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Covid-19 : 40 à 50% de pertes pour le secteur de l'hôtellerie-restauration de Corse en 2020


Julia Sereni le Dimanche 3 Janvier 2021 à 14:54

Alors que de nouvelles mesures d'extension du couvre-feu sont entrées en viguer dans certains départements, le secteur de l’hôtellerie-restauration est plus que jamais inquiet pour son l’avenir. Pour le président de l’Union des Métiers et des Industries de l'Hôtellerie (Umih) de Corse Bernard Giudicelli, la perspective d’une réouverture le 20 janvier s’éloigne, et avec elle l’espoir de rattraper un peu une année 2020 très mal vécue par les professionnels.



(Archives CNI-Photo Michel Luccioni)
(Archives CNI-Photo Michel Luccioni)
« L’avenir, depuis maintenant dix mois, est incertain » c’est le triste constat que pose le président de l’Umih Corse Bernard Giudicelli. Et si le 20 janvier s’annonçait comme une lueur d’espoir après une année marquée par la pandémie de COVID-19, en ce début d'année, ce n’est pas l’optimisme qui domine : « Il faut se préparer malheureusement à ce que cela dure encore » souffle t-il. Car si « le comportement des gens pendant les fêtes aura probablement jouer » dans la détermination de nouvelles mesures pour ce début d'année, pour Bernard Giudicelli, « on imagine que dans les tiroirs du Gouvernement il y a d’ores-et-déjà en préparation des scenarii plus coercitifs que prévu ».
 
Alors, comme depuis le début de la crise sanitaire, il s’attend « parfois au pire, parfois au meilleur ». Et pourtant l’incertitude, c’est que redoutent le plus les professionnels du secteur. « Depuis le mois de mars, ça a été grands coups de barres à droite, grands coups à gauche »  de la part des autorités, regrette Bernard Giudicelli. Des atermoiements qui ont conduit à une année en dents de scie pour les professionnels. Avec une saison estivale inégale : du mois de juin « où on n’a pas travaillé à cause d’un flux touristique inexistant » au mois d’août jugé plutôt « correct » pour la plupart des établissements. Un été terminé « en queue de poisson » dès septembre avec le retour de mesures restrictives sur les transports et le classement de la Corse en zone rouge « qui a dissuadé la clientèle de l’Europe du Nord de venir » précise le président de l’Umih.
 
Au global, sur l’année, Bernard Giudicelli estime les pertes pour le secteur de l’hôtellerie-restauration « entre 40 et 50% », par rapport à l’année précédente. Des chiffres un peu plus optimistes que ce qu’il avait prévu au départ, lui qui redoutait « une année blanche ». Néanmoins, si on ne peut pas parler d’un « scénario catastrophe » pour le moment, le président ne cache pas ses craintes pour l’avenir, car « les dispositifs de l’État tels que le PGE floutent la santé réelle des entreprises ». Pour lui, il convient donc d’agir rapidement et spécifiquement en faveur de l’économie corse, par le biais d’un plan de sauvegarde : « Nous avons été plus impactés en raison de l’insularité et de notre forte dépendance au tourisme, nous avons subi des dommages plus importants, nous devons avoir des mesures plus fortes » réclame t-il.
Si 2020 n’a pas été une année florissante, Bernard Giudicelli en retient néanmoins un enseignement pour l’avenir : « déconcentrer dans le temps et dans l’espace le tourisme ».