Délinquance à Bastia : Azzione Ghjuventù veut faire entendre la voix des jeunes des quartiers sud

Lisandru Callejon et Dylan Guarneri ont 14 ans et sont à la tête d’Azzione Ghjuventù, un collectif créé en janvier dernier après l’agression, dans les quartiers sud de Bastia, d’une personne âgée. Cette agression avait été suivie d’une manifestation de soutien.
Objectifs affichés par ce collectif d’adolescents, qui regroupe une dizaine de membres : dénoncer les problématiques rencontrées par cette jeunesse bastiaise, et plus particulièrement les faits de délinquance et de harcèlement. « Nous ne sommes pas tous des délinquants. C’est ce que veut montrer le collectif », argumente Lisandru Callejon, son président, qui entend alerter sur ce phénomène qu’il dit constater régulièrement.

À la table de la conférence de presse qui s’est tenue ce 30 avril, les deux jeunes racontent certains faits dont ils ont entendu parler : « Des personnes âgées se sont fait tirer des clémentines dessus. » Rapidement, le problème du harcèlement scolaire est évoqué. Dylan Guarneri explique : « Je connais beaucoup de personnes dans les collèges qui se font harceler et taper. On voudrait vraiment arrêter ça pour nos proches », avant de raconter qu’un « mal-être » est présent chez une partie de la jeunesse, mais aussi qu’il est compliqué de parler du harcèlement, par peur de représailles.
Au-delà du harcèlement et de la délinquance, le trafic de drogue et de stupéfiants est également mis en avant par le collectif Azzione Ghjuventù.
 
Des témoignages de collégiens habitant dans les quartiers sud de la ville, qui, loin d’être fatalistes, souhaitent avant tout se faire entendre à travers ce collectif :
« On essaye d’être sur le terrain, nous faisons du porte-à-porte pour présenter le collectif, et nous en parlons dans les collèges. Nous souhaiterions mettre en place des actions de prévention », explique son président, Lisandru Callejon, qui indique avoir également eu des contacts avec la majorité municipale, mais aussi avec des élus de l’opposition.
 
L’occasion pour lui d’évoquer une autre problématique rencontrée au quotidien : le manque d’infrastructures dans les quartiers sud de Bastia: « À Montesoro, nous n’avons pas grand-chose. Nous avons un city stade. Pour avoir plus d’activités, nous devons aller à l’Arinella ou à Furiani. Nous allons au parc, mais il n’y a pas d’activités. Il y a des jeux pour les plus petits, mais rien pour les plus grands, et c’est dommage », explique Lisandru Callejon, d’Azzione Ghjuventù, qui n’hésite pas à faire un parallèle avec les problèmes de délinquance qu’il constate : « Beaucoup de jeunes m’ont dit qu’ils étaient dans la délinquance car il n’y avait pas d’activités. “On n’a rien à faire, on s’ennuie, on fait des bêtises”, disent-ils. »

Azzione Ghjuventù espère se faire entendre par les autorités et les pouvoirs publics.

Le 3 mai, le collectif organisera un rassemblement contre le harcèlement devant la préfecture de la Haute-Corse.