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DSP maritime : Le PCF de Corse demande d'interrompre la procédure d’appel d’offres


La rédaction le Vendredi 21 Juin 2019 à 00:46

Les fédérations de Corse du Sud et de Haute Corse du Parti communiste français s'expriment sur la grève de La Méridionale qui débute ce vendredi 21 Juin.



DSP maritime : Le PCF de Corse demande d'interrompre la procédure d’appel d’offres
Le communiqué :
 

L’ensemble des organisations syndicales de la CMN ont déposé un préavis de grève (parfaitement légitime et reconductible) pour faire entendre leur colère face au risque de casse sociale qui, depuis plusieurs mois, pèse sur la compagnie et leur vie professionnelle menacée désormais de s’interrompre à très bref délai.

La divulgation à la presse du rapport de la Commission d’appel d’offres, rapport exclusivement destiné à la décision de l’Assemblée de Corse qui n’a pas encore délibéré pour attribuer les contrats, accentue l’inquiétude en même temps que la fragilité juridique de la procédure.

Depuis le 26 janvier 2016, il était évident que la stratégie de la majorité régionale nationaliste devait amener la DSP sur des rivages d’autant plus incertains que la revendication politique visant à créer une compagnie régionale a pu masquer ce qui, aujourd’hui, vient au grand jour.

La prise de contrôle de l’ex SNCM par le consortium des patrons corses, soutenus en cela par l’Exécutif, aboutirait à renforcer cet oligopole et sa main mise sur l’économie de la Corse et, en l’espèce, sur la chaine complète du transport et de la distribution des marchandises. Pour les services de passagers l’opération est bouclée : c’est Corsica Ferries l’heureux gagnant.

Pour autant, le coût social est des plus lourds pour les travailleurs avec des centaines d’emplois sacrifiés, Et pour les passagers avec une tarification dissuasive. Enfin le pouvoir d’achat des consommateurs et des ménages insulaires est ponctionné en raison de la cherté de la vie inhérente à ce système fondé sur la captation de la solidarité nationale par une minorité de patrons.

Par anticipation sur le prochain appel d’offres d’une durée de 10 ans, cette ultime procédure transitoire (« à tiroirs » serait un terme mieux approprié) permettra de réduire encore la compensation financière et de consacrer le second opérateur gagnant en jouant sur l’emploi et les fameux « doublons » essentiellement dans la commercialisation.

Après la liquidation de la SNCM on savait que la digue avait été enfoncée, avec la déspécialisation de l’enveloppe de continuité territoriale : faire des excédents devient une priorité afin de dégager des marges budgétaires alors que les dotations à la CdC sont en baisse. Le maintien d’une logique de concurrence déloyale et débridée, avec des OSP non contraignantes et sans tarifs planchers régulateurs, sur les ports de Toulon et de Nice participe de cet objectif.

Sans une remise en cause de cette déréglementation dévastatrice, à l’œuvre depuis deux décennies, la desserte publique de la Corse sera toujours impactée négativement par les visées relevant de l’intérêt privé.

Mais, comme nous l’avions dit dès le mois de février dernier, l’actuelle procédure d’appel d’offres doit être interrompue et la DSP précédente prolongée : cela permettrait, comme le réclament désormais toutes les organisations syndicales, non pas de créer une compagnie régionale, mais de faire en sorte que les deux opérateurs historiques préparent ensemble la prochaine DSP de 10 ans ; cette décision, dictée par l’intérêt général, permettrait d’assurer un meilleur service public de continuité territoriale tout en garantissant l’emploi dans les deux compagnies.