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Culture, langue, histoire : la Maison de la Corse, un pont entre l’île et le continent


Léana Serve le Dimanche 11 Mai 2025 à 10:30

Créée dans les années 1950, la Maison de la Corse fédère aujourd’hui 24 associations culturelles entre Perpignan et Grasse. Toute l’année, elle propose cours de langue, conférences, expositions et ateliers pour entretenir le lien entre la diaspora corse et l’île, tout en valorisant la culture insulaire auprès d’un large public.



Crédit : Jean Dal Colletto
Crédit : Jean Dal Colletto

C’est un lieu de rassemblement pour tous les amateurs de la Corse. Créée dans les années 1950, la Maison de la Corse à Marseille abrite aujourd’hui un réseau de 24 associations, dans une zone géographique allant de Perpignan à Grasse, en passant par la Corse. À l’origine de sa création : une volonté de réunir ces associations dans une même entité. “Il y a toujours eu beaucoup d’associations qui ont trait à la Corse. Il a alors été estimé nécessaire de les organiser, pour une raison très simple. Si un président d’association souhaite organiser un concert avec un groupe corse dans le Var, ce serait dommage que quelqu’un ait la même idée dans les Bouches-du-Rhône, parce que nos compatriotes devraient alors faire un choix. De plus, il n’y aurait pas la même fréquentation que si l’événement était le seul à être organisé”, détaille Jean Dal Colletto, président de la Maison de la Corse.

Avec 540 m2 de locaux, la Maison de la Corse offre aux associations qui la composent des salles de cours, des salles de réunions, mais aussi des salles de visioconférences et deux cuisines. “On met les locaux à disposition des associations, et elles fixent ensuite leurs emplois du temps, leurs dates de réunions et leurs manifestations. S’ils veulent organiser un événement, ils peuvent venir quand ils veulent.” Derrière la création de la Maison de la Corse se trouve un deuxième objectif : celui de défendre les valeurs de la Corse sur le continent. “On s’occupe de toutes les questions relatives à la Corse sur le plan économique, social ou culturel. Par exemple, on gère une bibliothèque de plus de 2 000 livres, en corse, en français, et parfois même en langue étrangère. Certains livres sont rares, on a toute la correspondance de Napoléon Bonaparte, mais aussi des livres sur Pascal Paoli, et des doctorants viennent parfois pour consulter notre bibliothèque.”


Garder un lien entre la Corse et la diaspora

Conférences, ateliers, cours, théâtre ou encore expositions : au-delà de sa fonction de valorisation de l’île, la Maison de la Corse est un véritable lieu de vie. L’objectif ? Maintenir un lien fort entre la Corse et la diaspora, tout en rendant cette culture accessible à tous. “On enseigne le corse à quatre classes différentes, et on compte environ 120 élèves. On propose aussi des cours en visioconférence, et on a des participants de Paris, d’Aix-en-Provence, de Montpellier, et même de Corse. Ça permet à des compatriotes isolés, dans des villes ou des villages, de suivre les cours. On fait aussi de la généalogie, avec l’association recherche sur l'histoire des familles corses”, explique Jean Dal Colletto.
 

Parmi les activités proposées, les conférences ont aussi une place importante. Le 15 mai prochain, la Maison de la Corse va proposer, avec la société napoléonienne de Marseille, deux conférences : “La première conférence s’intitule ‘Napoléon III au risque de la psychogénéalogie’, et la seconde s’appelle ‘Les élections sous Napoléon III’. Elles s’inscrivent dans un cycle de conférences sur l’Histoire. Dans les mois qui vont suivre, on va aborder ‘Napoléon III et Victor Hugo’, mais aussi ‘Fouché et Talleyrand, au service de la France ?’. On parlera aussi des Romanovs avec une dame originaire de Russie, et qui est adhérente chez nous.”

Si la majorité des adhérents viennent de la communauté corse installée à Marseille et dans la région, la Maison de la Corse accueille aussi des participants d’autres horizons. “L’autre jour, une soirée ‘1943 : les Américains en Corse’ a été organisée avec la projection d’un film. La consule générale des États-Unis à Marseille était présente. On a aussi eu un consul adjoint qui suivait des cours de corse. Ça reste l’un de nos objectifs, faire des ponts entre le continent et la Corse”, conclut Jean Dal Colletto.

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Maison de la Corse
 69/71, rue Sylvabelle
13006 Marseille
 04 91 13 48 50