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"Da l'ortu à u piattu" : le campus Corsic'Agri Borgo-Marana approvisionne désormais deux collèges en légumes frais


Livia Santana le Mercredi 28 Septembre 2022 à 20:22

Dans le cadre du projet "Da l'ortu à u piattu", le campus Corsic'Agri Borgo-Marana a réfléchi à un système alimentaire durable au sein d’un territoire pour approvisionner la restauration collective, notamment les collèges de Biguglia et Lucciana qui disposent à présent de légumes frais et locaux issus de cette agriculture.



"Da l'ortu à u piattu" : le campus Corsic'Agri Borgo-Marana approvisionne désormais deux collèges en légumes frais
Est-il possible de manger sain, local et en circuit très court dans toutes les restaurations collective ? C’est la question à laquelle le Campus Corsic’agri intégrant le lycée agricole de Borgo, le CFA et le Centre de formation professionnel de la promotion agricole (CFPPA) a tenté de répondre lors d’un séminaire ce mercredi 28 septembre.
Et pour cause, Corsic’agri est bien placé pour en parler puisque depuis deux ans maintenant, le campus a lancé le projet « Da l'ortu à u piattu ». 
Financé par la Collectivité de Corse et piloté par Corsic’agri, un potager expérimental, qui a pour vocation de fournir des légumes à des cantines scolaires, a vu le jour en 2020.


Depuis cette rentrée, les collèges de Lucciana et de Biguglia disposent donc de salades, courgettes, tomates, patates douces et de quelques agrumes comme des oranges ou des clémentines… provenant du campus et passés par les mains des élèves du lycée agricole ou des apprentis du CFA. « Sur le maraîchage nous avons deux salariés à temps plein un ouvrier et un technicien. Toutefois, le potager est aussi un support pédagogique pour les élèves. Ils y découvrent les pratiques comme la plantation, le montage d’une serre ou encore la récolte », détaille Liliane Phantharangsi, chargée du projet « Da l'ortu à u piattu ». 
 
Ce potager a été pensé de façon qu’il n’y ait pas de gaspillage lors de la récolte. En effet, les plantations sont calculées en concertation avec les cuisiniers des collèges à qui sont destinés les légumes. « On ne produit que ce dont ils ont besoin », poursuit la chargée de projet. Dans ce même esprit, durant l’été, alors que les collèges avaient fermé leurs portes, la production, pour qu’elle ne soit pas perdue, a été vendue en direct aux habitants de la région et cette initiative aurait rencontré un franc succès. 
 
Vers un modèle pour toutes les collectivités ? 
 
Ce projet expérimental a pour but d’inculquer une véritable dynamique de territoire pour les agriculteurs de demain qui pourront à leur tour proposer, dès qu’ils seront installés, de la vente en directe pour les collectivités.
A long terme, la direction régionale de l'alimentation, de l'agriculture et de la forêt (Draaf) et l’Office du développement agricole et rural de la Corse (Odarc) souhaitent prendre exemple sur cette expérimentation pour nourrir les usagers de la restauration collective en Corse. 


« Nous pourrions très bien étendre ce modèle à d’autres producteurs, environ un millier pourraient être concernés, mais il faut encore identifier l’offre et la demande », estime Pierre Bessin, directeur de la Draaf. Si pour le moment l’Ile-de-Beauté est loin d’être auto-suffisante sur le plan alimentaire puisque les centrales d’achats continuent à alimenter la restauration collective avec des fruits et légumes venus du continent, la vente directe comme compensation est une piste envisagée. 

Un séminaire sur la production locale s'est tenu ce mercredi 28 septembre à Borgo
Un séminaire sur la production locale s'est tenu ce mercredi 28 septembre à Borgo