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Décentralisation et crise COVID : Les présidents de régions, dont Gilles Simeoni, reçus à Matignon


Nicole Mari le Lundi 13 Septembre 2021 à 21:43

Le Premier ministre, Jean Castex, a reçu, lundi après-midi pendant deux heures à Matignon, les 14 présidents des Régions de France pour préparer le 17ème congrès qui se tiendra, en sa présence et celle du président du Sénat, le 30 septembre à Montpellier. Trois sujets ont été abordés : le projet de loi de décentralisation 3DS, la crise sanitaire et le soutien aux territoires ultramarins durement frappés. Comme promis, la présidente des Régions de France, Carole Delga, a redit la nécessité d’une autonomie progressive pour la Corse. Un point jugé « positif » par le président du Conseil exécutif de la Collectivité de Corse, Gilles Simeoni, qui a assisté à la réunion.



Conférence de presse des présidents de Régions de France à l'issue de la réunion avec Jean Castex à Matignon.
Conférence de presse des présidents de Régions de France à l'issue de la réunion avec Jean Castex à Matignon.
C’est une belle brochette de présidents de régions, dont certains candidats déclarés à l’élection présidentielle comme Valérie Pécresse et Xavier Bertrand, mais également Gilles Simeoni, président de l’Exécutif corse, qui a rencontré, lundi après-midi pendant plus de deux heures, à Matignon, le Premier ministre, Jean Castex, entouré de la ministre de la Cohésion des territoires, Jacqueline Gourault, et de la ministre du Travail, Elisabeth Borne. Le but était de formaliser les demandes en amont du 17ème congrès des Régions de France qui se tiendra le 30 septembre à Montpellier, en espérant que le Premier ministre, qui y est attendu avec le président du Sénat, Gérard Larcher, apportera des réponses précises. Trois sujets principaux ont focalisé les discussions a expliqué, à l’issue de la réunion, la présidente de Régions de France et présidente de la Région Occitanie, Carole Delga. D’abord, le projet de loi de décentralisation 3D, rebaptisé 3DS par le Conseil d’Etat pour « projet de loi relatif à la différenciation, la décentralisation, la déconcentration et portant diverses mesures de simplification de l’action publique ». Lors de son examen au Sénat en juillet dernier, le texte, censé donner plus de marges de manœuvres aux élus locaux, a été jugé « décevant et peu ambitieux » par la Haute-Chambre qui l’a largement remanié. Face au Premier ministre, les présidents de régions se sont tous fermement déclarés décentralisateurs et ont réaffirmé, d’une même voix, leurs attentes fortes d’une vraie loi de décentralisation et d’une réforme profonde de l’Etat. La présidente de l'Occitanie, Carole Delga, a tenu la promesse faite à Gilles Simeoni - qui a contribué à son élection à la tête de Régions de France - et s'est positionnée en faveur d'une autonomie progressive pour la Corse. Jacqueline Gourault a annoncé que l’examen du projet de loi par l’Assemblée nationale, prévu pour cette rentrée parlementaire, était reporté au 6 décembre.

Des questions concrètes
Sans surprise, les président des régions ont, ensuite, évoqué la situation sanitaire, économique et sociale liée à la crise COVID, notamment ses conséquences budgétaires pour les collectivités locales. Les régions, qui sont confrontées à de grandes difficultés financières, ont rappelé qu’elles ont du faire face, au-delà de l’impact sur l’économie, le social et les transports, à une hausse de leurs dépenses et à une baisse de leurs recettes. Elles attendent de l’Etat une aide à la hauteur des difficultés rencontrées. Idem pour le Plan de transition 2030, le gouvernement s’était engagé à faire des régions les chefs de file de cette transition, mais sans rien de précis pour l’instant. Enfin, Régions de France a insisté sur le soutien attendu et indispensable aux territoires ultramarins durement touchés par la crise COVID. « C’est normal que la Corse soit là, d’abord pour exprimer notre solidarité avec les territoires ultramarins », commente sobrement le président corse. « Ensuite, tous les présidents des régions françaises se disent favorables à une vraie décentralisation, donc à une évolution puissante du modèle institutionnel français. Dans ce cadre général, ils se sont affirmés une nouvelle fois, mais cette fois-ci devant le Premier Ministre, favorables à une autonomie pour la Corse. C’est un point positif au plan politique. Notre demande d’autonomie n’est pas une marotte nationaliste, c’est un instrument indispensable pour construire le développement ». Enfin, Gilles Simeoni, qui préside désormais la Commission de la Transition écologique à Régions de France, revient sur la nécessité d’aborder « de façon très opérationnelle, les conséquences sanitaires, économiques et sociales de la crise Covid, où les régions ont été en première ligne et qui ont impacté tous les équilibres économiques et sociaux. Il faut rediscuter avec l’Etat parce que tout le monde est en difficulté ». Et d’interroger : « Quelle relance veut-on ? Quels soutiens l’Etat compte-t-il apporter, y compris en intégrant les spécificités de l’économie corse au plan social, mais aussi concernant le financement des dépenses liées au Ségur de la santé... Comment l’État les prend-il en charge, y compris lorsque les régions ont déjà fait l’avance ? Ce sont des questions très concrètes et très opérationnelles ». Jean Castex a pris note des demandes de Régions de France et promis d’apporter des réponses sur tout ou partie. Son discours, qui devrait clôturer le Congrès de Montpellier en milieu d’après-midi, sera, de tout évidence très attendu.

N.M.