Le 23 avril 2013, à l’issue de trois mois de débats houleux au sein de l’hémicycle, le texte porté par Christiane Taubira, alors garde des Sceaux, ouvrait le mariage et l'adoption aux couples du même sexe. La France devenait le 9e pays européen à autoriser le mariage homosexuel avec cette loi promulguée par le président de la République, François Hollande, le 17 mai de la même année.
Dix ans plus tard, d'après l'Insee, 70 658 couples homosexuels sont mariés en France avec selon les années des chiffres assez variés. Toujours selon les données de l'Institut de statistiques, ces unions représentent environ 3 % de l’ensemble des mariages civils prononcés durant les dix dernières années. Une part à peu près constante depuis la promulgation de la loi.
Par ailleurs, si le Pacs (pacte civil de solidarité) est moins fréquent que le mariage chez les couples hétérosexuels, les couples homosexuels semblent le privilégier. Depuis 2017, le nombre de pacs est plus important que le nombre de mariages pour les couples de même sexe.
Et en Corse ?
Pour la Corse, l’INSEE dispose de données précises jusqu’en 2021. Ces dernières révèlent qu'une vingtaine de mariages sont célébrés chaque année sur l'île.
Un chiffre stable qui a cependant, comme à l’échelle nationale, connu une baisse en 2020 à cause du Covid.
En tout, depuis le premier mariage entre deux hommes célébré le 15 juin 2013 à Venzolasca, ce sont 168 couples du même sexe qui se sont dits "oui" sur l'île, ce qui représente 1,6% des unions, contre 3,2% à l'échelle nationale.
En Corse, selon plusieurs témoignages, malgré des évolutions, vivre son homosexualité reste difficile. "Ici c'est difficile de vivre son homosexualité sans se cacher" confie S., jeune homme bastiais de 19 ans qui a quitté l'ile pour faire des études sur le continent. "Ici tout le monde se connaît, juge, parle. Même s'il est dur de cacher son orientation sexuelle, il vaut mieux surtout quand on est jeunes, car on ne peut pas la vivre librement. Il y a encore beaucoup de moqueries, qui vont parfois jusqu'aux insultes ...rien à voir avec Paris où je vis depuis plus d'un an."
Même s'il y a une "meilleure acceptation de l'homosexualité depuis quelques années", la proximité des habitants et "l'environnement très conservateur et catholique" poussent de nombreux jeunes à partir couples observe S. et à vivre leur amour ou "simplement leur vie" en toute discrétion.
Le constat n'est pas tout à fait le même pour Aurélien "je vis mon homosexualité ouvertement depuis 12 ans en Corse et les mentalités ont évolué, malgré certains rires moqueurs d’une certaine jeune génération qui subsistent." Selon lui "il est important d’assumer qui l’on est pour attirer le respect."
Le trentenaire s'est marié en juin 2022 à Bastia avec son compagnon, "Tout s’est bien passé lors de notre mariage, même si c’était une première pour certains prestataires, nous n’avons pas eu à faire face à des comportements inappropriés." observe le jeune marié " Nos amis étaient fous de joie pour nous et ont activement aidé à l’organisation du plus beau jour de notre vie." Pour lui, en 2023, il ne faut même plus parler d’acceptation "car il est évident qu'aujourd'hui chacun puisse jouir de ses libertés les plus intimes."
Dix ans plus tard, d'après l'Insee, 70 658 couples homosexuels sont mariés en France avec selon les années des chiffres assez variés. Toujours selon les données de l'Institut de statistiques, ces unions représentent environ 3 % de l’ensemble des mariages civils prononcés durant les dix dernières années. Une part à peu près constante depuis la promulgation de la loi.
Par ailleurs, si le Pacs (pacte civil de solidarité) est moins fréquent que le mariage chez les couples hétérosexuels, les couples homosexuels semblent le privilégier. Depuis 2017, le nombre de pacs est plus important que le nombre de mariages pour les couples de même sexe.
Et en Corse ?
Un chiffre stable qui a cependant, comme à l’échelle nationale, connu une baisse en 2020 à cause du Covid.
En tout, depuis le premier mariage entre deux hommes célébré le 15 juin 2013 à Venzolasca, ce sont 168 couples du même sexe qui se sont dits "oui" sur l'île, ce qui représente 1,6% des unions, contre 3,2% à l'échelle nationale.
En Corse, selon plusieurs témoignages, malgré des évolutions, vivre son homosexualité reste difficile. "Ici c'est difficile de vivre son homosexualité sans se cacher" confie S., jeune homme bastiais de 19 ans qui a quitté l'ile pour faire des études sur le continent. "Ici tout le monde se connaît, juge, parle. Même s'il est dur de cacher son orientation sexuelle, il vaut mieux surtout quand on est jeunes, car on ne peut pas la vivre librement. Il y a encore beaucoup de moqueries, qui vont parfois jusqu'aux insultes ...rien à voir avec Paris où je vis depuis plus d'un an."
Même s'il y a une "meilleure acceptation de l'homosexualité depuis quelques années", la proximité des habitants et "l'environnement très conservateur et catholique" poussent de nombreux jeunes à partir couples observe S. et à vivre leur amour ou "simplement leur vie" en toute discrétion.
Le constat n'est pas tout à fait le même pour Aurélien "je vis mon homosexualité ouvertement depuis 12 ans en Corse et les mentalités ont évolué, malgré certains rires moqueurs d’une certaine jeune génération qui subsistent." Selon lui "il est important d’assumer qui l’on est pour attirer le respect."
Le trentenaire s'est marié en juin 2022 à Bastia avec son compagnon, "Tout s’est bien passé lors de notre mariage, même si c’était une première pour certains prestataires, nous n’avons pas eu à faire face à des comportements inappropriés." observe le jeune marié " Nos amis étaient fous de joie pour nous et ont activement aidé à l’organisation du plus beau jour de notre vie." Pour lui, en 2023, il ne faut même plus parler d’acceptation "car il est évident qu'aujourd'hui chacun puisse jouir de ses libertés les plus intimes."