieux par crainte de représailles et c’est difficile de faire remonter le problème car même les délégués du personnel sont dans la crainte».
Autre témoignage à charge pour la directrice, celui d’une ancienne coiffeuse qui venait régulièrement à l’EHPAD pour coiffer les pensionnaires. « Elle me mettait constamment les bâtons dans les roues. Et un jour elle m’a dit de dégager ».
Anthony, le podologue, ne souhaite lui plus intervenir dans l’établissement. «Si des patients me le demandent je peux venir, sinon je ne veux plus mettre les pieds dans cet établissement. J’ai été témoin d’actes incroyables que cette dame se permettait d’avoir dans son environnement. ».
Jean-Pierre Battestini de la CGT Haute-Corse demande aujourd’hui que les pouvoirs publics prennent le dossier en main. « Nous avons demandé audience au préfet, nous souhaitons que l’ARS, la DIRECCTE, convoquent le conseil d’administration de l’EHPAD pour faire cesser les agissements de ce triste personnage. Les faits dénotent d’une personne narcissique perverse car elle se félicite lorsqu’elle met à la porte de jeunes infirmières. Elle fait régner la terreur au sein de son personnel qui n’ose pas bouger par peur d’être licencié. A ce jour près d’un quart du personnel est en arrêt maladie et pas moins d’une vingtaine de salariés ont du quitter l’établissement au cours des 4 dernières années, victimes du comportement brutal de Mme Gamonet. En cette période très troublée, le personnel d’un tel établissement doit pouvoir travailler dans la sérénité, la confiance  et ce n’est pas le cas. Elle fait des dégâts humains, c’est inacceptable. Il est inconcevable qu’elle continue de diriger la structure. Et les conséquences de cette gestion calamiteuse ont également des répercussions sur la vie des résidents, leur famille et la viabilité de la structure. De nombreux lits de l’EHPAD ne sont pas occupés à cause de cette gestion brutale, qu’elle qualifie de rigueur, l’imposant aux différents acteurs de l’établissement ».  
 
*Contactée, la direction de l’établissement nous a répondu via un communiqué ci-dessus :

« L’Union Départementale CGT de Haute Corse a pris l’initiative de diffuser un tract, notamment par voie de presse dont le contenu porte sur des accusations très graves concernant la direction de notre établissement, voire diffamatoires et injurieuses s’agissant de sa directrice en la personne de Madame Christine GAMONET nommément citée dans ce document.
Document dont le public visé était invité à télécharger.
Il nous apparaît impératif d’apporter réponse et éclaircissements suivants s’agissant des assertions et accusations contenues et relatées dans ce document.
Selon le syndicat CGT la directrice de l’EHPAD serait l’auteure de faits de harcèlement au travail à l’égard de son personnel qui serait victime d’une « forme violente de management » qui s'exerçait par « la violence et par la peur » et entraînerait « une détresse extrême du personnel ».
Le syndicat CGT prêtant des propos à la direction qui seraient susceptibles de caractériser la situation dénoncée.
Citant en exemple s’agissant de ces accusations le cas de deux infirmières qui « auraient craqué » et celle d’une secrétaire administrative qui ferait l’objet « d’une mise à pied sans justification. »
Que toujours selon les propos tenus dans le tract du syndicat CGT cette situation aurait des conséquences manifestes sur l’effectif et la situation de santé du personnel puisqu’il est prétendu que « près d’un quart du personnel est en arrêt maladie » et « 30 salariés ont du quitter l’établissement ces dernières années ».
Situation qui selon le syndicat CGT aurait encore des « répercussions sur la vie des résidents et la viabilité de la structure »
La direction entend rappeler au personnel s’agissant de ces accusations mensongères et injurieuses, plus particulièrement s’agissant de la personne de Madame Christine GAMONET qualifiée notamment dans ce tract « d’incompétente » et « d’odieux personnage  ce qui suit :
Qu’elle a toujours été soucieuse du bien être du personnel de l’établissement, de la qualité de vie au travail du personnel  ainsi que de la prise en charge optimale des résidents qu’il héberge.
Qu’il en est de même s’agissant de sa viabilité et de la qualité de l’accueil réservé aux résidents.
Et ce plus particulièrement dans le cadre du management du personnel de l’établissement et de sa gestion s’agissant notamment de la question relative au taux d’occupation.
Qu’elle tient à rappeler que l’établissement a toujours été doté de représentants du personnel, aujourd’hui de membres du CSE ainsi que de représentants syndicaux, qu’il fait l’objet d’un contrôle régulier de la part des autorités de tutelle et des services de la santé au travail.
A aucun moment et notamment dans le cadre de la direction de cet établissement par Madame Christine GAMONET, depuis 2013, sa gestion et plus particulièrement celle du personnel n’a été mise en cause et des infractions relevées, plus particulièrement s’agissant de la santé et de la sécurité au travail.
Que s’agissant des personnels visés dans le tract du syndicat CGT, il s’agit en l’occurrence de personnels qui font l’objet de rappel à l’ordre et ou de procédure disciplinaire relativement notamment à un défaut de respect par ledit personnel de son obligation de santé et de sécurité au travail telle que prévue à l’article L 4122-1 du code du travail.
En rien l’exercice par la direction de ses prérogatives impérieuses s’agissant du comportement fautif constaté et reproché à ce personnel n’est susceptible d’être constitutif d’acte de harcèlement au travail ou de management déviant.
En rien au demeurant les propos qui sont prêtés à Madame Christine GAMONET n’ont été tenus par cette dernière à l’égard de tout ou partie du personnel de l’établissement, notamment dans le cadre de l’exercice de son pouvoir disciplinaire.
Le contenu de ce tract, injurieux et gratuit est indigne d’un syndicat représentatif dont la direction estime qu’il est ainsi très éloigné de sa mission et de son objet tel que notamment défini par les dispositions de l’article L 2131-1 du code du travail.
Il porte par ailleurs atteinte outre à la direction de l’établissement, à sa réputation et à celle de son personnel, ainsi qu’à la pérennité de son fonctionnement.
Tel est le correctif nécessaire à apporter à ce tract s’agissant de son contenu fallacieux, diffamatoire et injurieux ».
 
 
 


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