
« Aujourd’hui plus que jamais, le temps est contre le peuple palestinien. » Dans une lettre adressée ce mardi 20 mai à l’ensemble des élus corses, l’association Corsica Palestina appelle à un engagement clair en faveur de la reconnaissance de l’État de Palestine et dénonce l’inaction face à ce qu’elle qualifie de génocide. Le courrier, signé par son président Thomas Santoni, a été transmis aux sénateurs Jean-Jacques Panunzi et Paul-Toussaint Parigi, aux députés Michel Castellani, François-Xavier Ceccoli, Paul-André Colombani et Xavier Lacombe, ainsi qu’au président de l’Exécutif Gilles Simeoni, à la présidente de l’Assemblée Marie-Antoinette Maupertuis et à l’ensemble des maires de Corse. Tous sont appelés à se joindre à ce que l’association décrit comme « un cri de résistance ».
Dans ce texte, Corsica Palestina alerte sur la situation humanitaire à Gaza, alors que les bombardements se poursuivent et que le Premier ministre israélien Benyamin Netanyahou a réaffirmé sa volonté de prendre le contrôle de toute la bande côtière. L’association évoque « une barbarie et une haine contre l’entièreté d’un peuple » et dénonce une offensive touchant massivement des civils, « dont la moitié sont des enfants ». Selon elle, « plus d’enfants ont été tués à Gaza depuis octobre 2023 que dans tous les autres conflits mondiaux réunis sur la même période ».
L’association critique également la réponse de la communauté internationale. « L’ONU, la CPI, les ONG, les Palestiniens eux-mêmes alertent depuis des années », rappelle Thomas Santoni, qui insiste sur le déséquilibre des forces en présence : « Qui peut encore croire que deux millions de Palestiniens désarmés sont des terroristes ? » Même les familles israéliennes endeuillées, souligne-t-il, appellent désormais à un cessez-le-feu.
L'association formule trois revendications : la reconnaissance inconditionnelle de l’État de Palestine par la France, un embargo sur les livraisons d’armes à destination d’Israël, et la suspension de l’accord d’association entre l’Union européenne et l’État hébreu. « Les paroles, aussi positives soient-elles, ne suffisent plus », conclut Corsica Palestina, appelant les représentants insulaires à prendre clairement position.