
(Photo archives Raphaël Vesperini)
Depuis le 1er janvier 2023, la nouvelle politique agricole commune (PAC) est entrée en vigueur. Dictée par l’Union européenne, c’est elle qui dresse les grandes lignes de l’agriculture sur le continent, afin de favoriser son développement. Mais en consultant ce document à l’approche de la nouvelle année, certains éleveurs corses sont tombés des nues. En cause : l’introduction dans les textes officiels d’un critère de chargement minimum, fixé à 0,2 unité de gros bétail (UGB) par hectare de terrain déclaré. En clair, pour pouvoir prétendre aux aides européennes, les éleveurs devront maintenant justifier d’un ratio plus important d’animaux par hectare d’exploitation.
Cette décision, prise « sans aucune simulation, ni concertation avec les autorités corses », dixit la FDSEA, le syndicat des exploitants agricoles de Haute-Corse, pourrait signer l’arrêt de mort de la filière caprine sur l’île. « En Corse, on utilise des surfaces pastorales, bien souvent du maquis, qui ont peu de rendement fourrager. Ce qui veut dire que tout n’est pas exploitable par la chèvre, ce ne sont pas des prairies », précise le président de la FDSEA, Joseph Colombani. Par conséquent, les éleveurs sont obligés de s’étaler sur une plus large surface, pour que le troupeau soit à même de trouver de quoi se nourrir. Mais avec la nouvelle norme, ce type d’agriculture s’apprête à être sanctionné.
Cette décision, prise « sans aucune simulation, ni concertation avec les autorités corses », dixit la FDSEA, le syndicat des exploitants agricoles de Haute-Corse, pourrait signer l’arrêt de mort de la filière caprine sur l’île. « En Corse, on utilise des surfaces pastorales, bien souvent du maquis, qui ont peu de rendement fourrager. Ce qui veut dire que tout n’est pas exploitable par la chèvre, ce ne sont pas des prairies », précise le président de la FDSEA, Joseph Colombani. Par conséquent, les éleveurs sont obligés de s’étaler sur une plus large surface, pour que le troupeau soit à même de trouver de quoi se nourrir. Mais avec la nouvelle norme, ce type d’agriculture s’apprête à être sanctionné.
« Sans ces aides, c’est la mort »
« En soi, cette mesure part d’une très bonne idée, car on a constaté qu’il y avait de l’abus au niveau des aides », reprend Joseph Colombani. « Comme l’Europe offre une aide à la surface, des gens ont déclaré une très grande exploitation avec très peu d’animaux, ce qui est amoral, mais tout à fait légal. Donc il fallait corriger cela. Mais appliquer un taux de chargement qui ne prend pas en compte la nature du terrain et son rendement, ça pénalise grandement la filière caprine. » Présents sur des larges espaces où l’on retrouve peu de ressources, les éleveurs de chèvres n’entreront donc plus dans les clous pour bénéficier des aides à partir de cette année.
Concrètement, d’après une simulation réalisée par la FDSEA, sur 120 éleveurs caprins de Haute-Corse, seul un élevage sera en mesure de maintenir son niveau d’aide actuel, « les 119 autres sont perdants et certains avec une conséquence fatale ». Car d’après le président du syndicat, « sans ces aides, c’est la mort ». « Soit l’éleveur accepte de toucher moins d’aides, et ne parvient plus à se maintenir à flot, soit il décide d’augmenter son cheptel pour atteindre le ratio demandé. Mais sur un terrain sans ressource, il faut alors compenser avec un apport de nourriture extérieur. Et au prix actuel des aliments, ça s’annonce très compliqué. »
Face à ce problème, qu’ont déjà fait remonter plusieurs autres zones de France - comme celle des Cévennes - l’heure est à la mobilisation. Alors que l’aide en question doit être perçue en octobre 2023, Joseph Colombani affirme le besoin de se manifester, au niveau local et national. « Ce n’est pas qu’en Corse qu’on demande à revoir la copie. Donc il faut alerter le gouvernement. On le voit bien avec les médecins en ce moment, c’est en faisant du bruit qu’on fait bouger les choses. »
Concrètement, d’après une simulation réalisée par la FDSEA, sur 120 éleveurs caprins de Haute-Corse, seul un élevage sera en mesure de maintenir son niveau d’aide actuel, « les 119 autres sont perdants et certains avec une conséquence fatale ». Car d’après le président du syndicat, « sans ces aides, c’est la mort ». « Soit l’éleveur accepte de toucher moins d’aides, et ne parvient plus à se maintenir à flot, soit il décide d’augmenter son cheptel pour atteindre le ratio demandé. Mais sur un terrain sans ressource, il faut alors compenser avec un apport de nourriture extérieur. Et au prix actuel des aliments, ça s’annonce très compliqué. »
Face à ce problème, qu’ont déjà fait remonter plusieurs autres zones de France - comme celle des Cévennes - l’heure est à la mobilisation. Alors que l’aide en question doit être perçue en octobre 2023, Joseph Colombani affirme le besoin de se manifester, au niveau local et national. « Ce n’est pas qu’en Corse qu’on demande à revoir la copie. Donc il faut alerter le gouvernement. On le voit bien avec les médecins en ce moment, c’est en faisant du bruit qu’on fait bouger les choses. »