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Dernier coup de manivelle à I Cateri pour Eric Fraticelli : « Tourner un film c’est comme monter sur le ring ! »


Laurent Hérin le Mercredi 9 Septembre 2020 à 14:20

L’acteur Éric Fraticelli vient de mettre le dernier coup de manivelle, à I Cateri, en Balagne, au tournage de son premier long métrage en tant que réalisateur : « Permis de construire ». Une comédie entièrement tournée sur l’île avec un casting de choix. CNI l’a rencontré pour l’occasion.



Eric Fraticelli sur le tournage de « Permis de construire »
Eric Fraticelli sur le tournage de « Permis de construire »
Jeudi dernier, à 3 jours de la fin du tournage de Permis de Construire, c’est Michel Ferracci qui nous accueille. Égal à lui-même, enjoué, motivé, il croit à ce projet. Acteur mais également co-producteur sur le film, il avoue son plaisir d’avoir participé à cette aventure : « On s’est régalé, on se régale encore. Bien sûr, c’est du boulot. Le tournage était intense mais on n’a pas oublié de rire ! » glisse-t-il alors qu’il vient de faire une farce par texto à un des régisseurs, en se faisant passer pour quelqu’un d’autre.
La macagna est de rigueur sur ce tournage, c’est d’ailleurs le nom du bar ou sont tournées certaines scènes dont celle de ce jeudi 3 septembre. C’est derrière ce décor créer pour l’occasion dans le village de I Cateri que l’on rejoint Éric Fraticelli. Les traits tirés mais le sourire au lèvre, il nous accorde quelques minutes avant de tourner une scène avec Didier Bourdon.
 
- Éric, vous avez décidé de tourner en Corse ?
- Ça ne s’est pas vraiment fait comme ça. Au début, les producteurs – de Marvelous productions – m’ont proposé le pitch d’une histoire qui se déroule effectivement pour partie en Corse. Quand j’ai accepté le projet, j’ai insisté pour que toutes les scènes soient tournées sur l’île. Et avec un maximum de techniciens corses ! Je n’imaginais pas le projet autrement. Je connais ce milieu du cinéma qui a tendance à être très centralisé sur Paris. Or, je voulais que la Corse ait un vrai rôle dans le film. Il ne fallait pas tricher.
 
- C’est votre premier film en tant que réalisateur…
- Oui. Je suis comédien et j’ai déjà mis en scène une pièce de théâtre (Le Clan) mais je n’avais jamais dirigé un long métrage. C’est une nouvelle expérience et je peux vous dire que c’est du boulot ! On est tout le temps sur le pont. Je compare ça à un match de boxe, les coups inclus [rires]. Il faut bien s’entraîner, se préparer, c’est la phase de scénario et de pré-production. Il faut ensuite monter sur le ring, c’est le tournage. Et le combat n’est pas fini ! Je vais entrer en montage puis il y aura toute la partie accompagnement de la sortie…mais on n’en est pas encore là !
 
- Votre expérience d’acteur a été utile ?
- Je peux dire que je connais le métier pour avoir tourner dans des courts, des longs, des séries et par mon expérience sur scène aussi. Je regarde toujours comment ça se passe sur un tournage, je suis curieux. Je pense d’ailleurs que j’étais plus à l’aise dans la direction d’acteurs, dans les orientations à prendre, dans un rôle de chef d’orchestre. Pour la technique par exemple que je connais moins, j’ai fait confiance à l’équipe qui m’accompagne. Et je ne tournais pas Tenet non plus ! [rires] Ils ont fait un super boulot. C’est important de travailler avec de bons collaborateurs. Ce qui compte dans mon film c’est l’humain, l’histoire…et la Corse bien-sûr !
 
- Vous avez d’ailleurs rassemblé un sacré casting !
- Oui, j’ai eu la chance que des copains me disent ok tout de suite. J’avais déjà travaillé avec Didier [Bourdon, NDLR] sur une série mais pas assez longtemps. On était frustré. Là, on s’est bien rattrapé [rires]. Avec Simon Abkarian aussi. Je devais jouer à ses côtés dans Edmond mais ça ne s’est pas fait alors je suis content qu’il soit sur le projet. Avec lui, on sait où on va, c’est un grand professionnel. Mais il y a aussi Anne Consigny, Frédérique Bel, Laurent Gamelon, Michel que vous avez croisé, Didier Ferrari, Jef bien-sûr [Jean-François Perrone, NDLR], Philippe Corti ou encore Véronique Volta. Que des copains je vous dis !
 
- Et vous teniez à jouer et faire jouer des acteurs corses ?
- Evidement ! Pour les rôles des corses, il me fallait des acteurs du cru. Rien de pire que de forcer un accent. Ce n’est pas de la magie un rôle. Faites moi jouer un suédois, vous verrez le résultat ! [rires]
 
- On vous a proposé le pitch mais vous avez écrit le scénario ?
- Oui, c’est indissociable pour moi. Comme quand je prépare un sketch. Je l’écris, le répète, je le joue ensuite sur scène…et les gens rient ou pas mais je tiens à participer à tout le processus. Comme je serai présent pour le montage qui commence bientôt…
 
Le tournage s’est terminé ce samedi mais Eric n’a pas le temps de se reposer. Il attaque le montage avec Pascale Fenouillet, monteuse attitrée d’Eric Rochant (Les Patriotes, Möbius, Le Bureau des Légendes), cette fois sur Paris. Mais jamais très loin de cette Corse qu’il porte dans son cœur et dans ses rires.

Jour de tournage © Marvelous Productions - Photo : Angela Rossi
Jour de tournage © Marvelous Productions - Photo : Angela Rossi
Jour de tournage…

C’est un Éric Fraticelli très concentré qui regarde inquiet le ciel chargé de nuages en ce début d’après-midi. L’équipe est en place, prête à tourner. Tel un chef d’orchestre, il donne les dernières recommandations aux comédiens. Didier Bourdon vient d’arriver sur le plateau, il s’arrête dire un petit mot à chacun et saluer les techniciens.
Après plusieurs semaines de tournage, on sent que tout le monde se connaît, s’apprécie et qu’ils sont fiers d’avoir participé à cette aventure, de l’assistant déco au régisseur en passant évidemment par le réalisateur et sa troupe de comédien.nes.
Le silence est demandé sur le plateau pour tourner une deuxième prise. Éric et Didier sortent du café, à la recherche d’un certain "Hulk" tandis que Michel Ferracci, assis en face, leur répond en bégayant « qu’illlll nnnnne sait pas ».
Accessoiristes, costumiers viennent faire une dernière retouche sur le plateau, les techniciens se préparent à mettre en boîte la 3e prise. Là-haut, les nuages ont fait place à un grand soleil. De bon augure pour Éric et toute son équipe dans la dernière ligne droite de ce tournage estival.
 
Le pitch de « Permis de Construire » réalisé par Eric Fraticelli, produit par Marvellous production et distribué par Warner France :
« Dentiste à Paris, Romain vient de perdre son père qu'il n'a pas vu depuis des années. A sa grande surprise, ce dernier lui a laissé un terrain en héritage, ainsi qu'une dernière volonté : y faire construire la maison où il aurait aimé finir ses jours. Seul problème: ce terrain se situe en Corse. »