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Corte sous le charme des mandolines


Mario Grazi le Mardi 12 Août 2025 à 08:15

La 7ᵉ édition d’E Notte di a Mandulina s’est achevée dimanche soir sur un nouveau succès populaire. Antoine-Marie Leonelli, directeur artistique de Mandeo, revient pour Corse Net Infos sur les moyens et la méthode qui ont permis de faire de ce rendez-vous musical un événement incontournable, appelé à s’inscrire dans la durée.



Studio Photos Grazi Ritratti
Studio Photos Grazi Ritratti

À l’issue de la 7ᵉ édition d’E Notte di a Mandulina, Antoine-Marie Leonelli, directeur artistique de Mandeo — l’association organisatrice — affichait sa satisfaction devant le succès populaire de l’événement, qui a rassemblé plusieurs milliers de spectateurs en deux jours. Le public, de plus en plus nombreux aux concerts nocturnes, s’est également montré très présent lors des Girandulate, des conférences, des échanges avec les artistes et des scènes ouvertes. Autant de moments de convivialité qui permettent un contact direct entre musiciens et spectateurs, souvent autour d’un apéritif. 


« C’est la preuve que la mandoline, si présente à Corte par le passé, manque aujourd’hui aux Cortenaises et aux Cortenais. Et nous sommes fiers, à Mandeo, de contribuer à son retour en grâce », souligne Antoine-Marie Leonelli. Pour autant, les concerts estivaux ne suffisent pas, selon lui, à susciter un réel engouement chez la jeune génération. L’association prévoit donc d’autres rendez-vous avant la fin de l’été, mais aussi au printemps prochain. « Nous avons des projets. Nous allons tenter de développer une manifestation spécifique, afin qu’il y ait des temps forts autour de la mandoline hors saison estivale ». Des concerts seront ainsi organisés dans les églises de l’île dans les semaines à venir, avec l’objectif de sensibiliser un public plus large. Parallèlement, l’Estudiantina Curtinese continue de se renforcer et pourrait contribuer à cette dynamique en proposant ses propres soirées consacrées à l’instrument.


Ce festival, entièrement dédié à la mandoline, se prépare sur le long terme. Cette année, Mandeo est parvenu à accueillir Carlo Aonzo, virtuose international qui s’est produit en soliste avec l’Orchestre Philharmonique de la Scala de Milan et la Philharmonie de Saint-Pétersbourg. Enseignant au Conservatoire de musique G. Frescobaldi de Ferrare, il a été ovationné samedi soir par le public cortenais. « Cela faisait trois ans que nous attendions ce moment. C’est dire à quel point il est difficile d’organiser un tel événement », confie Antoine-Marie Leonelli. La programmation, calquée sur les calendriers d’autres festivals de mandoline, comme Mandopolis à Nice, doit s’adapter aux disponibilités des artistes. « Pour la prochaine édition, notre programme est quasiment bouclé. Nous attendons seulement les dernières confirmations », précise-t-il.

 


Après la venue, l’an dernier, du Vénézuélien Ricardo Sandoval, l’événement attire chaque fois des artistes de renom. Un prestige qui a un coût : « Notre budget se situe entre 25 000 et 30 000 euros. C’est une fourchette basse pour un festival de ce niveau », indique le directeur artistique. La Collectivité de Corse et la municipalité de Corte apportent leur soutien, tout comme le personnel communal mobilisé pour l’installation du matériel et les bénévoles. Les fonds propres de l’association, générés par la vente de produits dérivés, complètent le financement. Quant aux stands de restauration et de boissons, Mandeo préfère les confier aux commerçants locaux : « Cela nous enlève une sacrée épine du pied ».

 


Pour l’instant, les organisateurs restent attachés à un format de deux jours, même si l’idée d’un allongement a été évoquée. « Nous préférons consolider notre festival et le faire grandir, tout en conservant la gratuité. C’est notre politique : rendre la mandoline accessible à tous et maintenir une fête populaire et familiale. L’esplanade San Teofalu s’y prête parfaitement, même si nous sommes conscients des contraintes pour les riverains qui l’utilisent comme parking. Avec le manque de stationnement dans la vieille ville, il n’est pas envisageable de mobiliser l’espace plus longtemps », conclut Antoine-Marie Leonelli.