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Des Actes Pour Bastia soutient personnels et syndicats de la Direction des Finances Publiques


le Dimanche 21 Janvier 2018 à 22:32

Jean Zuccarelli et l'association "Des Actes Pour Bastia" apportent leur soutient aux personnels et syndicats de la Direction des Finances Publiques de la Haute-Corse



Nous réaffirmons notre soutien aux personnels et syndicats de la Direction des Finances Publiques de Haute Corse dans leur mouvement contre les suppressions d'emplois à Bastia, et la perte du service recouvrement de la taxe d'aménagement. Situation d'autant plus inacceptable que la Corse est la seule région concernée par un tel déplacement et que Bastia est aujourd'hui menacée de déclassement par la mise en place de la Collectivité Unie. - de reconsidérer sa position et d'étudier toutes propositions visant à pérenniser les effectifs à Bastia et notamment celle visant à implanter un service à compétence inter-régionale ou nationale,
- de s'engager à préserver dans la durée les centres régionaux et à ne pas aggraver le déséquilibre existant entre Bastia et Ajaccio.

Elus communistes du conseil municipal de Bastia

Cette année, le gouvernement a décidé de supprimer 1900 emplois au sein du ministère des Finances, dont 13 en Haute-Corse. Ces suppressions résultent des choix politiques et budgétaires du gouvernement Macron-Philippe qui envisage de supprimer 120 000 emplois de fonctionnaires sur le quinquennat (50 000 pour l'Etat et 70 000 pour les collectivités territoriales). La politique d'austérité du gouvernement envisage par ailleurs, sur la même période, de réduire de 60 milliards d'euros la dépense publique.

La Corse n'échappe pas aux conséquences de cette politique. Plus grave, elle est prise en tenaille entre le gouvernement et la majorité territoriale nationaliste.

D'un côté, le gouvernement a mis en place un comité baptisé "Comité d'Action Publique 2022" (CAP 22) chargé de définir une stratégie dont l'objectif est clairement affiché: "le comité pourra notamment proposer des transferts entre les différents niveaux de collectivités publiques, des transferts au secteur privé, voire des abandons de missions. L'objectif étant de proposer des réformes structurelles et de transformation à l'horizon 2022 pour faire des économies significatives et durables sur l'ensemble du champ des administrations publiques".

De l'autre côté, la majorité territoriale nationaliste repose sur un "accord stratégique" revendiquant "une autonomie de plein droit et de plein exercice" caractérisée, notamment, par la "dévolution du pouvoir administratif" favorisée par "la disparition des doublons avec l'administration de l'Etat afin de constituer une administration territoriale unique". Cette revendication signifie la fin des deux départements de Corse comme cadre administratif de l'organisation de l'Etat, la disparition de la Préfecture de Haute-Corse et de tous les services de l'Etat en Corse qui ne relèvent pas du domaine régalien (police, justice, armée, affaires étrangères).

Déjà, la Collectivité unique entraîne la disparition de la Paierie départementale de Haute-Corse et de 13 emplois. Si les Services départementaux d'incendie et de secours (SDIS) conservent une organisation opérationnelle départementale, les ordonnances ont envisagé la fusion régionale des services administratifs en un Etablissement Public de Coopération Intercommunale. Combien de "doublons" seront supprimés? Idem pour la fusion des Offices Publics de l'Habitat (HLM) 2A et 2B. Avec la dévolution du pouvoir administratif à la Collectivité unique, des milliers d'emplois seraient menacés. Les élus communistes ont demandé et obtenu la création d'une commission du conseil municipal chargée de recenser tous les services et emplois publics sur Bastia: ils veulent faire la transparence sur leur situation en entendant les personnels concernés.

Dans son discours d'investiture, Gilles Simeoni entend inscrire la Corse dans la stratégie CAP 22 lorsqu'il déclare: "Emmanuel Macron s'est fixé comme objectifs de mettre en place un pacte girondin, de modifier profondément les paradigmes de l'action publique, de modifier le visage et les structures de la France..." Il répond positivement à la proposition du premier ministre qui "considère que la Corse peut être un terrain d'application privilégié du pacte girondin voulu par le président de la République".

Au fond, les revendications nationalistes dites "fondamentales" (statut de résident, coofficialité obligatoire, amnistie des prisonniers "politiques") sont un rideau de fumée masquant les convergences libérales entre Emmanuel Macron et Gilles Simeoni. Le mouvement des agents des Finances publiques est le premier acte de résistance à ce pacte libéral.